LBD, grenade et matraques à tout-va

Ce dont la répression policière est le nom

Jean Beide

Arnaud Valduga

Ce dont la répression policière est le nom

Jean Beide

Arnaud Valduga

La criminalisation du mouvement social ne date pas d’aujourd’hui. Pourtant, avec les Gilets Jaunes, on est passé aux mains arrachées et aux yeux crevés. La répression n’est qu’à l’image de l’autoritarisme croissant du pouvoir. Mais c’est aussi un carburant des revendications démocratiques du mouvement, en plus de mettre à nu l’isolement croissant du pouvoir.

Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, l’autoritarisme du régime de la Ve République et l’importante criminalisation des mouvements sociaux et des moyens de répression sont devenus un sujet discuté dans toute la société nouveaux dispositifs législatifs, comme la « loi anticasseurs », vise directement les mouvements sociaux, il peut être éclairant de se pencher sur les racines de l’idéologie et des pratiques sécuritaires qui cimentent ces nouvelles méthodes de répression et d’encadrement des populations. Autant de techniques qui ont permis de renouveler, en vingt ans, tout l’appareil répressif, garant de l’hégémonie néolibérale, auquel s’affronte aujourd’hui le mouvement des Gilets Jaunes.

Aux racines de l’idéologie sécuritaire française

Dans l’après-guerre, l’appareil répressif des pays du Bloc occidental s’est fondamentalement développé et appuyé sur la nécessité de faire face au « péril rouge », réel ou fantasmé, tourné avant tout contre le mouvement ouvrier organisé, notamment lorsqu’il était susceptible de dé-border le cadre de ses structures traditionnelles. En France, la version locale du maccarthysme s’est largement développée de concert avec la répression des mouvements anticoloniaux, notamment au Vietnam et en Algérie. Avec l’effondrement du bloc soviétique et l’approfondissement de la contre-révolution néolibérale, une bonne partie du système de la contre-subversion et son personnel entament une mutation et s’incorporent profondément dans les rouages du mode de gouvernance cinquième républicain. À mesure que l’ennemi intérieur communiste sous influence soviétique s’évanouit, l’industrie du maintien de l’ordre en produit un nouveau pour soutenir son essor politique et marchand. Ce nouvel ennemi prend alors les traits d’un ennemi endogène, pointe avancée de tous les « dangers sociaux potentiels » (délinquance, criminalité, immigration etc.). Véritable carburant de l’industrie sécuritaire, le « délinquant », souvent issu de l’immigration, est également la cible des politiques réactionnaires qui ont le vent en poupe à partir notamment du début des années 1980.

L’objectif est d’utiliser la peur comme l’un des leviers afin d’instaurer artificiellement une tension permanente dans la société, en plaçant ainsi la question sécuritaire au cœur de la vie poli-tique comme un moyen d’absorber la colère sociale produite par la contre-révolution libérale.

L’immigration coloniale qui est, dans un premier temps, utilisée comme main d’œuvre à peu de frais par le patronat français et comme un levier d’influence sur les gouvernements issus des indépendances mais placés sous tutelle de Paris va progressivement devenir, au travers des discours politiques réactionnaires, la « cause » du chômage structurel de masse (qui découle pourtant des mécanismes propres de la crise capitaliste). Rapidement, cette question du chômage est instrumentalisée, en premier lieu par l’extrême droite montante, mais également par une partie du champ politique traditionnel, de droite comme, parfois, de « gauche », comme un ressort pour opposer travailleurs « nationaux » et immigrés. C’est aussi à cette période que s’opère un virage dans le discours du champ politique, à droite comme à gauche, sur l’immigrations post-coloniale. Le « travailleur immigré » (sujet de droits en raison de son intégration à la « société salariale ») devient un « sans-papiers » ou, dans le meilleur des cas, un « étranger » (objet de la répression étatique et expulsable à tout moment).

