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L’horizon étroit du mouvement LGBT aujourd’hui

Adieu à la révolution sexuelle ? 

Andrea d’Atri et Celeste Murillo À l’occasion de la Marche des Fiertés 2015 et à 69 ans du début de la révolte de Stonewall, nous republions un article paru dans la revue Ideas de Izquierda sur le mouvement LGBTI aujourd’hui. La dépolitisation, voire l’intégration de franges du mouvement LGBTI étant de plus en plus de mise, il est important de se souvenir, à quel point, malgré les avancées récentes, l'horizon de l'égalité est loin d'avoir été atteint. Non seulement le combat est loin d’être fini, mais sa politisation est plus que jamais indispensable pour les victoires de demain.

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L’Argentine est l’un des seize pays au monde – et le premier en Amérique latine – à avoir autorisé le mariage entre deux personnes de même sexe, bien que la portée initiale de ce texte, adopté en juillet 2010 à une courte majorité au Sénat, ait été réduite à la suite de nombreuses heures de débats [1].

La crise ouverte en décembre 2001 – avec l’émergence des mouvements de chômeurs, les assemblées de quartier et les entreprises récupérées par les travailleurs – avait aussi mis sur le devant de la scène les revendications du mouvement des femmes et du mouvement LGBT. La légalisation pour les couples de même sexe a été l’une de ses revendications, et, en 2002, la ville de Buenos Aires avait établi le régime de l’union civil dans sa juridiction. Plus tard, de nombreuses organisations, regroupées dans la Fédération Argentine des Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Trans, ont centré la mobilisation de la communauté LGBT sur la question de la loi pour le mariage pour tou-te-s. Mais en s’en tenant à des revendications démocratiques sans contenu de classe comme celles que la crise de 2001 avait permis d’esquisser, ce qui aurait pu être un grand point d’appui pour renforcer la lutte LGBT, est devenu un horizon fermé.

Malgré ses limites, le débat sur la loi n’a pas seulement transformé bénéfiquement la vie d’un secteur de la communauté gay et lesbiennes, il a permis sa visibilité et une acceptation sociale croissante de la condition homosexuelle, de même qu’il a impulsé un « esprit égalitariste » dans de larges secteurs de la population. Pendant les mois où la discussion sur cette loi s’est tenue au congrès, la classe ouvrière et la jeunesse ont pu débattre dans les usines, dans les universités et dans les entreprises, se confrontant aux vieux préjugés et montrant que les 70% de soutien à cette loi n’étaient pas une invention des sondages. Deux ans plus tard fut votée la loi sur l’identité de genre, une loi fondamentale pour avancer dans l’égalité des personnes trans. Cependant, il est paru rapidement très évident que l’égalité devant la loi n’est pas l’égalité dans la vie et que, tant dans le milieu de travail que dans la santé, les discriminations perdurent.

Ces expériences – qui mériteraient une analyse plus approfondie, mais ce n’est pas le sujet de cet article – ont concentré, dans un temps court, les leçons de quatre décennies du mouvement de libération sexuelle (revendications, alignements stratégiques et dérives à travers la cooptation) que nous proposons ici d’examiner de façon critique.

Stonewall et le surgissement du mouvement pour la libération sexuelle

A partir de la fin des années 60 jusqu’aux années 80, la radicalisation des masses s’est également exprimée au sein des mouvements sociaux qui, dans cette période, remettaient en cause l’ordre établi dans tous les aspects de la vie, et défendaient également des positions anticapitalistes.

Au cours de l’année 1969, la descente de la police dans le bar de Stonewall, à Greenwich Village à New-York, aurait pu être une descente comme toutes les autres. Mais celle-ci ne s’est pas terminée comme d’habitude : cette fois-là, gays, lesbiennes et travestis s’affrontèrent à la police pendant trois jours, donnant naissance, une semaine plus tard, à la formation du Front de Libération Gay (GLF). Cette coalition, qui réunit pour la première fois toutes les organisations existantes, s’est rapidement et largement étendue à différentes villes des États-Unis et ouvrit la voie à la création d’autres regroupements et alliances dans de nombreux pays [2].

Les barricades de Stonewall furent un point de non-retour. Trois ans plus tôt, dans un autre bar de New-York, la mobilisation s’était déclenchée contre la prohibition étatique de servir de l’alcool aux homosexuels et, en 1967 dans la même ville, une librairie Oscar Wilde ouvrait ses portes, la première au monde dirigée par des lecteurs gays. A Stonewall, il avait suffit qu’une lesbienne, alors qu’elle allait être arrêtée, ait crié aux gens qui l’entouraient « Pourquoi vous ne faites pas quelque chose ? » pour que l’étincelle allume le quartier entier [3].

