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5 raisons de manifester contre la Loi sécurité, les violences policières et toutes les lois liberticides

Samedi 5 décembre, de nouvelles manifestations sont organisées dans toute la France contre la Loi sécurité globale, les lois liberticides et les violences policières. Il faut faire grandir le mouvement et étendre ses revendications contre ce gouvernement et son offensive raciste et sécuritaire !

Cléo Rivierre

3 décembre 2020

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Crédit photo : Victor Garzon

1) Pour le retrait total de la loi, pas seulement de l’article 24 !

La semaine écoulée aura vu la macronie en crise autour de la Loi sécurité globale et plus précisément de son article 24. Ce dernier avait beaucoup cristallisé la contestation car il prévoyait que toute personne filmant un policier dans l’exercice de ses fonctions et suspecte d’une « intention de nuire » soit passible d’un an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. Face à l’ampleur de la mobilisation et à des contestations jusque dans son propre parti, LREM a opéré un recul tactique en proposant une « réécriture » de cet article. S’il s’agit d’une manœuvre pour tenter de sauver la loi dans son ensemble, c’est également le signe que le gouvernement est sous pression de la rue.

Par conséquent, nous devons continuer à nous mobiliser pour faire reculer le gouvernement encore davantage. Il nous faut exiger le retrait total de la loi, car de nombreux articles sont au moins aussi problématiques que le 24. L’article 21, selon Bastamag, « permet aux agents de police d’accéder directement aux enregistrements de leurs caméras piétons », rendant possible l’utilisation de logiciels de reconnaissance faciale afin de renseigner les policiers sur l’identité des militants et militantes qu’ils croiseront. L’article 22 propose l’autorisation du déploiement des drones en manifestation et permettra de suivre à la trace chaque individu.

L’article 23 vise aussi à satisfaire la police en enlevant la possibilité de réduction du temps de peine en prison pour toute personne coupable d’agression d’un policier. L’article 25 quant à lui autorise les policiers à porter leur arme dans les lieux publics en dehors de leur service. Ainsi, ce n’est pas par des discussions et des négociations sur le contenu de la loi que nous obtiendrons une victoire, mais bien par une mobilisation déterminée dans les rues pour son retrait total.

2) Contre la Loi séparatisme et toutes les lois islamophobes et racistes !

Le contenu de l’article 24 de la Loi de sécurité globale est équivalent à l’article 25 de la Loi séparatisme (rebaptisée loi « confortant les principes républicains »). Ce dernier prévoit de renforcer les condamnation pénale des personnes diffusant des éléments d’identification d’autrui dans sa vie professionnelle, et en particulier des policiers. Par ailleurs, cette loi instrumentalise l’attentat ignoble de Conflans-Sainte-Honorine pour stigmatiser toujours les personnes musulmanes ou perçues comme telles. Cette islamophobie d’État est matérialisée par les récentes dissolutions du CCIF et de BarakaCity par le gouvernement. En ce sens, il est central d’étendre les revendications du mouvement en intégrant le retrait de la Loi séparatisme ainsi que de toutes les lois islamophobes et racistes.

3) Contre les violences policières

Il est donc très important de se lier avec les secteurs qui se mobilisent contre le racisme d’État et les violences policières, en particulier la jeunesse et les quartiers populaires. Les premières victimes du racisme et des violences policières ont un rôle important à jouer dans la mobilisation. Ces dernières années, le sujet des violences policières a pris une ampleur médiatique de plus en plus grande, révélant aux yeux de tous la gravité de la situation, dans un premier temps dans les quartiers populaires, où les personnes racisées sont victimes des pires exactions policières. La mort de Zyed et Bouna en 2005 avait ainsi choqué une part importante de la population et surtout déclenché une grande révolte dans les banlieues du pays. Plus récemment, la mort d’Adama Traoré ou encore le viol de Théo ont été des affaires emblématiques de la brutalité policière. Et la semaine passée, c’est la vidéo de Michel, tabassé par la police, qui a déclenché une indignation très large.

En parallèle, cette brutalité policière touche aussi d’autres populations. Le mouvement des Gilets jaunes a ainsi été victime d’une répression très dure. Récemment, ce sont aussi les lycéens qui ont du faire face à ces violences. Même les journalistes qui couvrent les manifestations ne sont pas protégés. Ainsi, la mobilisation actuelle doit continuer d’intégrer dans ses revendications la dénonciation du racisme et de toutes les violences policières.

4) Contre l’offensive sécuritaire du gouvernement

La Loi sécurité globale s’inscrit dans une séquence politique plus large, marquée par une offensive autoritaire de Macron. Celle-ci est marquée notamment par la gestion répressive et catastrophique de la crise sanitaire : état d’urgence sanitaire, pays gouverné par un conseil de défense, attestations, amendes et toujours plus de violences policières. À cela s’ajoute d’autres lois sécuritaires, dont la Loi séparatisme et les dissolutions d’associations musulmanes luttant contre les discriminations, mais aussi la Loi de programmation de la recherche. Cette dernière prévoit en effet de la prison ferme en représailles des mobilisations étudiantes. Ainsi, les raisons de se mobiliser contre ce gouvernement sont nombreuses et ne devraient pas être restreintes à la seule Loi de sécurité globale.

5) Massifier la mobilisation contre ce gouvernement ultra-libéral, raciste et autoritaire !

Si Macron se voit obliger de gouverner par la matraque, il s’agit d’avantage d’un signe de faiblesse que d’un signe de force. Mais pour le faire reculer encore davantage et sur l’ensemble de son programme anti-social, il faudra encore massifier la mobilisation et l’enrichir des méthodes du mouvement ouvrier organisé – et ce d’autant plus que la crise sanitaire et économique sert de prétexte à de nombreuses entreprises pour licencier massivement, tandis que le grand patronat continue de faire toujours davantage de profits. Il est en effet central que le monde du travail entre dans la danse et prenne part à la lutte pour défense des droits démocratiques par les méthodes de la lutte de classe et ce afin construire le rapport de force à même de faire plier Macron.


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