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Ennemis de la classe ouvrière

Au-delà de la propagande de Poutine, l’extrême-droite est un véritable problème en Ukraine

Dans un contexte d’agression russe sur l’Ukraine, les médias et dirigeants occidentaux cherchent à relativiser le danger posé par l'existence d’une extrême-droite organisée et armée dans le pays. Qui est-elle, et en quoi elle représente une menace pour la classe ouvrière ?

Philippe Alcoy

7 mars 2022

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Parmi les justifications mises en avant par le président russe Vladimir Poutine pour attaquer l’Ukraine, on trouve une prétendue « dénazification » du pays. Ces déclarations relèvent de la pure propagande du Kremlin et cherchent à créer un consensus principalement en Russie pour légitimer et justifier l’agression du régime de Poutine. Le gouvernement ukrainien n’est en effet pas dirigé par des nazis. Le gouvernement ukrainien est réactionnaire, libéral et pro-impérialiste, mais pas « nazi ». Cependant, nier l’existence des organisations d’extrême-droite nationalistes ukrainiennes et leur capacité à imposer des thématiques politiques dans le pays depuis 2014 ne peut que renforcer la position de ces forces profondément réactionnaires. Un danger mortel pour la classe ouvrière et les secteurs populaires en Ukraine, et même au-delà.
 
En effet, Poutine se sert d’un élément de réalité pour alimenter sa propagande. Mais s’opposer à la politique réactionnaire et d’oppression nationale de Poutine en Ukraine ne veut pas dire relativiser la menace posée par les forces réactionnaires ukrainiennes. Au contraire, cette question est d’autant plus importante que les organisations d’extrême-droite vont tenter de tirer profit de la guerre pour se renforcer politiquement au niveau national. Les analystes sont déjà en train d’alerter à ce sujet. Ainsi dans The New York Times, que l’on ne peut pas vraiment suspecter d’avoir une ligne « pro-Poutine », nous pouvons lire : « "l’instabilité en Ukraine offre aux extrémistes de la suprématie blanche les mêmes possibilités d’entraînement que l’instabilité en Afghanistan, en Irak et en Syrie a offert aux militants djihadistes pendant des années", a déclaré Ali Soufan, qui dirige le Soufan Group, lequel documente depuis plusieurs années la manière dont le conflit dans l’est de l’Ukraine est devenu une plaque tournante internationale de la suprématie blanche. (...) La mobilisation apparente des groupes d’extrême-droite pourrait être problématique pour le gouvernement ukrainien, car elle s’inscrit dans le cadre de la description de l’Ukraine par M. Poutine comme un pays fasciste et de sa fausse prétention à mener une guerre contre les nazis qui contrôlent le gouvernement de Kiev ».
 
Mais au-delà des considérations politiques du gouvernement de Kiev, les organisations d’extrême-droite, dont certaines sont ouvertement néo-nazies, sont un facteur important dans la situation. Non seulement elles ont gagné un certain poids politique et social depuis le mouvement de Maidan en 2014 (ce qui ne peut pas être analysé seulement à travers leurs faibles résultats électoraux), mais ces organisations ont acquis une expérience très importante dans les combats et l’entraînement militaire. L’extrême-droite en Ukraine organise en effet des milliers de personnes dans des groupes paramilitaires plus ou moins intégrées aux forces armées officielles selon le cas, elle organise des camps de jeunesse, elle possède des lieux culturels… De ce point de vue, même si pour le moment elle n’a pas la même force politique, par beaucoup d’aspects elle a plus de points en commun avec les organisations fascistes des années 1930 qu’avec l’extrême-droite occidentale actuelle, beaucoup plus respectueuse du cadre légal imposé par les régimes politiques respectifs.
 