Un an plus tard, la commémoration de l’événement organisé par le GLF à New-York réunissait près de dix mille personnes. D’autres mobilisations suivirent dans les rues de Los Angeles et de San Francisco, le mouvement participa également à la lutte pour la libération des prisonniers politiques, contre la guerre du Vietnam, contre le racisme, etc.

Au début des années 70, l’homosexualité fut dépénalisée dans quasiment tous les pays occidentaux, même si certains la considéraient encore comme une pathologie [4]. Comme le note Carlos Figari :

« Le mouvement homosexuel a commencé à poser dans la sphère publique des questions relevant jusque-là du domaine privé, celui de s’affirmer comme homosexuels dans la société. Cette dernière question supposait un renversement identitaire concernant la catégorie de personne définie comme homosexuelle, de faire en sorte qu’un terme médical destiné à classifier une maladie puisse devenir une catégorie politique affirmative de la différence. » [5]Les identités qui s’étaient vues discriminées et persécutées relevaient alors la tête, remettant en cause toutes les institutions réprimant la sexualité, recherchant de nouvelles formes de relations sexualo-affectives et défiant les préjugés moraux qui les condamnaient à la marginalisation. Le résultat a été la conversion de la révolte en politique de l’identité, pour l’acquisition de nouveaux droits. Ainsi, cette révolte, qui a traversé les frontières et les générations, a rendu possible de nombreux changements qui semblaient impensables auparavant pour les gays et lesbiennes.

La « peste rose », la réaction conservatrice et les droits civils

A partir de la fin des années 70, la droite chrétienne commença à s’organiser contre les mobilisations croissantes pour les droits des femmes et pour la libération sexuelle. Les groupes « pro-vie » et « pro-famille » ont fleuri pour soutenir le modèle du couple parental hétérosexuel monogame et combattre le droit à l’avortement. En 1978, le cardinal polonais Karol Wojtyla devenu pape imprima un caractère fortement néo-conservateur à la politique du Vatican, non seulement dans la lutte « contre le communisme », mais aussi contre la légalisation de l’avortement qui avait été votée dans de nombreux pays, tout comme d’autres droits conquis par le mouvement des femmes et le mouvement pour la libération sexuelle.

Mais un des coups les plus dur qu’a reçu la communauté homosexuelle est arrivé au cours de l’année 1981, quand le Centre pour la Prévention des Maladies des États-Unis a annoncé l’apparition de cas de pneumonie associés au sarcome de Kaposi. La majorité des malades étaient homosexuels et sont morts en peu de mois, ce qui suffit à produire un vent de panique dans la communauté gay et à les stigmatiser brutalement, lançant une véritable « chasse aux sorcières ».

La solidarité que la communauté homosexuelle avait conquise dans de larges secteurs sociaux et politiques commença à se dissoudre au rythme de propagation de la pandémie et de celle des discriminations, basées sur des préjugés que renforçaient les groupes réactionnaires.

La restauration conservatrice portée par Reagan et Thatcher, avec ses forts taux de chômage, ses privatisations et ses coupes budgétaires dans les services publics, ainsi que l’exploitation des pays semi-coloniaux par la dette et la chute de l’Union soviétique s’est ajoutée à la propagande réactionnaire sur la « peste rose » pour discipliner un mouvement qui, à la fin des années 69, avait émergé en remettant en causse l’hétéro-normativité, la monogamie et la famille patriarcale.

C’est en 1987 qu’est lancé le premier programme global de lutte contre le SIDA : il aura fallu près d’une décennie pour établir l’origine du virus, découvrir les médicaments pour le traitement de l’infection et établir des connaissances plus sûres concernant les voies de contagion. Pendant toute cette décennie, le mouvement de libération gay a centré le plus grand de ses efforts sur la prévention de l’infection, sur la diffusion d’information scientifique et l’aide aux personnes contaminées. Avec ces nouvelles activités est apparue une nouvelle physionomie pour le mouvement : les ONG financées par les organisations internationales, les entreprises et les organismes étatiques ont commencé à émerger. Par exemple, l’Association Internationale Lesbienne et Gay (ILGA), fondée en 1978, a vu le nombre de ses adhérents augmenter fortement partout dans le monde, se transformant en l’une des plus grandes ONG et centrant son activité sur les conférences mondiales de l’ONU où, en 1993, elle acquit le statut de membre consultatif (qu’elle a perdu en 1995 et retrouvé en 2011 jusqu’à aujourd’hui).

