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Après avoir séparé les familles de migrants, l’administration Trump fait des tests ADN sur les enfants

La vague mondiale d’indignation concernant la séparation des enfants de leurs familles migrantes avait obligé Trump et sa « tolérance zéro » à revenir sur ces conditions d’enfermement massif. Maintenant que des milliers d’enfants ont perdu leur famille, l’administration Trump se hâte de retrouver pères et mères, avec des test ADN, ce que dénoncent de nombreuses associations d’aide aux migrants.

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Crédit photo : GUILLERMO ARIAS / AFP

Ce sont 2.300 mineurs qui auraient été retirés de leur parents migrants depuis le début du mois de mai, avant que Trump soit obligé de revenir sur cette politique de séparation massive des enfants et de leurs parents. Au total, 11.800 mineurs migrants sont retenus et enfermés par les autorités américaines, dont 80 % d’entre eux qui sont arrivés seuls sur le sol états-unien.

Le 20 juin, après que le scandale ait éclaté à l’échelle internationale, Trump était revenu par décret sur le durcissement de sa politique migratoire en annulant la séparation systèmatique et croissante des familles – et en continuant à réclamer une politique plus dure en matière d’immigration. Cette pratique, que Trump est loin d’être le premier à avoir appliquée visait notamment à dissuader les migrants de traverser la frontière en appliquant des politiques toujours plus dures et réactionnaires. Voilà maintenant 3.000 enfants qu’il faut renvoyer vers leur famille, souvent elles-mêmes en centre de rétention.

L’administration Trump tente de refermer le scandale en urgence. D’ici mardi prochain, ce sont une centaine d’enfants âgés de moins de cinq ans qui devront retourner auprès de leurs parents déclarait le ministre de la Santé, Alex Azar. Pour les autres, les autorités ont jusqu’au 26 juillet pour réparer cette erreur qui coûte cher à Trump puisque, dans son propre camp, ses soutiens ont eu à se délimiter.

Pour ce faire, les autorités mettent les moyens, et pas n’importe lesquels. Quand il n’y a pas de preuve administrative de filiation – à voir à quel point cette pratique ne s’est pas systématisée – ce sont des tests ADN qui sont fait sur les enfants. S’il n’y avait plus à souligner la violence et l’arbitraire des arrestations et des séparations, ces tests ne font qu’accentuer ce constat : les enfants, pas recensés, n’auraient pas pu retrouver et localiser leurs parents sans l’éclatement du scandale et le recul (de façade) de Trump.

Alex Azar, qui planche en même temps sur une réduction de l’Obamacare, a eu l’audace de déclarer durant une conférence téléphonique concernant l’usage des tests ADN : « Nous devons protéger les enfants ». Position vivement décriées par de nombreuses associations humanitaires qui voient là une porte largement ouverte à ce que parents et enfants soient ainsi fichés pour toute leur vie par l’administration Trump. « Cela pourrait permettre au gouvernement de surveiller ces enfants pendant le restant de leurs jours », déclarait dans un communiqué Jennifer K. Falcon, directrice de communication de l’organisation Raices.

En plein dans cet énième scandale, Trump a tweeté hier : « Notre Pays est forcé de supporter un long et coûteux procès. Dites aux gens « DEHORS », et ils doivent partir, tout comme ils devraient le faire s’ils étaient dans votre jardin. Engager des centaines de « juges » ne fonctionnent pas et c’est inacceptable – le seul Pays au monde qui fait ça ! »

Quand Trump n’a en rien reculé sur sa volonté de fermer les frontières avec une « tolérance zéro », que les enfants ont été traité dans des conditions abominables, et que s’ils rejoignent leur famille c’est en direction des centres de rétention, et que Trump s’agite dans tous les sens pour appliquer sa politique anti-migrants, il faut en effet craindre que ces tests ADN soient mis au service de sa politique réactionnaire de flicage et criminalisation des migrants.


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