Le Mouvement Azov et la complicité des Occidentaux et leurs alliés locaux

 
Parmi ces organisations la plus connue au niveau international est sans doute le mouvement Azov. Le spécialiste canadien de l’extrême-droite ukrainienne Michael Colborne, qui sortira dans les prochaines semaines un livre sur ce mouvement, en parle ainsi : « l’extrême droite ukrainienne, en particulier le mouvement Azov, a longtemps été en mesure d’opérer avec un degré d’impunité et d’ouverture qui fait l’envie de ses pairs internationaux. Le mouvement s’est développé à partir du régiment Azov (à l’origine un bataillon), formé dans le chaos de la guerre au début de 2014 par un groupe hétéroclite de voyous d’extrême droite, de hooligans et de parasites internationaux - y compris des dizaines de citoyens russes - devenant une unité officielle de la Garde nationale ukrainienne. Avec des estimations tablant sur 10 000 membres (...) le mouvement Azov a pu profiter d’un tournant "patriotique" général dans le discours ukrainien dominant depuis le début de l’agression russe en 2014 (...) Il y a également une foule de sous-groupes vaguement affiliés mais plus extrêmes sous son égide, y compris des néonazis patentés qui louent et encouragent la violence ».
 
Évidemment les dirigeants impérialistes en Occident sont bien conscients de l’activité politique et militaire des organisations d’extrême-droite en Ukraine. Ils choisissent cependant de ne pas exprimer leurs inquiétudes en public car cela pourrait alimenter le discours de Poutine, mais aussi parce que pour le moment l’action de l’extrême-droite favorise leurs intérêts. Pourtant il est indéniable que cette extrême-droite armée va jouer un rôle politique dans le futur de l’Ukraine, quel que soit le résultat de la guerre en cours. La question pour les impérialistes et leurs partenaires locaux est de savoir s’ils seront en mesure de contrôler ces forces et de s’assurer leur « loyauté ».
 
Ce n’est pas un hasard qu’à la différence de 2014, le mouvement Azov par exemple essaye de son côté de « montrer patte blanche ». Pour bénéficier du soutien politique et militaire des impérialistes ils doivent avoir l’air de partenaires fiables et responsables. C’est en ce sens qu’ils adoptent une stratégie de « dédiabolisation ». Ainsi, dans un article de Novara Media, où l’on cite également Colborne, on lit : « la préoccupation du mouvement pour son image signifie probablement aussi que les volontaires d’extrême-droite venus de l’étranger ne joueront pas un rôle aussi essentiel à Azov que lors de la phase initiale de la guerre. Lorsque le conflit a éclaté en 2014, des néonazis de toute l’Europe ont afflué en Ukraine pour rejoindre les camps ukrainien et russe. La présence de combattants d’extrême-droite venus de l’étranger a coûté cher à la réputation d’Azov. "Alors qu’en 2014, ils recrutaient activement de l’aide étrangère, cette fois-ci, ils la rejettent activement", déclare Colborne ».
 
Cependant, pour le moment, le plus probable, c’est que les dirigeants occidentaux continuent leur politique de couverture et relativisation de l’activité de ces organisations. Il s’agit là d’une politique mise en place depuis plusieurs années par les politiciens occidentaux. Comme l’écrit Al Jazeera : « en juin 2015, le Canada et les États-Unis ont annoncé que leurs propres forces ne soutiendraient ni n’entraîneraient le régiment Azov, citant ses liens néonazis. L’année suivante, cependant, les États-Unis ont levé cette interdiction sous la pression du Pentagone ». Facebook, de son côté, vient d’assouplir la censure de certains contenus liés à la propagande du mouvement Azov. Cette attitude des dirigeants et institutions occidentales contribue à la création d’un terrain plus favorable à ces organisations réactionnaires au sein de la population ukrainienne. Ainsi, bien que nous ne puissions pas affirmer que tous les membres des forces entraînées par le mouvement Azov soient des néo-nazis, il est plus que certain que leurs idées sont relativisées, banalisées et répandues au sein d’une grande partie de la population.
 

Pravi Sektor, l’autre acteur de l’extrême-droite ukrainienne

 
Le mouvement Azov ainsi que d’autres organisations d’extrême-droite jouissent du soutien et de la bienveillance des autorités ukrainiennes elles-mêmes. Ils ont même des contacts importants au sein de l’appareil d’Etat comme l’ancien ministre de l’intérieur, Arsen Avakov, qui a démissionné l’été dernier, et qu’on soupçonne d’avoir été le chef du mouvement Azov. En ce même sens, l’autre mouvement important d’extrême-droite dans le pays est Pravi Sektor (Secteur Droit) dont le capitaine Dmytro Kotsyubaylo a été décoré comme « héros » par le président ukrainien lui-même.
 
