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11 juillet

Contre le racisme et les violences policières ! Révolution Permanente vous invite à un meeting en ligne retransmis dans 14 pays

Ce samedi 11 juillet à 20h, Révolution Permanente et tous ses groupes et journaux frères à échelle internationale vous invitent à un meeting en ligne, retransmis dans 14 pays, contre le racisme et les violences policières !

10 juillet 2020

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Il n’est pas, dans l’histoire, de pays où le racisme ait occupé une place plus importante - et sur une aussi longue durée - qu’aux États-Unis.
Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis

Le meurtre de George Floyd par des policiers de Minneapolis le 25 mai a réveillé ce qui pourrait être le plus grand mouvement de l’histoire des États-Unis. Selon certains chiffres près d’un adulte sur 10 serait descendu dans les rues des États-Unis, pour exprimer une colère trop longtemps retenue contre le racisme et les violences policières.

Le racisme institutionnel plonge ses racines dans l’esclavage aux États-Unis, de même que la police y trouve ses origines dans les milices mises en place pour réprimer les soulèvements d’esclaves et surtout pour capturer les esclaves en fuite. Incapables de réduire en esclavage les populations indigènes, les colons anglais de Virginie ont eu recours à la traite pour bénéficier d’une main-d’œuvre gratuite dans les plantations agricoles.

Le développement du capitalisme américain sur ces bases esclavagistes a façonné l’économie et l’histoire de ce qui est devenu la première puissance impérialiste mondiale au 20ème siècle. Cette division en interne entre les Noirs esclaves ou formellement libres après l’abolition et les Blancs pauvres a été un principe sacré longtemps observé par les classes dominantes : dans les colonies par l’aristocratie anglaise puis par la bourgeoisie étasunienne dans les nouveaux États.

De nos jours, c’est toujours cette haine raciste qui a alimenté des assassinats de Noirs par la police dont George Floyd est devenu un symbole, avec tant d’autres victimes qui viennent s’ajouter aux noms d’Eric Garner en 2014, de Breonna Taylor, d’Ahmaud Arbery... Les Noirs, les Latinos – les plus exploités et opprimés aux États-Unis – et les Blancs, surtout les jeunes, reprenant le slogan Black Lives Matter, sont descendus dans la rue pour manifester contre le racisme et les violences policières qui sont le pilier sur le plan interne pour les pillages et les spoliations commis par l’impérialisme américain. Un nouveau chapitre, particulièrement important, dans l’histoire des luttes pour l’émancipation des opprimés aux États-Unis s’est écrite dans la lignée des résistances et des révoltes contre l’esclavage, de celles contre les lois Jim Crow et la ségrégation dont le Mouvement des droits civiques couplé à un fort mouvement anti-militariste et une agitation générale y compris dans la jeunesse estudiantine blanche avait effrayé la bourgeoisie américaine.

Un tel séisme dans le centre du capitalisme mondial a ouvert les vannes pour un mouvement qui s’est répandu tout autour du globe. Des manifestations montres ont eu lieu dans de nombreux pays impérialistes mais aussi dans des pays opprimés par ceux-là, où l’émotion a été forte suite au meurtre de George Floyd. Mais celui-ci a également résonné avec les situations particulières de chaque pays.

En France, c’est le slogan « Justice pour Adama » qui a été le catalyseur de cette colère, porté par la famille d’Adama Traoré depuis 4 ans contre toutes les manœuvres et menaces de l’État français et de sa police. Un combat qui met au-devant de la scène non seulement le cas d’Adama, mort étouffé par plaquage ventral par les gendarmes de Beaumont-sur-Oise, mais aussi celui de toutes les victimes de violences policières : Zyed, Bouna, Lamine, Wissam, Rémi, Théo, Liu, Selom, Matisse, Aboubacar, Zineb, Steve, Cédric et tant d’autres.

Le mouvement de colère en France a rallumé une colère sourde qui s’est exprimée par les manifestations de plusieurs centaines de milliers de personne, notamment de jeunes de quartiers populaires qui manifestaient pour certains pour la première fois. Ces mobilisations sont venues faire taire la bourgeoisie qui allait de tous ses efforts médiatiques et policiers pour cacher la vérité des violences policières et d’un racisme structurel, lui aussi héritier d’une longue histoire de colonisation et de crimes qui s’étend des guerres coloniales et de libérations jusqu’à nos jours au quotidien dans les quartiers populaires en passant par la répression et les morts en France : le massacre du 17 octobre 1961 (dont la police a encore un souvenir vif, on entendait il y a quelques mois un policier s’amusait « un bicot comme ça, ça nage pas »), les morts de Charonne l’année suivante, Malik Oussekine tabassé à mort par la police en 1986 et les humiliations quotidiennes dans les quartiers populaires.

