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Aéronautique

Airbus fait 362 millions de benefice net : les travailleurs payent l’addition

Après le plan social historique concernant 15.000 suppressions d’emploi à échelle internationale, dont 5000 en France et 3500 sur les sites aux alentours de Toulouse, Airbus a réalisé un bénéfice net de 362 millions d’euros pour le premier trimestre de l’année 2021. Les travailleurs payent la crise.

Natacha Lubin

5 mai 2021

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Jeudi 29 avril, Airbus a annoncé avoir réalisé un bénéfice net de 362 millions d’euros pour le premier trimestre de l’année 2021. L’action d’Airbus a également gagné près de 3% en bourse. Le secret de ce succès en plein crise ? Comme l’explique le COE d’Airbus Guillaume Faury , « les bons résultats du premier trimestre reflètent principalement nos livraisons d’avions commerciaux, la réduction des coûts et les mesures de sauvegarde de la trésorerie, l’avancement du plan de restructuration et les contributions positives de nos activités hélicoptères, défense et spatial. ».

En d’autres mots, ce sont les salariés qui en ont payé les frais de la crise. En effet, la « reduction des couts » ou « le plan de reestructuration » ne sont que des beux mots pour ne pas parler du plan social historique annoncé fin juin 2020 par Airbus et impliquant 15.000 suppressions d’emploi à échelle internationale, dont 5000 en France et 3500 sur les sites aux alentours de Toulouse. Comme le rapporte Actu Toulouse, les effectifs ont « chuté de 3% par rapport au premier trimestre 2020. Airbus recense désormais un effectif global de 127 814 personnes (contre 131 349 en 2020), ce qui représente 3 535 postes en moins en l’espace d’un an. ». Ainsi, ce qui pour les uns c’est traduit par chômage, précarité et surcharge du travail, pour les autres c’est traduit par des bénéfices millionnaires.

Ce carnage à l’emploi n’a pas été seulement l’œuvre du patronat du donneur d’ordre, il a été validé par l’Etat mais aussi accompagné par la bureaucratie syndicale de l’entreprise qui a refusé batailler contre les suppressions d’emploi. En effet le 12 octobre, FO, CFE-CGC et CFTC signaient le plan de suppressions d’emploi et un accord sur l’activité partiel de longue durée (APLD). A l’époque Jean-François Knepper, délégué central FO ainsi que les medias et le personnel politique comme Elisabeth Borne se félicitaient de cet « excellent accord » qui devait exclure tout « licenciement sec » mais donner feu vert à des milliers des suppressions d’emploi. Aujourd’hui on voit clairement que le principal bénéficiaire de cette opération de « dialogue sociale » n’a été que le patronat d’Airbus.

Ce fait nous rappel encore une fois que la régression sociale ne peut pas être un sujet mis sur la table de négociations. Face à la crise et à l’offensive combinée du patronat et du gouvernement pour la faire payer aux travailleurs, la seule issue favorable aux salariés va passer par la lutte. Comme le montrent les bénéfices engragés par Airbus lors de ce premier trimestre, face à l’argument de difficultés financières ou risques de faillite, les travailleurs devraient toujours revendiquer la possibilité de pouvoir regarder les comptes de leurs entreprises, les profits et les bénéfices engrangés lors des dernières années, et ne pas adapter leur niveau de vie à la soif de rentabilité du patronat comme le prétendent les directions syndicales de FO, CFE-CGC et CFTC.

Dans ce sens, le devoir des directions syndicales n’est pas de faire valoir les intérêts patronaux sous couverture de « départs volontaires » ou autre, mais de ne pas perdre du temps dans le « dialogue social » et de préparer un plan de bataille pour l’ensemble des salariés de l’aéronautique, donneur d’ordre et sous-traitants. Un plan de bataille qui dénonce clairement l’offensive patronale, qui refuse de « négocier le poids des chaînes » qui ne cède pas un pouce dans la défense des intérêts fondamentaux des travailleurs et qui vise à construire la grève en coordonnant les usines pour imposer 0 suppressions d’emploi et 0 baisse de salaire. ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise !


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