The Times dresse le portrait suivant de Pravi Sektor : « le groupe est né en 2013 sous la forme d’un mouvement militarisé qui comprenait à la fois des extrémistes ultranationalistes et des partisans de droite, et est rapidement devenu un pilier de la lutte contre les séparatistes soutenus par la Russie. Bien que son aile politique ait fait un flop, ne parvenant pas à obtenir un seul siège aux élections de 2019, les unités de volontaires de Pravi Sektor sont largement considérées en Ukraine comme une force dévouée de volontaires patriotes engagés dans la préservation de l’intégrité territoriale du pays (...) Alors que la menace d’une invasion russe se profile, Pravi Sektor s’est retrouvé dans une ère de prestige revitalisé, illustrée par la reconnaissance publique de Kotsyubaylo comme un héros national. Basés derrière la ligne de front en tant que force de réserve, les combattants de Pravi Sektor forment des réservistes et des volontaires dans toute l’Ukraine orientale. "Nous faisons partie intégrante de la défense de notre pays et nous nous coordonnons au plus haut niveau avec l’armée ukrainienne", a déclaré Kotsyubaylo ».
 
Il y a une osmose tellement importante entre Pravi Sektor et l’État ukrainien qu’il est normal de voir des écoliers visiter leurs camps d’entraînement, où on leur prodigue une vision totalement nationaliste de l’histoire du pays. C’est notamment le cas du récit autour de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne de Stepan Bandera, une organisation militaire nationaliste ukrainienne qui pendant la Seconde Guerre Mondiale a combattu l’Armée Rouge et les Nazis, mais qui a collaboré avec ces derniers. L’armée de Stepan Bandera est en outre responsable du massacre de milliers de Polonais et de Juifs. Mais sa réhabilitation est en cours dans le pays depuis plusieurs années, même avant le mouvement Maidan de 2014. Il s’agit d’une révision réactionnaire de l’histoire devenue politique officielle. Les symboles banderistes comme le drapeau rouge et noir, que l’on peut percevoir même dans les manifestations à Paris, sont devenus de « simples » symboles nationaux.
 

L’extrême-droite, milices privées des oligarques ?

 
Il existe une face moins connue des forces d’extrême-droite : leurs relations avec les oligarques. En effet, plusieurs oligarques ukrainiens ont été parmi les principaux supports financiers des groupes paramilitaires nationalistes. Parmi ces oligarques on peut mentionner le magnat de l’énergie, Igor Kolomoïsky. Celui-ci a non seulement financé le régiment Azov, mais aussi les milices Dnipro 1 et Dnipro 2, Aidar et les Unités du Donbass. Comme l’écrivait en 2019 le journaliste nord-américain proche du Parti Démocrate Peter Cioth : « pendant le conflit entre l’Ukraine et les séparatistes soutenus par la Russie, M. Kolomoisky était prêt à faire n’importe quoi pour que son camp gagne - ce camp étant, à ce moment-là, le camp pro-occidental. M. Kolomoisky est juif, possède la nationalité israélienne en plus de sa nationalité ukrainienne et a été un temps président du Conseil européen des communautés juives. Pourtant, rien de tout cela ne l’a empêché de financer des milices néonazies en Ukraine, en particulier le tristement célèbre Bataillon Azov, tant qu’elles s’opposaient à la Russie (et que les propriétés de Kolomoisky n’étaient pas pillées) ».
 
Kolomoïsky a cependant été sanctionné par les Etats-Unis en mars 2021. Non à cause de son soutien et financement à des groupes néonazis mais parce qu’entre temps il a commencé à financer des fractions parlementaires en froid avec les occidentaux. En effet, loin du récit héroïque que l’on fait actuellement des dirigeants ukrainiens, ceux-ci (dont Zelensky lui-même) et les oligarques utilisent les disputes entre la Russie et les impérialistes occidentaux pour améliorer leur position dans les négociations avec ces deux « blocs ». C’est l’histoire politique de l’Ukraine depuis la chute de l’URSS. En ce sens, le financement de brigades de criminels et de néonazies face à la Russie rentre dans la même logique : protéger leurs intérêts particuliers.
 