Ces mobilisations, qui ont aussi eu lieu en Belgique et en Grande-Bretagne avec un mouvement de déboulonnage des statues rendant hommage à des colonisateurs et des esclavagistes (Cecil Rhodes, Leopold II pour citer les plus illustres), s’inscrivent dans le contexte de la pandémie de coronavirus, qui a touché de manière disproportionnée les Noirs du monde entier en raison du racisme endémique dans les systèmes de santé, de la pauvreté qui les frappe et parce qu’ils occupent les postes à la fois les moins valorisés et les plus méprisés mais aussi les plus essentiels : ils se sont retrouvés en première ligne face au virus. Ce sont des travailleuses et des travailleurs noirs qui ont mené des grèves comme à Amazon aux États-Unis ou chez les entreprises uberisées dans plusieurs pays du monde. Dans le sillage de cette crise des soins de santé, la violence policière contre la communauté noire n’a fait qu’augmenter. Nulle part ailleurs ce n’est plus clair qu’au Brésil.

La montée de lutte des classes depuis environ deux ans à échelle internationale a aussi illustré plus avant la violence des corps de répression étatiques, en France, en Algérie, au Chili, en Équateur... Le capitalisme en crise cherche à faire payer la crise aux travailleurs, aux classes populaires, aux opprimés de manière toujours plus violente et c’est cela qui s’exprime aujourd’hui mais qui ne passe plus. En France, la répression extraordinaire subie par les Gilets jaunes ont permis à des dizaines de milliers de personnes de prendre conscience de ce que vivent les quartiers populaires quotidiennement. Plus personne n’ose nier les violences policières. Mais la bourgeoisie cherche aujourd’hui à nuancer, la situation serait moins grave en France qu’aux États-Unis, et il s’agirait désormais de reconstruire la confiance perdue de la population pour la police. De la droite à la gauche réformiste c’est désormais cette perspective qui est proposée. Mais le mouvement aux États-Unis a poussé ce débat bien plus loin où la question de l’abolition pure et simple de la police est posée.

C’est dans ce contexte que les militants de Révolution Permanente du NPA et la Fraction Trotskyste-Quatrième Internationale organisent un meeting international en ligne, diffusé dans 14 pays, traduit en six langues, contre le racisme systémique, contre les violences policières et pour discuter du mouvement Black Lives Matter ! Le meeting sera diffusé à 20 heures en live sur Facebook et sur Youtube.

Anasse Kazib interviendra en tant que militant de Révolution Permanente !

A ses côtés, pour les États-Unis, Julia Wallace, Mike Pappas et Maryam Alaniz, et pour le Brésil, Marcello Pablito et Leticia Parks ! Des camarades de Bolivie, du Chili, d’Allemagne et de Grande-Bretagne s’exprimeront également !

Julia Wallace milite à Los Angeles, fille d’une militante des Black Panthers, elle a grandi avec les leçons du Black Power et la nécessité de se battre pour la libération des Noirs. Elle a fait partie du mouvement trotskyste depuis son adolescence, voyant la nécessité de militer pour que la classe ouvrière s’organise afin de lutter contre toutes les formes d’oppression. Elle est aujourd’hui assistante sociale à Los Angeles, où elle travaille avec des personnes non logées, et est membre de la section locale 721 du SEIU (Union Internationale des Employés de Service). Elle milite pour les droits des locataires et a siégé au conseil de quartier du centre-sud. Dans un de ses articles pour Left Voice, notre journal frère aux États-Unis, elle écrit : « Le capitalisme et les gouvernements capitalistes n’ont rien à offrir à la classe ouvrière et aux personnes opprimées, à part la mort et la misère. Mais la classe ouvrière multiraciale a le pouvoir de transformer la société, de commencer à mettre fin au racisme et à l’oppression, de créer enfin, une fois pour toutes, une société d’égalité et d’abondance... Le capitalisme raciste est la maladie ; la lutte des travailleurs et des opprimés est le remède ».

Julia Wallace avait participé à un débat organisé par Révolution Permanente, animé par Anasse Kazib, avec Almamy Kanouté du Comité Adama pour partager les expériences des deux côtés de l’Atlantique !