L’idée d’une « menace immigrée » va alors servir de justification idéologique et participer à l’émergence d’un nouveau marché de la sécurité qui va pouvoir apporter des réponses matérielles à ces « peurs artificielles ». Les réseaux politiques qui prennent racine dans des groupuscules d’extrême droite comme Occident puis plus tard Ordre Nouveau et qui s’intègrent aux appareils traditionnels, notamment le RPR, matrice de Les Républicains, participent à façonner ces « questions » qui vont servir de carburant au lepénisme.

En France, c’est notamment autour de l’un des fondateurs de ces groupuscules, Xavier Raufer (de son vrai nom Christian de Bonguain), que vont se développer tous les réseaux politico-industriels de la sécurité. Idéologue identitaire important de la lutte anticommuniste des an-nées 1970, proche de la CIA et des réseaux atlantistes, ce dernier se forme au néo-libéralisme au début des années 1980 et se reconvertit en « expert de la sécurité et de la criminologie, du terrorisme, etc.. ». La porosité entre le secteur industriel de la sécurité et la politique grandit sous l’influence de Raufer qui travaille activement à sa promotion. Très rapidement, la mise en avant d’un supposé danger de « subversion socio-ethnique » va notamment se cristalliser autour des grèves de l’automobile de 1982-1984 qualifiées à bon compte par les socialistes au pouvoir de « grèves des ayatollah » ou « grèves saintes ». Le glissement de la question de la subversion d’un plan politique spécifiquement anticommuniste à un plan socio-ethnique est aussi la conséquence du reflux de la poussée révolutionnaire des années 1968. Loin d’être la marque d’une dépolitisation de la sphère sécuritaire et des appareils de la contre-révolution, il s’agit là davantage de leur institutionnalisation progressive. Le thème de la sécurité masque de mieux en mieux ses tenants et ses aboutissants politiques qu’il devient de plus en plus transpartisan, quittant le giron privilégié de l’extrême-droite atlantiste et anticommuniste.

Cette alliance entre l’idéologie capitaliste et les techniques de la contre-révolution va donc permettre la progressive implantation politique du sécuritaire au cœur de l’État, parallèlement à l’intégration de ces réseaux au sein même des appareils de production de l’idéologie, notamment des médias mais aussi des universités.

Institutionnalisation du sécuritaire et survie de capitalisme en temps de crise

Alain Bauer est le visage de cette institutionnalisation de l’idéologie sécuritaire. Issu de la gauche rocardienne et ami de toujours de Manuel Valls, l’ascension de ses idées en matière de maintien de l’ordre est permise par le développement de ses connexions politiques. Chargé de mission auprès du directeur de cabinet de Michel Rocard en 1988, il entre dans les réseaux atlantistes par l’intermédiaire de la SAIC (Science Application International Corporation, entreprise-vitrine des services spéciaux américains à l’étranger) et devient vice-président de son antenne française.

Toujours proche du PS, il organisera pour le gouvernement Jospin le colloque de Villepinte, qui marque alors un premier tournant sécuritaire du PS autour des questions de sécurité municipale et la mise en place « d’audits de sécurité » commandés à des entreprises de sécurité privée par les mairies. Ces audits seront réalisés pour la plupart par l’entreprise AB Associate dont le PDG est Alain Bauer lui-même.

C’est notamment sous son influence que l’idéologie sécuritaire s’impose de façon transpartisane comme une modalité centrale de la gouvernance sous la Ve République. Alain Bauer se retrouvera en effet une nouvelle fois à proximité du pouvoir sous Sarkozy, qui le nommera président du tout nouvel « Observatoire de la délinquance » créé sur sa recommandation.