Quant au paradoxe apparent sur le fait que Kolomoïsky soit juif et qu’en même temps il finance des groupes affiliés au néonazisme, cela est utilisé aussi pour relativiser le véritable caractère politique de ces groupes. Certains pointent également le fait que Zelensky, lui-même juif, ne peut pas soutenir ou être soutenu par des « néonazis ». Cela signifie oublier que ces organisations ont été fondées par des individus aussi réactionnaires qu’opportunistes, prêts à laisser de côté certaines de leurs « convictions » à la faveur du plus offrant. En ce sens, le journal israélien Haaretz, écrit à propos des crimes de ces bandes : « ses troupes [du Régiment Azov] ont été accusées de crimes de guerre par les Nations unies, tandis que son bras paramilitaire, le Corps national, a été lié à des attaques contre des Roms locaux et des membres de la communauté LGBT. Toutefois, si des groupes d’extrême droite ont commis des ratonnades au cours de la dernière décennie (…) la violence à l’encontre des Juifs est relativement rare ». Que ces organisations s’attaquent moins aux populations juives ne veut pas dire qu’elles soient moins proches du néonazisme mais juste qu’elles mettent l’accent sur d’autres aspects de cette idéologie nauséabonde.
 

Quid de l’extrême-droite « pro-russe » ?

 
Cependant, une fois qu’on a dénoncé et montré le danger que représente l’extrême-droite nationaliste ukrainienne, il serait très partiel de s’arrêter là. En effet, si Poutine et la propagande russe dénoncent la « nazification » de l’Ukraine et le poids (exagéré intentionnellement) de ces organisations dans le gouvernement de Kiev, ils ne disent rien sur la présence de militants et dirigeants d’extrême-droite dans les rangs des milices « pro-russes » du Donbass. Même si tout est fait pour dissimuler l’influence de ces courants au sein des « républiques populaires », la réalité c’est que l’on trouve également du côté pro-russe des réactionnaires nationalistes.
 
Ainsi, en 2019, Iosif Zisels, à la tête de l’Association des Organizations et Communautés Juives d’Ukraine, déclarait qu’en 2014 « les néonazis russes (y compris l’Unité nationale russe) jouaient un rôle actif dans les combats dans l’est de l’Ukraine, bien que leur idéologie date d’il y a 20 ans ». De la même façon, dans un reportage de 2014 dans le Donbass, la journaliste Julia Ioffe, faisait partie de combattants pro-russes montrant des symboles nazis mais aussi la préoccupation de ceux-ci à cacher cette réalité. Discutant avec un des responsables du Bataillon Vostok, elle rapporte l’anecdote suivante : « pendant que Dmitry et moi parlions, j’ai remarqué un combattant de Vostok vêtu d’un pantalon militaire, d’un t-shirt et d’un gilet pare-balles, qui faisait les cent pas avec une Kalachnikov. Il avait une longue barbe blonde dense et était parsemé de tatouages : une rune sur un coude et, à l’intérieur de son avant-bras droit, une croix gammée (…) J’ai interrogé Dmitry à ce sujet, mais l’homme m’a repéré en montrant mon bras. "Viens ici", a-t-il grogné, me faisant signe avec colère. Je suis resté figé sur place. "N’allez pas répandre vos mensonges", a-t-il aboyé en s’avançant vers nous. "Ce n’est pas une croix gammée. C’est un ancien symbole slave. Swa est le dieu du ciel". J’ai regardé, silencieusement. "C’est notre héritage slave", a-t-il dit. "Ce n’est pas une croix gammée." Puis il s’est retourné et est parti ».
 
