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Corruption en série : Nicolas Sarkozy de retour au tribunal pour l’affaire Bygmalion

Nicolas Sarkozy était ce jeudi de retour au Tribunal correctionnel pour l’affaire Bygmalion, une affaire de corruption lors des Présidentielles de 2012. Un énième procès pour ce voyou en col blanc habitué des magouilles et déjà récemment condamné dans l’affaire « Paul Bismuth ».

Jean-Michel Larhot

20 mai 2021

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L’affaire Bygmalion tient son nom de l’entreprise qui a organisé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 via sa branche Event&Cie. Cette campagne avait été marquée par les meetings spectaculaires du Président sortant. A l’époque, le Conseil constitutionnel, qui est chargé de vérifier les comptes de campagne, avait noté un dépassement de 360 000 euros du plafond de 22,5 millions d’euros. C’est en 2014 que la Justice s’est emparée de l’affaire et a révélé que le budget total de la campagne était de 42,8 millions d’euros, près du double de la somme maximale autorisée.

Du point de vue judiciaire, l’affaire est pour le moins complexe avec 13 accusés dont Nicolas Sarkozy. Chacun des accusés l’est pour des chefs différents et tous se tirent dans les pattes. Alors que Nicolas Sarkozy prétend ne pas avoir été au courant du dépassement de budget, son directeur de campagne quant à lui affirme que si. Il faut aussi ajouter à cela Jean-François Copé, président de l’UMP (actuel LR) de l’époque qui a été relaxé alors qu’il a souscrit un prêt au nom de son parti pour rembourser une partie des dettes générées par la campagne. Aujourd’hui, les autres accusés, tentent de l’impliquer lui aussi. Le parti, LR, s’est lui aussi porté partie civile. Un véritable panier de crabes.

L’ancien Président n’est donc poursuivi que pour un simple dépassement des frais de sa campagne et ne risque qu’un an de prison et 3750 euros d’amende. Il échappe donc aux chefs d’inculpation les plus lourds. Il faut aussi se rappeler que Nicolas Sarkozy est un des hommes politiques français qui a été le plus impliqué dans des affaires financières et judiciaires. Dernièrement, il a été condamné à trois ans de prison ferme dans l’affaire de corruption dite « Paul Bismuth », jugement dont il a fait appel et pour lequel il est par ailleurs autorisé à réaliser sa peine à domicile…
Si Sarkozy devrait ainsi échapper à des sanctions lourdes, il semble évidemment pour le moins étonnant que l’ancien Président n’ait pas été au courant de l’ampleur des frais engagés comme il le prétend. Si les treize prévenus se rejettent la faute c’est surtout pour tenter de masquer le « système Bygmalion » qui aurait permis à Sarkozy d’exploser les plafonds de campagne de façon consciente et méticuleuse. Il faut bien-sûr noter l’ironie de cette situation, où l’homme politique qui a fait une partie importante de sa carrière sous le signe de la « tolérance zéro » et de la répression des quartiers populaires, se retrouve à nouveau face aux juges.

Mais pour l’affaire Bygmalion comme pour l’affaire Paul Bismuth, Sarkozy devrait à nouveau jouir d’une impunité totale, qu’il soit condamné ou non. Les multiples procès en corruption n’ont pas empêché l’ancien patron de la droite de rester une figure politique centrale, faiseuse de roi dans les coulisses des Républicains et conseiller apprécié d’Emmanuel Macron. Un symbole de la corruption qui règne dans l’ensemble du système politique et par-delà les personnalités mises en causes par la justice…


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