Avec le passage de Sarkozy à l’Intérieur puis à l’Elysée et sur fond de crise économique, l’idée de « zone grise » sera particulièrement développée. Il s’agit de ces parcelles du territoire qui se trouveraient de facto en dehors du contrôle de l’État. Ces zones dites de non-droit si-tuées pour la plupart dans les secteurs les plus pauvres des grandes villes sont utilisées comme prétexte à une véritable inflation sécuritaire tout au long des années 2000-2010. Cette surenchère répond à l’appel de ses propres intérêts marchands (le marché de la sécurité privée est en plein boom et affichait encore en 2016 une croissance notable de 4,2 % pour plus de 4 mil-liards d’euros de chiffre d’affaire). Toutefois, celle-ci s’efforce dans le même temps de dissi-muler son caractère éminemment politique en tant qu’elle se trouve également être un moyen efficace pour criminaliser la misère sociale, produit de la crise, et donc pour discréditer par avance tout phénomène de contestation organisée.

L’exemple le plus évident de cette tendance est à chercher du côté de la grande révolte des banlieues en 2005. Laboratoire du programme anti-insurrectionnel français, la combinaison des récents acquis idéologiques de l’image sarkozienne de la « racaille » à éliminer et des dis-positifs utilisés notamment pour écraser l’insurrection algérienne pendant la Guerre de libération (hélicoptères, couvre-feu, présence massive des forces répressive qui occupent le terrain en zone urbaine) fait la démonstration de son efficacité. Sur le terrain politique en effet, force est de constater que les classes dominantes parviennent à imposer le caractère légitime de la répression du soulèvement. L’ensemble des forces politiques dominantes et jusqu’à une bonne partie de la gauche radicale et de l’extrême gauche entérinent de fait le caractère non politique du phénomène et de la répression brutale qui s’ensuit. Cette stratégie de la dépolitisation de la contre-subversion dont le parallèle est la criminalisation de la colère sociale et par suite de toute contestation va trouver dans le vallsisme son point d’orgue, sous la présidence Hollande. Avec les attentats sanglants qui touchent la France, en 2015 et 2016, la fable de l’ennemi intérieur retrouve son apogée. Le mouvement de 2016 contre la casse du code du travail est lourdement réprimé et témoigne de la collusion inédite et contradictoire entre les dogmes du maintien de l’ordre classique (contention des foules et de la colère, désescalade, gestion du maintien de l’ordre négociée) et celui de la lutte contre l’ennemi intérieur menaçant l’ordre républicain qui prend alors la figure du « casseur » que les médias n’hésitent pas à comparer au terroriste.

La mise en place d’un état d’urgence permanent et son utilisation politique à grande échelle, sous l’effet conjoint du patronat qui exige des contre-réformes sociales pour maintenir ses marges et du dépérissement des corps intermédiaires qui ne parviennent plus à s’en faire le relais, va paradoxalement montrer les li-mites de l’un des instruments privilégiés de l’hégémonie libérale de la période 1990-2016.

La répression franchit un seuil. De la décomposition accélérée du rapport citoyen/Etat ou du coût politique de la répression

Le déchaînement répressif qui s’abat sur les manifestations des gilets jaunes, et ce en dépit des tentatives de normalisation en cours, fait basculer de jour en jour un peu plus dans l’inconnu le gouvernement et Macron qui essaie de reprendre pied à travers le « Grand Débat ». Le coût politique de la répression pourrait s’avérer plus élevé encore qu’il n’y paraît. Le rapport qui unit le citoyen et l’Etat est, dans la charpente idéologique du républicanisme, une pièce essentielle.

