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Après la vidéo de Michel, Linda Kebbab ose victimiser la police et se plaint... qu’elle "ne soit plus respectée"

Ce matin, Linda Kebbab, policière et déléguée nationale unité SGP police Force Ouvrière, passait au micro de Jean-Jacques Bourdin et n’a pas manqué de s’illustrer, entre victimisation de la condition policière et attaques contre l’extrême-gauche.

Irène Karalis

1er décembre 2020

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Capture d’écran BFMTV

Ce lundi matin, Linda Kebbab passait au micro de Jean-Jacques Bourdin. Entre victimisation de la condition policière et attaques contre l’extrême-gauche, la policière n’a pas manqué de s’illustrer, défendant au passage la politique liberticide du gouvernement.

Linda Kebbab a commencé en affirmant que de nombreux policiers souffraient du “syndrome de la citadelle assiégée”, ayant constamment peur de se faire attaquer par des individus dangereux et haineux. À coups de “oui, on a peur dans nos missions au quotidien” et de “parfois on est à deux ou trois et on a quand même peur, notamment face à une personne de grosse corpulence”, la policière a usé de la rhétorique habituelle consistant à faire passer les policiers pour les victimes, afin de justifier les violences policières et à les faire passer pour des faits isolés, pour des dérapages résultant d’un manque de moyens humains et financiers dans la police.

À l’image de Darmanin qui estimait il y a quelques jours que les policiers qui avaient tabassé Michel Zecler avaient “déconné”, Linda Kebbab a ainsi tenté de justifier cette affaire horrible et scandaleuse en invoquant le stress, l’angoisse et les discriminations dont seraient victimes de façon quotidienne les policiers, allant même jusqu’à affirmer que “quand il y a un vrai stress post-traumatique, on perd toute forme de discernement”. Une manière donc de faire passer encore une fois les policiers pour les victimes, qui intervient dans un contexte particulier de remise en cause profonde de la police et de son rôle de la part de la population et en particulier de la jeunesse, qui est sortie massivement dans la rue cet été pour crier “Black Lives Matter”.

Face à cette jeunesse et face aux manifestants qui sont descendus par milliers ce samedi contre la Loi Sécurité Globale, la déléguée nationale unité SGP a déploré le fait que “66 ou 68% de la population” qui a confiance en la police, “c’est bien, mais c’est trop peu par rapport à ce qu’on a connu il y a quelques années”. Pour elle, cette baisse de popularité des policiers serait de la responsabilité de l’extrême-gauche, qui travaillerait à “faire baisser” le taux de confiance de la population en la police, “progressivement, pour faire en sorte que [le] métier [de policier] ne soit plus respecté”. Pourtant, il ne semble pas que la police ait particulièrement eu besoin de l’extrême-gauche pour tabasser Michel Zecler, tuer Adama Traoré, et violer Théo Luhaka. Car ce sont bien ces violences-là, intrinsèquement liées au rôle du corps policier, qui sont responsables de cette colère et de cette baisse de confiance.

Linda Kebbab a bien tenté de reprendre les arguments des discours dénonçant le caractère systémique des violences policières, des discours souvent de fait d’extrême-gauche, afin d’essayer de la décrédibiliser et de combattre cette remise en cause de la police, en affirmant : “on nous dit que c’est systémique, et aujourd’hui il y a des militants qui laissent croire à l’opinion publique que la police agit comme ça tous les jours”. Mais si elle nous a ressorti le vieux couplet des brebis galeuses, affirmant que l’affaire de Michel Zecler nous a mis en émoi “parce qu’elle n’est pas banale, parce qu’elle n’est pas régulière, parce qu’on ne s’y fait pas, parce que c’est exceptionnel, parce que, dans notre État de droit, on a une police, qui, parfois, peut être défaillante, comme d’autres professions peuvent l’être également”, le caractère systémique des violences policières et du racisme policier sont flagrants aujourd’hui plus que jamais. La répression qu’ont subi les manifestants ce samedi à l’occasion des marches des Libertés est venue nous rappeler que, contrairement à ce qu’a osé affirmer la déléguée policière selon qui, “grâce aux CRS, aux gendarmes mobiles et aux compagnies d’intervention”, les gens ont pu manifester “en toute sécurité”, la police est bel est bien là pour réprimer toute contestation et maintenir l’ordre dominant.

Alors que la contestation contre la Loi Sécurité Globale s’amplifie et a ouvert une crise qui a mené Macron à recadrer sur la forme Darmanin, le discours dominant sur le rôle de la police est de plus en plus remis en cause. Linda Kebbab, Jean-Jacques Bourdin et autres agents de l’État français peuvent bien continuer à écumer autant de plateaux télés qu’ils veulent pour attaquer les militants d’extrême-gauche, les journalistes et les manifestants, et faire passer l’affaire Michel ou l’affaire Adama pour des bavures isolées, mais les simples violences commises par la police suffisent à démentir leurs propos.


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