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One Planet Summit

Accords sur le climat : deux ans après la COP21, Macron continue à nous enfumer

Deux ans après la signature des accords de Paris sur le climat, Macron tente de redorer son image en organisant un rendez-vous pour trouver des financements pour la lutte contre le réchauffement climatique.

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C’est une sorte de mini-COP qu’organisait Macron ce mardi sur l’île Seguin, à l’Ouest de Paris, seulement quelques semaines après la COP23 à Bonn. Un coup de projecteur sur Paris pour voler la vedette à l’Allemagne ? Parmi la cinquantaine de chefs d’États présents à ce One Planet Summit, nombreux sont ceux qui n’avaient pas pris la peine de se déplacer à Bonn trois semaines auparavant pour la conférence sur le climat organisée par les Nations unies.

Le gratin sur l’île Seguin

Les présidents du Mexique, de Bulgarie, de Serbie, des Comores, de Suisse, de Côte d’Ivoire, de Guinée, de Mauritanie, du Gabon, de Bolivie, du Congo, du Djibouti, du Tchad et du Cameroun, du Mali, du Niger, du Nigeria, des Iles Marshall, de Madagascar, de Tunisie et de Hongrie, sont venus sur l’île Seguin. Outre Theresa May pour le Royaume-Uni, étaient également représentés, par le biais de leurs premiers ministres, le Danemark, la Suède, la Grèce, le Portugal, l’Estonie, la Croatie, la Belgique, la Finlande, l’Irak, la République Tchèque, le Luxembourg, la Norvège, l’État espagnol, les Pays-Bas, le Bengladesh, Sainte-Lucie, Haïti, la République Dominicaine, et les îles Fidji, ainsi que le prince de Monaco.

Enfin, parmi les invités remarqués, il y avait tout d’abord John Kerry, ex-secrétaire d’État d’Obama, représentant les grands patrons qui ont contesté la déclaration de Trump selon laquelle les États-Unis sortaient des accords de Paris. Par ailleurs, le roi du Maroc était précédé de quatre appareils des forces armées de son pays, chacun mesurant 30 mètres sur 40, qui transportaient « les effets personnels de sa majesté le roi et de son altesse le prince héritier ». Un comble pour se rendre à un sommet sur le climat.

Macron sous les projecteurs

Si l’objectif affiché est de mettre en place des mesures pour financer les accords de Paris signés au cours de la COP21, il y a deux ans, le président français cherche avant tout à apparaître comme l’aile marchante de l’écologie version néolibérale. Et par la même occasion, à se placer en principal opposant à Trump sur ce terrain.

La série d’engagements (ou « Clim’acts ») issue de cette rencontre vise en premier lieu les entreprises privées. Mais à mille lieues d’imposer des mesures contraignantes, visant à diminuer l’impact néfaste qu’ont ces grandes firmes, ce sommet miniature visait avant tout à trouver des investisseurs. La finance, verte ou non, c’est un monde que Macron connaît bien, même s’il s’agissait de son premier sommet sur le climat en tant que président.

Car la COP21 avait promis 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 aux pays pauvres, pour qu’ils utilisent moins d’énergies fossiles afin d’atteindre l’objectif d’un réchauffement climatique qui ne dépasserait pas les deux degrés… Un bon moyen de se dédouaner de toute responsabilité pour les pays impérialistes, et un secteur d’avenir pour le grand patronat en manque d’investissement.

Le capitalisme vert, une véritable impasse

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie a déclaré : « Le risque climatique est enfin pris au sérieux dans le monde financier – tant par les entreprises qui s’engagent plus nombreuses à la transparence sur ces risques, que les superviseurs et banques centrales qui vont les intégrer dans leurs travaux. C’est une bonne nouvelle. Il est plus que temps ». On sentirait presque poindre la contradiction.

Parmi les investisseurs qui souhaitent verdir leurs portefeuilles on trouve notamment le Koweït, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, la Norvège, mais aussi un « groupe de philanthropes » composée notamment des fondations Bloomberg et Bill Gates. Cette gigantesque farce co-organisée par Macron, la Banque mondiale et l’ONU est une démonstration de plus que le capitalisme vert est une impasse.

Car comment peut-on ne serait-ce qu’imaginer que ces États capitalistes et ces grands patrons auraient le moindre intérêt à œuvrer pour l’écologie et contre le réchauffement climatique ? Ce sont les populations les plus pauvres qui sont les premières touchées par les catastrophes naturelles, et c’est sur le dos de cette misère qu’ils font le plus de bénéfices.

Les résultats à deux ans des accords de Paris et de la COP21 en sont la preuve : la courbe, loin de s’inverser, poursuit inlassablement sa course vers un réchauffement climatique qui engendre déjà de multiples conséquences macabres.


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