Malgré la forte défiance qui frappe les fonctions politique et médiatique, tous les sondages montrent de concert que parmi les institutions, la police trônait, ces dernières années, parmi les plus plébiscitées avec près de 85% d’opinions favorables. Cette confiance, qui reflète à la fois le succès des stratégies de gouvernance ultra-sécuritaire et qui structure le rapport entre l’Etat et le citoyen est essentiel à la gouvernantalité car c’est en partie d’elle dont dépend en dernière instance le « retour à l’ordre » synonyme d’écrasement de toute contestation. Or c’est précisément ce rapport qui tend à s’effilocher à grande échelle et dans des proportions immensément plus profondes qu’en 2016, au moment de la lutte d’ampleur initiée contre la première Loi Travail et frappée par une répression policière d’envergure. A grande échelle, la police se trouve être au cœur d’une critique diffuse socialement, assimilée au statut de « milice » au service d’une clique politique illégitime. Bien que ce revirement non négligeable de l’opinion se tienne dans les bornes d’une contestation conjoncturelle et non structurelle du pouvoir poli-cier, considéré comme dévoyé de sa mission première de garant de la sécurité, ce dernier n’en demeure pas moins spectaculaire.

Il est intéressant de constater que le seuil franchi par la répression, au cours du mouvement des Gilets Jaunes, responsable d’un décès au moins, de centaines de blessures graves et de dizaines de mutilations, alimente, à plus grande échelle, cette fois-ci, le discrédit qui frappe les forces de police et la détestation de ces dernières dans des franges de plus importantes des classes populaires, au-delà de ses secteurs les plus militants, et participe et renforce en parallèle les aspirations démocratiques des manifestants. Lorsque l’Etat est discrédité par la répression sanglante, il commence du même coup à déchoir de la position d’arbitre à la fois souverain et bienveillant qu’il tient dans l’imaginaire idéologique républicain. L’idée selon laquelle c’est aux « citoyens » de gouverner directement sans médiation, comme en témoigne la revendica-tion autour du référendum d’initiative citoyenne (RIC), tend vraisemblablement à se renforcer à mesure que l’image de l’Etat et avec elle celle de « sa » police tendent à se dégrader. Aspirations démocratiques et répression apparaissent comme deux questions organiquement liées, puisque la seconde est vécue à large échelle, et à raison, comme l’instrument de limitation voire d’écrasement des revendications et des libertés politiques publiques.

S’il est difficile pour l’heure de dire quel sera exactement le coût politique à long terme d’un tel déchaînement répressif, il est d’ores et déjà possible de dire qu’un basculement a eu lieu lors de ces deux premiers mois de contestation. Ce basculement est celui du débordement massif de la question des violences policières au-delà du clivage partisan classique. Tandis que celle-ci était jusque-là maintenue avec succès par le pouvoir dominant dans des bornes partisanes étroites, largement refoulée au rang d’une pure question de perception et d’angle de vue, le mouvement des gilets jaunes et ses cohortes de blessés l’ont fait surgir sur le plan des questions sociales de fait, donc sur un plan beaucoup plus profondément politique.

Toute situation authentiquement politique, c’est-à-dire qui touche et modifie les rapports sociaux à la fois en étendue et en profondeur, est grosse de trajectoires en conflit. L’hiver de la colère aura fait éclater la crise de légitimité du système politique parlementaire, en germe de-puis le début des années 2000 et très clairement depuis la crise bancaire et financière de 2008. Les gouvernements successifs et Macron par excellence ont mis progressivement à l’écart les « corps intermédiaires » afin de dégager la voie aux réformes impopulaires. Cette mise à l’écart des corps intermédiaires est à la fois perçue comme le problème, comme la marque in-délébile du mépris de classe du président actuel mais aussi contradictoirement comme la possibilité restaurée d’une démocratie directe, sans médiation. La répression policière met paradoxalement au jour le rôle des syndicats et de la gestion négociée des manifestations mais plus largement aussi de toute contestation. Bien que les corps intermédiaires puissent à l’occasion limiter et contenir les offensives du patronat, ils servent en dernière instance à protéger l’Etat et sa légitimité en limitant les frictions directes entre ce dernier et les masses en lutte. Les méthodes de lutte des gilets jaunes et l’ampleur inédite du mouvement ont eu donc pour effet de lever au moins partiellement le voile qui protégeait l’Etat et la police, en masquant leurs missions essentielles que sont la défense de la propriété privée et la répression des mouvements de contestation. A ce titre, nul doute que le mouvement des gilets jaunes aura des conséquences durables et profondes sur le système de gouvernance capitaliste actuel puisque toute gestion négociée du maintien de l’ordre et des reculs sociaux risquent de se voir a priori fortement contesté.

