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Crise économique. Plus de 8 millions de personne en précarité alimentaire

Le nombre des licenciements augmente chaque jour. Ici, le patron a passé un accord pour baisser les salaires, là ce sera des heures sup’ non payés. Quand les patrons font payer la crise aux travailleurs, ce sont les volontaires des banques alimentaires qui croulent sous les demandes.

Vincent Duse

14 novembre 2020

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Le rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France en dit long sur la situation dramatique, que vivent les franges les plus pauvres des classes populaires. 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, avec 9 euros par jour. Un chiffre en augmentation par rapport à 2018 quand il s’élevait à 5 millions. Voilà le prix, dans la sixième puissance du monde, du vol des capitalistes, par les orientations budgétaires du Président des riches qui ouvre les coffres d’argent public au patronat et met tout en œuvre pour que les dividendes coulent à flot. Une situation qui s’aggrave avec la crise sanitaire et économique. De plus en plus de ménages doivent s’en remettre aux banques alimentaires, des personnes qui ont un emploi mais des revenus trop faibles pour pouvoir nourrir la famille une fois le loyer payé. Mais aussi des chômeurs en fin de droit, des étudiants, des mères célibataires et des retraités...

Le rapport n’a pas pu intégrer toutes les données liées au confinement et à la crise économique avec toutes les personnes employées à temps partiel et/ou occupant des petits boulots dans la restauration, jobs étudiants qui ont perdu leur travail en mars ou encore les milliers d’intérimaires licenciés et les nombreux licenciements qui vont suivre. Une situation que rappellent les banques alimentaires, les premières aides sont liées à 35 % à la perte d’un emploi. Si les zones urbaines sont fortement touchées (le préfet de Seine-Saint-Denis a pu craindre des émeutes de la faim dans le département lors du premier confinement tant le département est sinistré), les régions rurales le sont également. La situation ne s’est évidemment pas amélioré avec le deuxième confinement (résultat de l’échec total du gouvernement en matière sanitaire) : malgré les mauvaises conditions de travail, les bas salaires, la peur de perdre son emploi est encore plus forte que celle d’être contaminé par le virus.

Cette précarité alimentaire a évidemment des impacts psychologiques. Cette société dont l’ordre social est fondamentalement construit sur l’inégalité économique et sociale, nous a inculqué un sentiment de honte, de culpabilité, d’humiliation au fait de demander de l’aide pour se nourrir ! Alors même que les richesses qui permettraient à l’ensemble de la population de ne plus avoir à se préoccuper de comment survivre, sont captées les plus nantis. De fait, les personnes en situations de précarité alimentaire sortent peu, sont souvent coupés de liens sociaux ou amicaux et se refusent à raconter leur situation, qu’ils n’ont pas assez d’argent pour nourrir leurs enfants. A l’image de ces chômeurs qui n’osent pas dire qu’ils ont perdu leurs emplois et vivent le ventre avant tout rempli par la peur de ne plus pouvoir payer non plus leur loyer.

Une précarisation intolérable pour notre classe sociale alors que les milliards pleuvent pour les capitalistes

Le but ici n’est pas de faire un bilan froid ou de faire pleurer dans les chaumières comme dans les journaux dominants, mais d’établir le constat de la faillite de ce système à pouvoir un emploi à tous, à fournir à manger à tous. Résultat d’un monde où seuls les plus riches s’en sortent. Les financiers qui spéculent sur nos vies ne nous promettent que misère et austérité en renflouant leurs banques et leur système à coups de milliards comme en 2008 où plus de 750 milliards d’euros ont été injectées dans le système monétaire. Mais les ouvriers et les classes populaires ont dû passer à la caisse pour payer la note !

L’organisation de notre classes est fondamentale aussi pour activer des réseaux de solidarité à l’image de Kamel Guemari et des travailleuses et travailleurs d’un McDonald’s qui allait fermer qui avaient réquisitionné leur restaurant pour organiser des maraudes et venir en aide aux plus pauvres. La lutte contre la pauvreté c’est également celle que l’on mène dans nos usines en se battant pour qu’il n’y ait aucun licenciement, aucune fermeture d’usine, un salaire décent pour tous actifs ou chômeurs ! Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise du capitalisme !


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Vincent Duse

Ouvrier PSA-Stellantis Mulhouse, militant CGT

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