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Le Poing Levé

« Ce n’est pas aux jeunes de payer la crise environnementale » : conférence d’Adrien Cornet à Paris 8

Mardi 5 octobre, Adrien Cornet, raffineur à Grandpuits dans le 77, est revenu sur son expérience de plus de 45 jours de grève contre la multinationale Total, à l'occasion du festival de rentrée de l’université Paris 8.

Prune Fabre

8 octobre 2021

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Un ouvrier dans une fac ?

Chaque début d’année à l’université Paris 8 a lieu le festival Le Grand 8 pendant lequel, sur trois jours, se croisent concerts, associations et collectifs en tout genre. Dans ce cadre, avec notre collectif étudiant Le Poing Levé, nous avons organisé une conférence débat avec Adrien Cornet, raffineur à Grandpuits dans le 77 qui a mené avec ses collègues l’année dernière une grève de 45 jours contre la multinationale Total. Cette dernière avait prévu de licencier sous couvert de greenwashing et autour de la transition écologique 700 travailleurs sur le site, et de construire en parallèle un pipeline de plusieurs milliers de kilomètres en Ouganda et ce, au mépris de la population locale et de l’environnement.

Il nous semblait essentiel d’inviter cette figure ouvrière à l’université Paris 8 car le combat des ouvriers de Grandpuits est en premier lieu un combat pour la jeunesse. D’une part pour la jeunesse de Seine-et-Marne, région très touchée par le chômage et où la raffinerie de Grandpuits est le principal bassin d’emplois et une occasion « d’espérer toucher plus qu’un SMIC ». Mais également un combat plus général pour pour imposer le mot d’ordre : « ce n’est pas aux jeunes de payer la crise mais aux capitalistes, seuls responsables de la destruction environnementale ».

Les apports de Grandpuits pour une écologie radicalement différente

Comme l’a dit Adrien au début de la conférence : « Le combat de Grandpuits a posé la question de la transition écologique : est-ce qu’elle est possible dans le cadre du capitalisme ? Notamment dans son aspect international et anti-impérialiste ». Cette lutte politique s’est construite autour de cadres d’auto-organisation, notamment d’Assemblées Générales qui ont ouvert la porte à des alliances inédites à cette échelle entre des travailleurs des énergies fossiles, des militants d’organisations écologiques telles que Greenpeace et Les Amis de la terre et des organisations anti-impérialistes et notamment un collectif qui se bat contre un projet de gaz polluant en Algérie,

Cette grève a permis de poser l’affirmation selon laquelle « la seule solution pour avoir des normes environnementales et sociales hautes est de laisser tourner les raffineries en France aux mains des ouvriers ». Dans cette perspective les femmes des raffineurs se sont aussi organisées. Après avoir rejoint spontanément la lutte, elles ont pris une place centrale dans la réflexion autour de la stratégie. Et comme le dit Adrien : « ça a permis de nous faire durer pendant les 45 jours de grève reconductibles ».

Enfin, cette grève a définitivement permis de montrer les réels responsables de cette crise : « Un patron, quand il pense des normes environnementales, il pense toujours à savoir comment il va les détourner pour pouvoir continuer à produire, alors que les ouvriers sont les premiers à subir la pollution, ils habitent à côté de leurs usines, vont se baigner avec leurs enfants dans des rivières ou de l’eau des usines est rejetée. L’intérêt premier des ouvriers est donc de prendre et d’avoir les normes environnementales les plus hautes pour vivre dans un endroit sain contrairement au patronat, qui ne pense qu’à son profit. »

Pour une candidature à la hauteur des exigences des jeunes pour le climat !

Face à ce patronat qui instrumentalise les questions écologiques et aux propositions fades des partis de gauche comme Europe Écologie les Verts, dont le candidat aux présidentielles Yannick Jadot prône un capitalisme vert, Adrien Cornet a posé la candidature aux présidentielles d’Anasse Kazib comme une réponse à la hauteur des exigences de la jeunesse pour le climat.

La jeunesse est à l’avant-garde des marches pour le climat depuis 2016. Nous sommes une génération qui saisit l’urgence climatique et son lien avec le système économique et de production actuel, à l’image des différents mots d’ordres scandés lors des manifestations : « fin du monde fin du mois, même combat » ou encore « l’écologie sans lutte des classe c’est du jardinage ». Pourtant, face à cette radicalité, les seules réponses des partis de gauche sont des « taxes aux frontières » ou des « taxes sur le prix de l’essence », des programmes qui répondent donc peu à l’état d’esprit de cette jeunesse radicale sur les questions climatiques.

Face à ce genre d’arguments, Adrien affirme : « La question écologique tranche avec l’impossibilité de réformer le capitalisme et donc la nécessité de la révolution ». En effet, à rebours de ces logiques de conciliation, Révolution Permanente revendique pour sa part une expropriation de Total sans indemnisation et une mise sous contrôle ouvrier. En ce sens, la bataille de Grandpuits doit nous inspirer en ce sens qu’elle a « posé les jalons d’une transition écologique aux mains des ouvriers ». En effet, une économie sous contrôle ouvrier permettrait une planification de la production en fonction des besoins réels et non plus des profits des capitalistes.

C’est pourquoi, malgré son travail éreintant, dès qu’il peut, Adrien milite la campagne d’Anasse et part en parrainages pour atteindre les 500 signatures de maires, un obstacle anti-démocratique du système au fait de se présenter à la présidentielle. Car, pour une nouvelle fois le citer : « le projet que l’on porte avec la candidature d’Anasse est la seule réelle issue politique crédible à la transition écologique car aujourd’hui, il n’y a pas d’autre issue. La candidature d’Anasse est une candidature jeune, car la question écologique c’est aussi une question générationnelle, c’est une candidature anti impérialiste de fait car c’est un ouvrier issu de l’immigration, qui porte ces revendications, et la transition écologique ne peut que se poser dans le cadre de l’anti-impérialisme. Ouvrier en France, agriculteur en Ouganda , travailleur au Mozambique, ensemble il faut s’allier pour apporter de la solidarité internationale pour notre classe partout où l’on peut pour penser cette transition ».

Au Poing Levé nous sommes cette jeunesse, qui lutte pour un autre système, seule issue à la crise écologique et cette issue politique on la retrouve dans la candidature d’Anasse Kazib, alors rejoignez nous !


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