Les fonds internationaux pour la « lutte contre le SIDA » ont donné une grande visibilité et un grand pouvoir aux groupes d’hommes gays. Les lesbiennes féministes, noires, et de pays dits « du Tiers-Monde » ont dû faire entendre leur voix, dénonçant l’invisibilisation et la subordination des femmes dans le mouvement de libération homosexuelle mixte. Elles signalaient également qu’elles ne se sentaient pas représentées par les portes-paroles blanches, de classe moyenne et de pays impérialistes, et qu’elles remettaient en cause leur conception « essentialiste ». Divers activistes du mouvement gay et lesbien ont commencé à critiquer cette contradiction selon laquelle, à mesure que le mouvement se développait au niveau international, son institutionnalisation s’approfondissait, perdant alors sa radicalité et ne centrant ses revendications que sur celles du secteur le mieux positionné socialement et économiquement, réclamant des droits civils inclus dans de nouveaux standards de consommation et de « tolérance » [6].

L’institutionnalisation sous le « fouet » du SIDA - ainsi que les politiques de l’identité, remises en cause par les secteurs les plus invisibilisés et subordonnés - ont entraîné une crise, des scissions et des ruptures qui ont reconfigurées le mouvement. Les difficultés traversées par le féminisme pendant ces décennies trouve un parallèle dans le mouvement de libération sexuelle [7]. D’un côté, les leaders de la communauté gay, convertis en une nouvelle « technocratie » administrée par des financements à profusion et dédiée au lobby politique national et international pour la réglementation et l’établissement de droits civils légitimes, ne remettent pas en cause l’ordre imposé par les démocraties capitalistes, ou plus encore demandent leur intégration dans celui-ci. D’un autre côté, une pandémie – qui n’affecte pas seulement les homosexuels, mais fondamentalement et majoritairement les femmes hétérosexuelles des populations vulnérables, pauvres des sociétés où prime la culture patriarcale – qui est devenue une excuse pour mettre de côté la discrimination, le mépris et la marginalisation subis par des millions de gays, lesbiennes et trans, et particulièrement les plus pauvres. Récemment, Nestor Perlongher s’interrogeait sur cette question :

« il faudrait se demander jusqu’à quel point la question de l’identité n’implique pas parfois la domestication – par la voie de la standardisation-, l’adaptation à un modèle d’une certaine quotidienneté transgressive. » [8]Comme on le voit aussi dans le mouvement féministe, la politique de l’identité – remise en cause pour avoir imposé une homogénéisation essentialiste qui fonctionne comme une discipline de groupe qui non seulement décrit mais aussi prescrit – a conduit à la dépolitisation du mouvement de libération sexuelle, qui s’est alors transformé en « mouvement LGBT », un sigle qui varie en fonction des nouvelles identités dissidentes de la norme hétéro qui se voient définies et reconnues. Ce qui suit est la politique queer, qui a fait exploser les multiples identités, pour affirmer que le plus subversif était de re-signifier ou de parodier les genres imposés par l’hétérosexualité obligatoire et de ne pas s’ancrer dans une identité qui est toujours coercitive, prescriptive et répressive.

Le mouvement a vécu une dérive qui trouve son équivalent dans la dérive du mouvement féministe : depuis les barricades de Stonewall et les mobilisations de rue pour ceux à qui ont avait nié le minimum des droits civils, jusqu’à l’intervention subjective, hormonale, chirurgicale ou artistique sur son propre corps, pour se révolter contre l’ordre binaire des genres que le langage et la culture hétéro-normative imposent.

Ici, en dehors de la subjectivité propre, les démocraties peuvent continuer à fonctionner comme un fétiche qui occulte, sous l’égalité devant la loi, les plus brutales des inégalités de l’exploitation et de l’oppression qui se trouvent dans la vie. Le mouvement LGBT s’est limité à la revendication d’une meilleure intégration qui, en même temps qu’elle était acquise, a domestiqué ses aspects les plus subversifs [9].

