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Education nationale : quand le travail pousse au suicide

Des centaines de personnes rendent hommage à la directrice d’école qui s’est suicidée

Au moins 500 personnes sont venues devant l’école maternelle jeudi soir rendre hommage à la directrice d'école maternelle de Pantin qui s'est donné la mort le week-end dernier.

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C’est jeudi que la lettre que Christine Renon avait laissé pour expliquer son geste a été rendue publique et fait l’effet d’une bombe sur les réseaux sociaux.

Beaucoup se sont en effet retrouvés dans ces mots qui décrivent un travail épuisant, parfois absurde, qui pousse à l’isolement et qui, faute de perspective, pousse donc au pire. Christine Renon s’est donnée la mort après plusieurs années dans l’éducation nationale. Ses collègues et sa famille ont choisi de rendre publique la lettre qui décrit cet épuisement et ce alors que l’académie a tenté de les en dissuader, et de passer sous silence le drame. Rien d’étonnant à cela puisque c’est bien « l’Institution » que la directrice met en cause dans la lettre et à laquelle elle s’adresse : « Je remercie l’Institution de ne pas salir mon nom ».

Les collègues, les amis, les parents d’élèves ont été ému lors du rassemblement et un long applaudissement a suivi la lecture de la lettre.

Si les enfants et les parents sont encore choqués du suicide de la directrice, ils sont également en colère du manque de prise en charge le jour même de la découverte du corps et les jours qui ont suivi, par une absence de communication et un air de « rien ne s’est passé ».

Les prises de paroles durant le rassemblement se sont succédé et les collègues de la directrice ont pu témoigner de leur rage puisque dès le lendemain on leur a demandé de reprendre le travail et en somme de tourner la page.

Pour eux, cette gestion inhumaine est dans la continuité de ce qu’a pourtant cherché à dénoncer Christine Renon ; continuer à faire tourner la machine, comme s’ils étaient des robots ! Mais les actes ont un sens et la diffusion de la lettre et la colère grandissante de devoir travailler dans des conditions toujours plus insoutenables donnent le droit de s’arrêter et de contester ! Avant de mettre fin à ses jours, Christine Renon a envoyé des courriers dénonçant clairement les conditions de travail qui l’ont amenée à l’épuisement. Les réformes qui dégradent les conditions de travail dans l’éducation nationale ont un effet sur les personnes, et nous le voyons ici de manière tragique.

Alors pour celles et ceux qui subissent chaque jour les conditions de travail toujours plus dégradées de l’éducation nationale, qui se sont battu contre les réformes Blanquer, qui en subissent aujourd’hui les conséquences déplorables, il est plus qu’évident que face à ce drame il est temps de dire stop, de s’arrêter et de réclamer justice pour Christine ! Nous ne tournerons pas la page ! Pour qu’il n’y ait pas un autre collègue qui mette fin à ses jours, épuisé par l’impossible quotidien, pour que les réformes de dégradation de l’éducation soient retirées, pour que des moyens soient enfin investis dans l’éducation, organisons et manifestons notre colère !


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