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Police patriarcale

Angers. Un policier accusé d’agression sexuelle et harcèlement par 7 femmes précaires

Déjà condamné à un an de détention provisoire en octobre 2019, un policier angevin de 52 ans vient d'être renvoyé devant la cour d’assises du Maine-et-Loire. Il est accusé d'avoir profité de sa fonction pour agresser et violer plusieurs femmes d'origine immigrée en situation précaire.

Jules Bodin

4 avril 2022

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Crédit photo : JEFF PACHOUD / AFP

Selon Ouest France, un policier de 52 ans affecté au commissariat du quartier de la Roseraie, un quartier populaire d’Angers, a profité de son autorité pour abuser sexuellement de sept femmes précaires. L’histoire remonte à un signalement du 24 avril 2019 par le directeur départemental de la sécurité publique du Maine-et-Loire, appuyé par un rapport de son supérieur hiérarchique.

À partir de là, l’IGPN va enquêter et identifier huit femmes qu’il aurait harcelées par téléphone. Cinq d’entre elles ont été violées ou agressées sexuellement. Les victimes de toutes ces agressions sexuelles sont des femmes d’origine immigrée en situation précaire. C’est le cas d’une réfugiée érythréenne, qui a été violée à plusieurs reprises par le policier, d’abord sous le prétexte d’apprendre le français à son fils, puis pour l’aider à passer l’aider à passer son code de la route. Le policier aurait également profité de son statut pour inventer des actes d’enquêtes imaginaires afin de continuer son harcèlement.

Le policier était bien connu pour son comportement sexiste dans son travail. Il était coutumier des blagues salaces envers ses collègues femmes et ces dernières dénoncent « une tendance à prendre en charge dès l’accueil des plaignantes en situation de détresse et à s’enfermer dans un bureau avec elles » comme le décrivait Ouest France en 2019.

Pourtant, au niveau de la hiérarchie, la première réaction a été de le sermonner sans plus de conséquences. Par la suite, face aux faits, accablants avec les plaintes et les nombreux témoignages qui ont été remontés, le policier a été mis en examen le 12 septembre 2019 pour être enfin suspendu de son poste après trente ans de service.

La réaction tardive et la complaisance de l’institution policière face à de telles atrocités nous montrent que la police, loin de représenter une protection face à une société sexiste et profondément patriarcale, continue d’être un des relais du sexisme le plus violent. En 2021 sous le hastag #DoublePeine, des centaines de témoignages des victimes de violences sexistes et sexuelles dénonçaient une police qui refuse de prendre des plaintes, humilie et culpabilise celles qui osent porter plainte, leur infligeant bien souvent un deuxième traumatisme.


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