Mais tout ne s’arrête pas là. Les liens officiels des autorités des républiques du Donbass avec l’extrême-droite occidentale sont assez simples à établir. Ainsi, la journaliste et activiste pour les Droits Humains Halya Coynash décrivait dans un article de 2014 la liste « d’observateurs internationaux » venus certifier de la « validité démocratique » les référendums indépendantistes tenus dans le Donbass : « Parmi eux on trouvait au moins deux membres du parti populiste d’extrême droite Freedom Party of Austria ; Aymeric Chauprade, conseiller sur les questions internationales pour le Front national français ; le Belge Luc Michel, ancien membre néonazi de la FANE et désormais membre d’un parti d’extrême droite, ainsi que deux compatriotes du Vlaams Belang, parti d’extrême droite ; deux membres du parti d’extrême droite bulgare Ataka ; le Hongrois Bela Kovacs du parti d’extrême droite Jobbik, etc. ».
 
Le pouvoir russe a besoin d’occulter cette réalité pour garantir la « crédibilité » de sa propagande se présentant comme une force de « libération » des populations russophones d’Ukraine d’une menace néonazie ukrainienne. De là aussi que certains puissent faire de la démagogie autour de la dénonciation du déboulonnement des statues de Lénine. Mais cela ne peut pas cacher le caractère réactionnaire et oppressif du régime de Poutine. Cela ne peut pas cacher non plus les projets politiques mis en avant à plusieurs reprises par certains dirigeants des républiques du Donbass qui reprennent ceux de la Russie impériale d’avant la révolution d’Octobre, comme la création d’un Etat (Nouvelle Russie) regroupant les régions de l’Est et du Sud de l’Ukraine. Les références des organisations néofascistes ou d’extrême-droite nationaliste en Russie sont moins l’Allemagne nazie que l’impérialisme tsariste russe. Cela leur permet de jouer sur des symboles moins connotés, notamment en Occident. Mais ces courants sont tout aussi néfastes que les néonazis ukrainiens.
 

Pour une politique ouvrière et indépendante

 
Comme on a essayé de montrer tout au long de cet article, l’extrême-droite est une menace bien réelle pour la classe ouvrière et les populations opprimées d’Ukraine. Mais cette menace ne vient pas seulement du côté du nationalisme réactionnaire ukrainien mais aussi du côté dit « pro-russe ». La politique « grande-russe » d’oppression de l’Ukraine de la part de Poutine ne fait que favoriser le développement des courants nationalistes réactionnaires côté ukrainien. L’oppression russe pousse des centaines de milliers de personnes (voire des millions) à banaliser ou relativiser ce danger réactionnaire et à mélanger des sentiments légitimes de défense de leur pays face à une agression à l’agenda politique de l’extrême-droite nationaliste. D’autre part, la politique des gouvernements de Kiev et des oligarques ukrainiens favorisent un nationalisme anti-russe violent.
 
Ainsi, l’un des dangers à venir pour les travailleurs et les masses c’est que la guerre - au vu de sa configuration actuelle et des forces en présence - pourrait favoriser le développement et le renforcement des courants d’extrême-droite notamment ceux collaborant étroitement avec les forces de sécurité ukrainiennes, pourraient en sortir renforcés. Bénéficiant, sans aucun doute de « l’assistance militaire » délivrée par l’OTAN mais aussi, indirectement, du soutien politique que le gouvernement de Kiev reçoit des puissances impérialistes, il se pourrait que ces corps militaires dirigés par l’extrême-droite, du fait de leur rôle déterminant dans la défense de l’Ukraine, voient leur prestige augmenté, avec un impact dans les pays occidentaux.

Même dans le scénario de débâcle pour le gouvernement ukrainien, ces courants pourraient tenter de tirer profit en s’opposant opportunément à Zelensky, tandis que les courants d’extrême-droite « pro-russes » sortiraient eux aussi renforcés en cas de victoire militaire.
 
Pour imposer une autre issue à la guerre, la construction d’une alternative progressiste de masse est nécessaire, dirigée par la classe ouvrière de façon indépendante de la Russie et des ailes pro-russes locales, de l’impérialisme occidental, de la bourgeoisie nationale et des nationalistes réactionnaires. Un tel camp serait un pas en avant très important pour une perspective de classe, révolutionnaire et socialiste dans le conflit. Seule perspective qui pourrait garantir les droits nationaux des peuples d’Ukraine et une Ukraine véritablement indépendante. Autrement il est hautement probable que ce soient des forces réactionnaires qui en profitent, dont des courants d’extrême-droite.


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