L’étatisme macronien face à ses contradictions

On comprend par quel mécanisme les stratégies sécuritaires issues du sarkosysme et portées à un niveau politique inédit par le gouvernement Valls en 2016 se renforcent encore dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes. Le reversement évident des techniques de « maintien de l’ordre » élaborées et développées pour l’intervention dans les quartiers populaires au cours des années 1990 met le macronisme face à ses contradictions les plus évidentes. La chasse à l’ennemi infiltré ou intérieur, la chasse au « casseur » est lancée comme l’incontournable réponse aux humiliations subies par le gouvernement les premier décembre et 5 janvier notamment. Censée réaffirmer l’autorité de l’Etat et sa souveraineté dans un contexte d’isolement poli-tique profond, la réponse policière aux revendications des Gilets Jaunes a fait voler en éclat la prétendue rupture du macronisme avec le vallsisme. Après une brève parenthèse en début de mandat et la préférence affichée pour la stratégie du pourrissement politique face aux contestations, l’autoritarisme structurel du républicanisme à la française prend sous Macron une tournure particulière. La répression et ses violences montrent son vrai visage et sont la marque de son isolement.

En sa qualité de libéral radical, Macron prône le désengagement progressif de l’Etat de toutes les activités productives, en priorité les plus rentables, au profit du privé. Néanmoins, un tel modèle, loin de laisser l’Etat en retrait de la conduite des affaires de la nation, le place au con-traire dans une position paradoxalement centrale. En témoigne la marche réformatrice effrénée de Macron et son infatigable volontarisme politique. L’étatisme macronien n’a rien à voir avec un « capitalisme d’Etat » dans lequel ce dernier se ferait le gestionnaire direct de la propriété privée et de la production. Dans la perspective actuelle, l’Etat devient un militant proactif de la cause de la classe dominante jusqu’à la négation presque complète de ses propres intérêts, notamment politiques. Tel est le sens du volontarisme affiché d’un Macron cultivant l’image de président-chef d’entreprise. Dans un contexte de crise à la fois économique, sociale et poli-tique, le néo-libéralisme tardif de LREM apparaît comme une contre-offensive hâtive et mal fondée pour restaurer brutalement les marges des grands groupes français aux dépens de la population et de toutes les couches subalternes du tissu productif. A ce titre, Trotsky écrit, dans La Révolution trahie, que « l’étatisme consiste inévitablement à reporter des plus forts aux plus faibles les charges du système croupissant ». L’image d’un Macron, la mine fermée, allant saluer les forces de police au lendemain de la débâcle politique du premier décembre, témoigne de l’aveuglement dans lequel il s’était lui-même pris et du caractère fortement policier de son régime. Cette réalité est la clé de voûte du macronisme et c’est ce visage que la crise des gilets jaunes a démasqué.

Une telle contre-offensive a nécessairement pour condition, puis comme conséquence, la di-parition des corps intermédiaires qui installent la légitimité du pouvoir dans les profondeurs du tissu social, mais qui ralentissent aussi par essence, en tant que système de compromis, toute offensive bourgeoise. La réponse policière d’une brutalité inouïe se comprend dans cette perspective comme inévitable et comme le reflet de l’isolement politique du gouvernement. Mais de par sa nature même, mais aussi et surtout compte-tenu de la nature « débordante » du mouvement, sa durée dans le temps et sa détermination, le système répressif français et sa porosité avec la filière industrielle et marchande de la sécurité intérieure tend à accentuer cet isolement et ce discrédit politique qui sape par la même occasion les conditions de réalisabilité des réformes néo-libérales et font plonger la Ve République dans la période la plus incertaine de son histoire.

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