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Crise économique. À La Halle, 2.200 salariés sur 5.500 vont être licenciés !

Les annonces de licenciements massifs continuent et le secteur de l’habillement n’est pas épargné. Alors que le groupe Beaumanoir reprend 40 % de l’activité de La Halle, 2200 employés vont être licenciés.

Lucy Red

9 juillet 2020

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Crédit photo : Guillaume SOUVANT / AFP / Devant l’entrepôt d’Issoudun dans l’Indre

Le mercredi 8 juillet, le tribunal de commerce de Paris a attribué la moitié de l’activité de La Halle au groupe Beaumanoir, basé à Saint-Malo. L’entreprise bretonne, notamment propriétaire de Cache-Cache, Bonobo et Morgan, ne reprendra que 366 magasins sur les 830 que compte l’enseigne de vêtements et de chaussures. La Halle, filiale du groupe Vivarte est en redressement judiciaire depuis le 2 juin suite à la fermeture de la totalité de ses magasins pendant les deux mois de confinement.

L’enseigne de prêt-à-porter avait alors reçu 25 offres de reprises parmi lesquelles figurent des entreprises spécialisées dans la chaussure et l’habillement comme Chaussea et Super Chauss 34 auxquelles le tribunal parisien a accordé 128 magasins pour la première et 14 pour la seconde, mais aussi des enseignes alimentaires comme Aldi, Carrefour et Lidl. Cependant, la loi n’oblige pas les industries du secteur alimentaire à conserver le personnel de La Halle. Par ailleurs, parmi ces 25 entreprises, aucune ne souhaitaient reprendre l’activité en totalité.

C’est pourquoi contre ces plans de licenciements qui s’annonçaient, les salariés de La Halle se sont mis en grève le samedi 20 juin dans l’ensemble de la France et 600 manifestants se sont réunis à Châteauroux dans l’Indre. Tandis que le président du groupe, Roland Beaumanoir se félicite dans un communiqué de la reprise par le groupe Beaumanoir, près de la moitié des salariés vont perdre leurs emplois, c’est-à-dire 2200 personnes, et ce malgré une vingtaine d’offre de reprise !

Rappelons notamment que sur les 5500 employés de La Halle, environ 85% sont des femmes qui occupent majoritairement des postes à temps partiel dans des zones rurales.
De plus, sur les 2100 personnes licenciées entre 2015 et 2017 par La Halle, entre 35 et 40 % n’ont pas retrouvé d’emplois. Aujourd’hui, en période de crise sanitaire et économique, les travailleuses et travailleurs de La Halle auront donc encore plus de difficultés à pouvoir retrouver un emploi. Quant à Beaumanoir, ce rachat lui permet avant tout d’étendre ses parts de marché au détriment des employés.

Le cas de La Halle n’est pas une exception. En effet, de nombreuses enseignes de l’habillement comme André, Camaïeu ou encore Naf-Naf ont été placé en redressement judiciaire à la suite du confinement. Ce sont donc plus de 14000 employés qui sont menacés de licenciement dans le secteur du prêt-à-porter, déjà fragilisé avant la crise sanitaire.

Les classes dominantes justifient ces licenciements par le manque d’aide de l’état contrairement à celles allouées dans les secteurs de l’aéronautique ou de l’automobile. Or, malgré les 15 milliards d’euros annoncé par Bruno Lemaire dans l’aéronautique pour soi-disant « sauver les emplois, » Airbus a annoncé la suppression de 5000 emplois en France. Au mois de mai, le gouvernement annonçait un plan d’aide de 8 milliards d’euros dans l’industrie automobile, ce qui n’empêche pas Renault de prévoir la suppression de 5000 postes d’ici 2024.
De plus, le patronat accumule des profits considérables sur le dos des travailleurs depuis des années, mais c’est une fois de plus à ceux-ci de payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables.

C’est pourquoi il est urgent aujourd’hui d’imposer au patronat l’interdiction des licenciements et de toute baisse de salaire. C’est en occupant les lieux de travail que le patronat compte fermer que nous pourrons conserver les emplois, sous le contrôle des travailleurs.


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