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Réforme des retraites

11 février : à Toulouse, de nombreux manifestants appellent à « durcir le mouvement »

Ce samedi, 100 000 personnes ont manifesté dans les rues de Toulouse, soit 20 000 personnes de plus que le 31 janvier et le 7 février d'après la CGT. Dans toutes les têtes, une question : comment durcir le mouvement pour faire reculer Macron ?

Gabriella Manouchki

13 février 2023

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Une fois de plus, la mobilisation contre la réforme des retraites bat des records de massivité dans les rues de la ville rose : ce sont 100 000 personnes qui ont manifesté ce samedi d’après la CGT, contre 80 000 lors des jours de grève du 31 janvier et du 7 février.

En l’absence d’appel à la grève, la grande majorité des travailleurs se trouvant en repos le samedi, la manifestation était de fait très peu structurée par secteurs ou entreprises. On pouvait néanmoins retrouver de nombreux travailleurs de l’éducation, de la santé, du rail ou encore du privé, venus manifester hors de leur temps de travail pour affirmer leur détermination à lutter contre la réforme.

Parmi eux, la perspective de durcir le mouvement pour faire reculer le gouvernement semble de plus en plus partagée. « Le mouvement rassemble beaucoup de monde, mais si ça ne suffit pas il va falloir le durcir. Beaucoup de salariés le demandent. », explique par exemple Stéphane, délégué syndical de la CGT Thalès.

Dans le même sens, Delphine, de la CGT Fnac, plaide pour la radicalisation d’un mouvement de grève qui pose non seulement la question des retraites, mais aussi des salaires : « On a des collègues aujourd’hui qui sont dans une détresse financière, qui sont fichés à la banque de France régulièrement. (...) Il faut qu’on soit sur les ronds-points, dans les boîtes : il faut qu’on bloque l’économie, et je pense qu’on a la force pour le faire. ».

À ce titre, si pour l’heure, la massivité des manifestations a permis au mouvement de reprendre confiance en nos forces, de nombreux manifestants commencent à poser la nécessité de durcir le mouvement : « Les manifestations c’est bien, mais ce qui inquiète le capital et le patronat, c’est la grève. Si on arrive à paralyser l’appareil de production, là ça va les gêner et ils seront obligés de céder. Et plus on fait grève tard, plus la lutte sera longue », s’inquiète un retraité de la fonction publique territoriale.

Du côté de la jeunesse, qui a tenu à marquer sa présence par l’organisation d’un nouveau cortège inter-facs et lycées, il est clair que l’heure n’est plus au simple retrait de la réforme : « Les jeunes se mobilisent sur un tas de questions : contre la réforme des retraites, mais aussi contre la précarité étudiante ou sur la question du climat  », explique Chloé, militante au Poing Levé, rappelant que la majorité présidentielle vient également de s’opposer aux repas à 1e pour les jeunes.

Au côté du cortège de l’AG contre la loi immigration, initié par la Marche des Solidarités et par le collectif des mineurs étrangers isolés, les étudiant·es ont également exprimé la nécessité d’étendre le mouvement à des mots d’ordres antiracistes, à commencer par le retrait du projet de loi immigration de Darmanin qui vise les travailleuses et les travailleurs les plus précaires.

Alors que la massivité du mouvement est toujours au rendez-vous après plus de trois semaines de mobilisation, l’urgence d’un plan de la bataille à la hauteur se fait sentir. Pour une partie croissante des travailleurs et des jeunes mobilisés, il apparaît de plus en plus clairement que le calendrier des journées isolées de l’inter-syndicale ne suffira pas pour faire plier Macron.

Se pose alors la question de l’extension des mots d’ordres et de la grève reconductible comme mode d’action. Comme le souligne Alberta, militante à Révolution Permanente et au Poing Levé Mirail : « Il va falloir bloquer le pays, et construire la perspective d’une grève reconductible contre ce gouvernement pour le faire reculer sur toute la ligne ! » Une discussion à poursuivre dans les différents cadres d’assemblées générales, sur les lieux de travail et d’études, et dans les cadres d’assemblées interprofessionnelles qui commencent à se développer à l’échelle de la ville.


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