Défendre tous les droits, les critiquer tous

Dans ce scenario, les courants d’extrême-gauche n’ont pas agit de manière identique. Il y a des courants qui, de manière acritique, ont suivi les revendications des mouvements sociaux, s’adaptant à leurs limites et sans proposer de perspective anticapitaliste et révolutionnaire aux luttes pour la libération sexuelle. D’autres ont reproduit en leur sein les persécutions les plus terribles contre les gays et lesbiennes, persécutions instaurées par le stalinisme dès les années 30, quand il affirmait que tous les comportements sexuels ou affectifs qui ne convenaient pas à la norme hétéro étaient des dérives d’une « morale petite-bourgeoise » et que ces personnes étaient les plus susceptibles d’être utilisées par la police pour infiltrer les groupes. Pour finir, il y a aussi les courants fondamentalement para-syndicaux ou économistes, qui ont ignoré les revendications légitimes des secteurs opprimés, les considérant seulement comme « des questions secondaires ».

Pourtant, enraciné dans la classe ouvrière au sens large, l’unique classe progressiste de la société capitaliste, le socialisme révolutionnaire a toujours été à l’avant-garde contre les préjugés moralisateurs et réactionnaires diffusés par l’Église. Ainsi, ce sont les socialistes allemands qui ont été les seuls à s’opposer à la condamnation du poète Oscar Wilde quand il fut persécuté pour son homosexualité à la fin du XIXè siècle, et ce sont les bolcheviques – malgré les idées de l’époque – qui abolirent les lois de criminalisation de l’homosexualité pendant la Révolution russe. Ce sont des exemples d’une tradition qui a réagi contre toutes les manifestations de l’arbitraire, pour les regrouper dans la dénonciation du capitalisme, et expliquer ainsi l’importance que possède la lutte émancipatrice de l’ensemble des exploités, pour tous et chacun des opprimés, quelque que soit le secteur ou la classe sociale auquel il appartient.

De ce point de vue, toute conquête partielle – notamment la conquête d’une plus grande égalité en terme de droits civils – possède une importance vitale si elle peut renforcer le mouvement en une lutte radicale pour la libération sexuelle, qui remet en cause ces institutions avec lesquelles la classe dominante exerce sa domination et impose son ordre répressif dans le plus intime de nos vies, de nos identités et de nos désirs. Des aspirations renouvelées et radicalisées pour un mouvement de libération sexuelle pour lequel l’horizon final n’est pas la revendication de l’intégration dans une société qui ne soit pas remise en cause, mais qui se propose de batailler contre toutes les normes qui aujourd’hui déterminent ce qui peut être intégré et ce qui ne le peut pas dans notre société ; pour que la liberté la plus radicale cesse d’être une utopie ou l’exercice intellectuel et solitaire de quelques-uns.


[1Il est aussi autorisé dans quelques juridictions du Mexique et dans certains États des États-Unis.

[2Rien qu’aux États-Unis, on passe de 60 groupes existants avant Stonewall, à 1500, puis 2500 un an plus tard

[3Cité dans David Carter, Stonewall : The Riots that Sparked the Gay Revolution, New-York, ST Martin’s Press, 2004.

[4Pendant l’une des conférences de l’Association Nord-américaine de Psychiatrie (APA) durant laquelle une vidéo était projetée sur l’usage des électrochocs « pour réduire l’attraction homosexuelle », des membres du GLF l’interrompirent pour dénoncer ces « thérapies ». En 1973, l’APA modifia la qualification de l’homosexualité comme « déviation sexuelle » dans le Manuel diagnostique et statistique des désordres mentaux et, finalement, le retira en 1986. Récemment, en 1990, l’homosexualité fut retirée de la classification internationale des maladies mentales par l’OMS.

[5Carlos Figari, “El movimiento LGBT en América Latina : institucionalizaciones oblicuas”, en Movilizaciones,nProtestas e Identidades Políticas en la Argentina del Bicentenario de E. Villanueva, A. Massetti y M. Gَmez, Bs. As., Editorial Trilce, 2010.

[6Voir Jules Falquet, De la cama a la calle : perspectivas teoricas lesbico-feministas, Bogota, Brecha Lesbica, 2006

[7Voir A. D’Atri y L.Lif, “La emancipaciَon de las mujeres en tiempos de crisis mundial”, IdZ 1 y 2, Bs. As.,julio y agosto 2013.

[8Néstor Perlongher, “El deseo de unas Islas”, Prosa plebeya, Buenos Aires, Editorial Excursiones, 2013.

[9En ce sens, seule une minorité du mouvement LGBT remis en cause la revendication du mariage pour tou-te-s ou d’autres revendications similaires.



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