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Justice à deux vitesses

Condamné, Benalla sera confiné une année « au domicile de sa mère » !

Après trois semaines de procès en septembre, le tribunal correctionnel a annoncé la peine de Benalla pour les violences du 1er mai 2018 et l’utilisation frauduleuse de ses passeports diplomatiques. 3 ans de prison dont seulement 1 ferme à domicile et 500 euros d’amendes. Une peine sans mandat de dépôt pour l’ancien bras droit de Macron, qui sera purgé selon un journaliste de Médiapart, « au domicile de sa mère, faute d’adresse personnelle vérifiée » !

Ana Demianoiseau

6 novembre 2021

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 Crédits photo : Starface
 
L’ex-chargé de mission de l’Élysée a été condamné vendredi 5 novembre à trois ans d’emprisonnement, dont un ferme à domicile sous bracelet électronique, 500 euros d’amendes et cinq ans d’interdiction d’exercer dans la fonction publique pour "violences volontaires en réunion", "port d’arme prohibé" et "usage de passeports diplomatiques". Une peine ridicule quand on connaît l’ampleur des charges et du scandale politique majeur déclenché il y a plus de trois années de cela.
 
Rappelons que lors de la manifestation du 1er mai 2018, habillé en civil et portant un casque comme les CRS, Benalla a pris une jeune fille par le cou lors d’un rassemblement sauvage place de la Contrescarpe pour ensuite molester un homme après l’avoir traîné au sol. Cela, juste après avoir commis des violences au Jardin des Plantes. Un bien beau bilan répressif pour celui qui a été envoyé par l’Elysée en qualité d’observateur des manifestations du 1er mai. Il a aussi utilisé deux passeports diplomatiques pour des voyages d’affaires en Afrique et en Israël alors qu’il avait été licencié par l’Elysée. Il est même soupçonné d’avoir obtenu son second passeport après avoir quitté ses fonctions. En parallèle de ce tableau peu reluisant, il est mis en cause pour « port sans motif d’une arme de catégorie B » : le 28 avril 2017 il a pris un selfie avec une arme à la main alors qu’il était dans un restaurant de Poitiers et qu’il sortait d’un meeting de Macron. Pour justifier cela, Benalla prétend que c’était… un pistolet à eau !
 
Avoir été le bras droit du Président permet d’avoir un traitement royal malgré des faits de violence avérés. Et ce, malgré une défense lunaire de la part de l’accusé. A la barre il affirme que ce qu’il a fait était « normal » et « légitime » allant jusqu’à qualifier son agression « d’acte citoyen » ! A propos de l’affaire des passeports il ajoute même : « J’ai été réglo, loyal, honnête […] dans mon état d’esprit, ça ne me paraît pas illégal parce que pendant 10 ans, j’ai vu des hommes politiques le faire. " Comme ses homologues à cols blancs, lui aussi multiplie les procès en cours et les chefs d’inculpation. Il est notamment inculpé pour des soupçons de corruption dans un contrat entre l’entreprise de Vincent Cras et un oligarque russe ainsi que pour de faux témoignages devant la commission d’enquête du Sénat. 
 
Ce procès n’est rien d’autre qu’une mascarade mise en place uniquement car cette affaire a éclaté en véritable scandale d’État qui a été la première crise politique de la macronie. Crise qui précédait la révolte des Gilets Jaunes qui a considérablement affaibli le président Jupitérien. Alors que les personnes racisées, les habitant.es de quartiers de banlieue et les manifestant.es sont en première ligne d’une répression gouvernementale qui condamne le plus souvent à de la prison ferme, l’ancien responsable de la sécurité de Macron s’en sors avec une peine sur-mesure, et « devra exécuter sa peine d’un an avec sursis sous surveillance électronique, au domicile de sa mère, faute d’adresse personnelle vérifiée » comme l’explique un journaliste de Médiapart. Comme Sarkozy et consort, Benalla bénéficie, comme tant d’autres, de la justice de classe et d’une impunité presque totale !
 


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