Marcello Pablito est l’un des dirigeants Mouvement Révolutionnaire des Travailleurs (MRT), notre groupe frère au Brésil, et un dirigeant du groupe afro-socialiste du MRT, Quilombo Vermelho. Les quilombos étaient des communautés d’esclaves échappés au Brésil, parfois composées de milliers de personnes qui se battaient ensemble pour attaquer les propriétaires d’esclaves. Quilombo Vermelho reprend cette histoire de lutte, en alliance avec la théorie marxiste et l’histoire de la lutte de la classe ouvrière dans le monde entier. Pablito n’est pas seulement un leader afro-socialiste - il est aussi un travailleur de la cafétéria de l’hôpital universitaire de São Paulo. Il a organisé des ateliers sur l’histoire des Noirs et a encouragé son syndicat à agir contre les féminicides et les attaques transphobes. Par ailleurs, Pablito est l’un des co-auteurs d’un livre sur la question noire et la révolution au Brésil (A revolução e o negro). « Tout comme les Noirs haïtiens ont vaincu Napoléon pour obtenir leur indépendance et se libérer de l’esclavage, la classe ouvrière du 21e siècle doit prendre le pouvoir politique et vaincre la bourgeoisie raciste afin qu’une nouvelle société puisse être construite ».

Mike Pappas est médecin à New York et socialiste révolutionnaire. En première ligne face au coronavirus, il a vu les hôpitaux surpeuplés se remplir jusqu’au point de rupture. Lorsque la ville de New York était l’épicentre du virus aux États-Unis, Mike a déclaré : « Donald Trump se dit président de la guerre, en guerre contre ce virus. Mais les infirmières et les médecins comme moi mènent non seulement une guerre contre le virus, mais aussi une guerre de classe contre Trump, les capitalistes et le gouvernement capitaliste ». Pendant le mouvement, Mike a été arrêté alors qu’il tentait de fournir une aide médicale aux manifestants. Il discutera des liens entre la crise du coronavirus, le racisme institutionnel et le récent soulèvement.

Maryam est une étudiante diplômée et travailleuse universitaire queer de 24 ans à New York. Elle est la fille d’immigrants iraniens qui souffrent actuellement des sanctions américaines ainsi que du régime brutal de l’Iran. Elle est devenue militante communiste révolutionnaire au cours des deux dernières années, radicalisée par la campagne de Bernie Sanders. Elle est passée de l’identification au socialisme à un socialisme révolutionnaire en regardant les capitulations des politiciens du Parti démocrate, y compris Sanders lui-même, ainsi qu’en lisant les œuvres de Lénine, Luxembourg et Trotsky. Elle participe maintenant activement aux mobilisations et a passé la semaine dernière à l’occupation de l’esplanade de l’hôtel de ville de New York.

Leticia est une enseignante, une femme noire bisexuelle, leader du Mouvement révolutionnaire des travailleurs au Brésil, et l’une des fondatrices du Quilombo Vermelho. Fille d’agents de santé publique, elle a été au premier rang pour voir, depuis son enfance, les coupes faites dans les budgets de la santé publique. Ce manque d’accès aux soins de santé affecte profondément les masses noires brésiliennes, qui constituent la grande majorité des personnes touchées par le Covid. Leticia a participé à de nombreuses luttes à l’université, aux côtés des travailleurs de la sous-traitance, pour le droit à la gratuité de l’enseignement, elle a figuré en première ligne des luttes étudiantes et de la lutte contre les violences policières qui frappent la classe ouvrière et les femmes noires au Brésil.

Rien de mieux que ses mots pour vous inviter à ce meeting, et à ce que vous y invitiez vos amis, vos collègues : « la Fraction trotskyste-Quatrième Internationale organise un meeting international pour discuter de l’héritage stratégique du marxisme et de son lien avec la force de la classe ouvrière et en particulier des Noirs qui se mobilisent dans l’esprit de la révolution socialiste.

C’est une tâche passionnante à laquelle des milliers de personnes participent déjà dans le monde entier, et à laquelle nous invitons d’autres personnes et organisations à participer. Nous nous consacrons à maintenir l’héritage du marxisme révolutionnaire, son histoire et sa stratégie qui sont retracés dans l’histoire de Léon Trotsky, de Lénine et de Rosa Luxemburg. Nous reprenons cet héritage pour intervenir dans la lutte des classes, sur nos lieux de travail et d’étude, et pour nous préparer à porter un coup définitif à ce système capitaliste qui ne mérite pas d’exister. Nous nous battons pour le remplacer par un avenir construit par les mains des plus opprimés - les Noirs, les personnes racisées, les LGBTQ et la classe ouvrière dans son ensemble ».


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