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Politique sanitaire criminelle

Autoritarisme : 400.000 personnes menacés de perdre leur pass sanitaire faute de 3ème dose

Ce mercredi 15 décembre, environ 400 000 français, majoritairement âgés de plus de 65 ans, voient leur pass sanitaire rendu obsolète. La communication erratique de l'exécutif, ses passages en force à l'aide du pass sanitaire et le manque de moyens logistiques pour faire face à l'afflux de patients font du gouvernement le principal responsable de cette situation.

Enora Lorita

16 décembre 2021

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Crédit photo : THOMAS COEX / AFP

Environ 400 000 personnes, âgées de plus de 65 ans, ont vu leur pass sanitaire être désactivé aujourd’hui. Alors qu’ils ont réalisé leurs deux premières doses, dont la dernière il y a plus de sept mois, ces personnes voient leur pass retiré faute d’avoir pu réaliser leur rappel.

Annoncé par le gouvernement cet automne, la 3e dose obligatoire pour conserver son pass a semé la confusion au sein de la population alors que quelques semaines auparavant Macron fanfaronnait sur la fin de l’épidémie en France. Cet été, c’est Olivier Véran qui assurait qu’« Il n’y aura pas d’impact de la troisième dose sur le passe sanitaire. Que vous alliez prendre votre rappel ou non, vous garderez le bénéfice du passe sanitaire ». En quelques semaines, les membres du gouvernement ont totalement changé de braquet et fait de la troisième dose le centre névralgique de leur discours face au rebond épidémique.

Une communication erratique qui a de quoi semer de nouveau la défiance vis-à-vis du vaccin alors que la nécessité d’une troisième dose n’a été avancée que très tardivement par l’exécutif. « Je ne me suis pas posée la question à l’époque », témoigne Sophie dans les colonnes de L’Express, « pour moi, pour les autres. Cette décision me paraissait naturelle. Mais la troisième dose, ce sera non, surtout si le rappel vaccinal devient obligatoire pour conserver son passe sanitaire ».

« On a un peu l’impression d’être des cobayes », raconte Baptiste, qui dit avoir « abdiqué » pour pouvoir vivre normalement mais refuse désormais la dose de rappel : « j’ai l’impression que l’on est sur une course à l’échalote. C’est sans fin. Si on nous parle d’une troisième dose, cela me semble inévitable que viennent la quatrième, la cinquième, la sixième ». Une défiance qui ne semble pas isolée dès lors que 400 000 personnes ont perdu leur pass faute de rappel cette semaine, et qui puise principalement sa source dans la gestion autoritaire de la crise par le gouvernement qui à force d’imposer le vaccin par le biais du pass sanitaire et de changer de discours fréquemment, participe à la réticence de la part d’une partie de la population.

Mais à cela s’ajoute aussi les nombreux problèmes logistiques et le manque de moyens qui empêchent ceux qui veulent se faire vacciner d’accéder à leur troisième dose. En effet, depuis que le gouvernement a annoncé que toute la population allait devoir se faire vacciner une troisième fois pour garder son pass avant le 15 janvier, les lieux de vaccination se voient débordés. Après cette annonce, Doctolib avait d’ailleurs été totalement saturé pendant plusieurs jours.

Dans certains centres, toutes les dates sont bookées jusqu’à février, soit bien après la date du 15 janvier fixée par le gouvernement. Au micro de 20minutes, Jean-Marc, 66 ans, raconte : « Il y a cinq semaines, j’ai pris rendez-vous pour le 18 décembre, soit un mois avant la fin de mon pass. Et là, je viens de recevoir un texto m’informant qu’il n’y avait pas de doses ! Depuis je n’arrête pas de chercher, mais je ne trouve rien avant la fin février au plus tôt, alors que je cherche dans un périmètre de 40 km ! Et le 6 janvier, mon pass ne sera plus valide. Du coup, j’annule mon projet de vacances pour fin janvier, les répétitions de théâtre, les expos et les concerts que je donne en tant que musicien. Grosso modo, je laisse tout tomber » ».

Dans les pharmacies, qui doivent également faire face aux virus hivernaux, les équipes, éprouvées par deux ans d’épidémie, sont complètement débordées. Dans la Drôme par exemple, certains pharmaciens expliquent être au bord du burnout. En plus de la troisième dose vaccinale, elles doivent également faire face à un afflux considérable de personnes qui cherchent à se faire tester, alors que la cinquième vague bat son plein. Cette pénurie de places est d’autant plus forte dans les campagnes, isolées, qui vivent un désert médical et qui doivent parfois faire des dizaines de kilomètres pour accéder à un centre vaccinal submergé.

Une situation problématique qui n’est pas prête de s’arrêter alors que Macron assumait lors de son entretien télévisé sur TF1 envisager la conversion du pass sanitaire en obligation vaccinale. La politique autoritaire du gouvernement, qui a voulu tout miser sur le pass sanitaire et la troisième dose, sans injecter de moyens dans l’hôpital, est la première responsable de la défiance et des problèmes logistiques liés à la dose de rappel. C’est encore cette gestion catastrophique et meurtrière de la crise par le gouvernement qui mène aujourd’hui à une cinquième vague explosive. A l’inverse, il faut revendiquer le retrait du pass sanitaire, et la mise à disposition de moyens conséquents pour la vaccination, d’ouverture de nouveaux centres de vaccination, mais également de tests et de masques gratuits pour tous.


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