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Marche des fiertés

Bon débarras ! Trop raciste pour aller dans le 93, une asso de policiers LGBT boycotte la Pride

FLAG !, l’association des policiers LGBT+, ne participera pas à la Marche des fiertés cette année. La raison ? La marche partira de Pantin, dans le 93, zone jugée dangereuse par les membres de l’association. Bon débarras !

Inès Rossi

24 juin 2021

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Crédit photo : Marche des fiertés

Tous les ans, l’association FLAG !, qui réunit les policiers et policières LGBT+, défile avec son char lors de la Marche des fiertés parisienne, la plus grosse de France. Elle fait même partie de l’Inter-LGBT, le collectif qui organise la Pride annuelle. Sa présence fait l’objet de nombreuses critiques de la part des secteurs plus à gauche du mouvement LGBT+. Mais cette année, l’association ne participera pas à la marche.

En effet, le départ de la Pride parisienne de 2021 se fera à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Un choix qui a déplu aux policiers de l’association. Dans un communiqué, FLAG ! indique : « Elle partira de Pantin, en Seine-Saint-Denis, pour rejoindre République en passant par des quartiers où les policiers ne sont pas toujours les bienvenus ». L’association explique donc à demi-mots qu’elle refuse de manifester dans des quartiers populaires de Paris et de sa banlieue, qu’elle estime hostile aux policiers, voire aux personnes LGBT+.

Une rhétorique raciste que l’on retrouve par exemple dans la bouche de Marine Le Pen, qui explique que dans certains « quartiers de France », les homosexuels ne peuvent pas « marcher dans la rue en se tenant la main ». Si elle n’explicite pas la formule, le sous-entendu est clair : l’homophobie, en France, serait véhiculée par les populations racisées des quartiers populaires.

La police n’a pas sa place dans nos fiertés

De son côté de l’Inter-LGBT soutient les policiers : « Nous entretenons de bonnes relations et qui a toute sa place dans une marche des Fiertés », déclare son porte-parole Matthieu Gatipon. Pourtant la présence de la police dans les marches des fiertés loin d’être une évidence et même contraire à l’objectif de ces marches.

En effet, la première marche des fiertés date de 1970 aux États-Unis, et commémore la révolte des personnes LGBT+ de New York contre les violences policières qu’ils et elles subissaient du fait de leur identité. Harcèlement, humiliations, agressions sexuelles, passages à tabac… Le vase a débordé un soir de juin 1969, au bar gay de Stonewall, où toute la clientèle a resisté à une descente de flics qui comptaient bien embarquer tout le monde. S’en sont suivi plusieurs jours d’affrontement avec la police, et c’est ainsi qu’un véritable mouvement pour les droits des LGBT+ s’est structuré autour de la lutte contre les violences policières. Pas question que les flics défilent aux côtés des premières Prides ; c’était des manifestations contre le système tout entier, le racisme, l’exploitation, le sexisme, les LGBTphobies, dont la police était le bras armé.

Encore aujourd’hui, la police est le bras armé d’un État qui est le premier responsable des violences subies par les personnes LGBT+. C’est la police qui raccompagne aux frontières les migrants LGBT+ en danger dans leurs pays d’origine. C’est la police qui refuse des plaintes pour agressions homophobes. C’est la police qui applique les politiques répressives envers les personnes prostituées, dont font partie beaucoup de femmes trans migrantes exclues du marché du travail. En somme, c’est la police qui réprime et est l’ennemi de tout mouvement social qui vise à renverser l’ordre bourgeois, capitaliste, patriarcal et hétéronormé.

Comme l’ont scandé des milliers de personnes à la Pride radicale du 20 juin à Paris, les flics n’ont pas leur place dans nos fiertés ! A Révolution Permanente et au collectif féministe Du Pain et des Roses nous serons présent.e.s à la marche des fiertés du 26, pour incarner un profil résolument révolutionnaire et une alliance concrète entre le mouvement LGBT+ et le mouvement ouvrier. Contre l’État et son bras armé et contre tout pinkwashing, rejoignez-nous !


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