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Mépris de classe

Anasse Kazib fait face au mépris de classe de l’éditorialiste de Montvallon

Invité sur le plateau de Cnews le 29 décembre, Anasse Kazib, cheminot et syndiqué à Sud Rail, a fait face, une nouvelle fois, à l’habituelle hostilité et à la mauvaise foi des divers éditorialistes et « experts » présents.

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Crédit photo : montage photo / vidéo Cnews

Sur un temps de parole largement rogné par les interruptions de Fadila Mehal, conseillère LREM de Paris, lorsqu’il n’était pas carrément coupé par des annonces publicitaires, Anasse Kazib a bataillé pour la grève contre la réforme des retraites et a répondu aux mensonges et autres tentatives de décrédibiliser le mouvement.

C’en était trop pour ces éditorialistes et politiques bourgeois !

Interrogé sur un possible « basculement de l’opinion publique » par la présentatrice, alors même que le soutien de l’opinion publique ne cesse justement de se démontrer sondage après sondage, Anasse rétablit les faits :
« Lorsqu’on regarde la totalité des sondages d’opinion, et qu’on zoome sur le secteur francilien c’est-à-dire celui qui est le plus impacté de fait par cette grève, c’est là où il y a le taux le plus important de sympathie. ». Et il poursuit : « Je vous renvoie à certains papiers de Cécile Cornudet [éditorialiste des Echos] qui montre qui soutient Emmanuel Macron, c’est à dire le bloc bourgeois traditionnel ».

C’est alors un véritable tollé qui secoue le plateau : « Arrêtez, ça commence à devenir insupportable. Moi j’arrête ! C’est pas possible », s’exclame l’éditorialiste Dominique de Montvallon, excédé de voir un ouvrier du rail lui tenir tête et citer la presse bourgeoise, il continue de plus belle, « C’est pas possible, soyez respectueux, vous avez toujours raison » « Regardez votre ton ». Pourtant Anasse est calme et souriant comme à son habitude. Pour de Montvallon, le fait qu’un ouvrier puisse développer un discours cohérent en citant une éditorialistes des Échos est insupportable. Pourtant, si on laisserait les travailleurs s’exprimer d’avantage à l’antenne, ils verraient de quoi la classe ouvrière est capable.

Un ouvrier doit bosser et fermer sa gueule. C’est pourquoi un peu plus tard Fadila Mehal dira à Anasse « Non mais n’intervenez pas dans le débat, c’est frustrant ».

Au-delà de l’expression d’un mépris de classe évident, cette sortie de Montvallon témoigne également de la fébrilité actuelle de la classe dominante et du gouvernement. Une grève massive, générale, pose en effet directement la question du pouvoir, et si le mouvement contre la réforme des retraites n’en est pas là, il porte en germe une forte dimension politique.

Quelques minutes après son intervention, c’est ainsi exactement ce que de Montvallon reproche à Anasse Kazib : « Vous faites un discours politique, pas un discours de syndicaliste là »,, tempête-il, en appelant à la Charte d’Amiens. La politique pourtant n’est pas l’apanage de la minorité qui gouverne. Une politique par en bas, menée par et pour les travailleurs et travailleuses est nécessaire et ne peut se faire que contre la politique « politicienne » de cette minorité. La grève peut aujourd’hui commencer à faire émerger cet horizon.

C’est bien deux mondes, deux classes qui s’affrontent, comme le montrent les démonstrations de rue et la grève, et qui se traduit aussi par une bataille des idées. Comme l’explique Anasse dans une vidéo :
« Eux, ils voudraient qu’un travailleur il ferme sa gueule, qu’un travailleur il ne montre pas qu’il est capable lui aussi de débattre politiquement avec de vrais arguments et de les mettre à l’amende. Eux ils veulent pouvoir venir sur les plateaux et être peinards, dérouler leur blabla habituel ».

Alors que le « débat démocratique » est systématiquement invoqué dans les médias dominants, on voit ici que lorsque le discours dominant est remis en cause par un ouvrier, tout est bon pour l’empêcher de parler. D’où l’importance pour la classe ouvrière de disposer de ses propres médias et de continuer à mener la bataille des idées !


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