×

Aéronautique. En supprimant 16 000 emplois, Boeing fait payer la crise aux salariés

Avec la chute du trafic aérien, le groupe aéronautique américain entend diminuer sa production. Encore une fois, ce sont les salariés qui vont en payer le prix, l’entreprise a en effet annoncé la suppression de 10% de ses emplois soit 16 000 postes supprimés.

Paul Morao

29 avril 2020

Facebook Twitter

Crédit photo : AFP

Mercredi, les salariés de Boeing ont appris par un courrier du directeur général de l’entreprise, David Calhoun, la suppression de 10% des emplois du groupe. Un plan de licenciement massif qui devrait impacter près de 16 000 emplois dans le monde, l’entreprise comptant 160 000 employés à la fin de l’année dernière.

« La nette réduction de la demande pour nos produits et services pour les prochaines années ne peut simplement pas soutenir les niveaux élevés de notre production » a justifié David Calhoun dans son courrier, cité par l’AFP. La division aviation commerciale devrait être centralement touchée, avec la suppression de 15% de ses effectifs comme l’annonce le Financial Times, qui précise que le directeur de Boeing a annoncé que ces suppressions seront constituées d’un « mélange de licenciements volontaires et involontaires »

Si l’entreprise avait été mise en difficulté par les crashs de deux Boeing 737 MAX qui ont cloué au sol son principal modèle d’avion et par la décrue du trafic aérien liée à la pandémie, cette mesure drastique reste un choix délibéré de l’entreprise pour faire payer la crise aux salariés du groupe à l’heure où Boeing a terminé le trimestre avec une trésorerie de 15,5 milliards de dollars.

De fait, alors qu’il aurait pu bénéficier du plan de soutien mis en place par Washington pour sauver les emplois, Boeing a choisi de privilégier la baisse des effectifs, l’accès aux aides d’Etat étant conditionnés à l’arrêt temporaire des licenciements. Un choix qui préfigure la dynamique générale de nombreux secteurs industriels frappés par la crise, et face auquel les salariés doivent s’organiser pour refuser de payer la crise.

Avec des prévisions économiques qui s’assombrissent un peu plus chaque jour, il convient de s’organiser dès maintenant et dans toutes les entreprises menacées pour exiger l’interdiction des licenciements et la nationalisation sous contrôle des travailleurs de toutes les branches stratégiques de l’économie, sans indemnité ni rachat. De telles nationalisations doivent permettre de garantir les emplois de l’ensemble des salariés, et d’envisager d’éventuelles réorientation de la production qui permettent de mettre celle-ci au service des besoins de la population.


Facebook Twitter
Scandale : l'inspection du travail refuse le licenciement de Christian Porta, InVivo tente de passer en force

Scandale : l’inspection du travail refuse le licenciement de Christian Porta, InVivo tente de passer en force

Pour un 1er mai contre leurs guerres et l'austérité : rejoins les cortèges de Révolution Permanente !

Pour un 1er mai contre leurs guerres et l’austérité : rejoins les cortèges de Révolution Permanente !

Roissy : face à la pression patronale, les salariés d'un sous-traitant de Sixt en grève reconductible

Roissy : face à la pression patronale, les salariés d’un sous-traitant de Sixt en grève reconductible

SNCF : 300 personnes en soutien à Régis, menacé de licenciement pour avoir dénoncé des VSS

SNCF : 300 personnes en soutien à Régis, menacé de licenciement pour avoir dénoncé des VSS

Éducation : la grève du 22 avril ne peut rester isolée, il faut un plan pour élargir la lutte !

Éducation : la grève du 22 avril ne peut rester isolée, il faut un plan pour élargir la lutte !

« Ils veulent museler toute contestation ». La CGT Fleury Michon appelle à la grève contre la répression

« Ils veulent museler toute contestation ». La CGT Fleury Michon appelle à la grève contre la répression

5 jours de mise à pied : la SNCF réprime Marion, cheminote ayant dénoncé une agression sexuelle

5 jours de mise à pied : la SNCF réprime Marion, cheminote ayant dénoncé une agression sexuelle

« Tavares gagne 36,5 millions grâce aux ouvriers sous-payés » Vincent, délégué CGT Stellantis

« Tavares gagne 36,5 millions grâce aux ouvriers sous-payés » Vincent, délégué CGT Stellantis