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Violences policières

500 personnes rassemblées pour demander justice et vérité pour Shaoyo Liu

Deux jours après la mort de Shaoyo Liu, assassiné par la police à l’entrée de son appartement, 35 personnes était encore en garde à vue. C’est devant le commissariat du 19e qu’un deuxième rassemblement a été appelé pour demander justice et vérité ainsi qu’exiger la libération des interpellés.

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Dans la soirée du 26 mars, la police assassiné un homme, ressortissant chinois, à son domicile. Selon la famille et l’avocat, la police aurait ouvert le feu sans raison apparente. Lors d’un premier rassemblement spontané qui s’en est suivi, 35 personnes ont été arrêtées.

Le lendemain, mardi 28 mars au soir, la famille a appelé à un rassemblement devant le commissariat. Un appel qui a rencontré un écho important. Parce que l’assassinat de Shaoyo Liu n’est rien d’autre qu’un énième crime policier commis par une police surarmée qui sévit en toute impunité. Une police qui contrôle abusivement une partie de la population, ceux qui sont racisés et les plus exposés à la précarité. Le 26 mars la violence a atteint à un niveau toujours plus élevé, toujours plus terrible. Le 2 février dernier, c’était Théo qui se faisait violer par la police. En juillet, Adama mourrait dans un commissariat.

Ce sont environ 500 personnes qui se sont réunis devant le commissariat. Un rassemblement marqué par la colère et la combativité. La colère de la famille et les cris des gens rassemblés autour de slogans tels que : « police assassine », « pas de justice, pas de paix », « urgence la police assassine ». Un rassemblement particulier et fort exprimant la jonction peu habituelle entre un milieu anti-raciste contre les violences policières perpétuées contre les noirs et les arabes et le milieu anti-raciste chinois. « Pas de justice, pas de paix » : le slogan a donc été repris dans le rassemblement marquant symboliquement ce trait d’union entre les différents cas de violences policières.

Des liens entre ces cas de violences policières qui sont réels et sont plein de similitudes. Parce que comme dans chaque cas de violence policière, il existe toujours deux versions des faits qui s’opposent : celle de la police qui se trouve des explications - Théo se rebellait et la matraque "a glissé", Shaoyo Liu avait une paire de ciseau et était menaçant - et celle des victimes - Théo et Shaoyo Liu ont été victimes d’une police ultraviolente, raciste, qui réprime en toute impunité. La famille et les organisateurs du rassemblement pour Shaoyo Liu avaient d’ailleurs préparé des affiches, des tracts pour donner leur version des faits, pour rétablir la vérité.

Un police qui agit en toute impunité parce qu’il ne s’agirait que de cas isolés, de « bavures », parce que la police en plein contexte d’état d’urgence serait « surmenée ». Parce que la police ferait face à des individus provocants, menaçants, des délinquants, des marginaux, cela justifierait que la police puisse, « pour se défendre », en invoquant le principe de la « légitime défense », tirer sur un homme « armé » d’un ciseau ou encore user d’une « matraque » pour violer un jeune.

La réalité est qu’aujourd’hui les forces de police employées et déployées largement par le gouvernement sur le territoire et principalement dans les quartiers populaires réprime de plus en plus durement. Une répression qui touche tout particulièrement les habitants des quartiers populaires, les personnes racisées et également souvent les plus précaires.

C’était une démonstration de force que puisse se rassembler l’ensemble de ces milieux ainsi que des personnes des quartiers, des étudiants, des jeunes, pour dénoncer ces crimes policiers. Une mobilisation qui était très surveillée et encadrée par les forces de police. Formant des lignes devant le commissariat, les policiers empêchaient les personnes présentes de se rapprocher du commissariat. La famille avait déposé une rangée de bougie qui la séparait des policiers, des policiers qui lors de chants, discours entamés par la communauté chinoise, ont osé rire, se moquer : un mépris et un racisme affichés de leur part qui a suscité une vague d’indignation.

Après que ce soit succédé pendant quelques heures plusieurs interventions, des slogans, la tension est montée peu à peu. Les forces de police ont fini par charger la foule. Un ensemble de personnes ont décidé de partir en manifestation. Les forces de répression ont procédé tout du long à des contrôles abusifs, des arrestations, pour réprimer, faire taire, l’indignation et la colère légitime qui s’empare de toute une partie de la population.

Ce rassemblement a montré une nouvelle fois, après la mobilisation importante pour Théo, que face aux meurtres policiers et à l’impunité de la police, nous devons être solidaires, dénoncer systématique ces abus et nous mobiliser pour qu’il n’y en ait demain pas un ou une de plus.


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