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Grand meeting de la Fraction trotskyste-Quatrième Internationale

Des milliers de personnes connectées dans 14 pays, 6 langues pour un 1er mai aux couleurs de l’internationalisme

En cette journée internationale des travailleurs et travailleuses, la Fraction trotskiste pour la quatrième internationale (FT-QI) dont fait partie le Courant Communiste Révolutionnaire du NPA, qui anime le site Révolution Permanente, a réuni dans un meeting internationaliste les voix de quatorze militants révolutionnaires, ouvriers, étudiants, syndicalistes ayant participé dans différents événements de la lutte des classes à échelle internationale dans 14 pays. Une manière d'ancrer dans la réalité la perspective d'une lutte internationaliste de la classe ouvrière. Le message est clair : s'organiser pour être à la hauteur des enjeux de la période convulsive que nous nous apprêtons à vivre à échelle mondiale.

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Tre Kwon, Flora Aco, Paola Zeledon, Santiago Lupe, Charlotte, Gaetan Gracia, Scilla Di Pietro, Angel Arias, Karina Rojas, Violeta Tamayo, Marcello Pablito, Cecilia Quiroz, Lester Calderon, Raul Godoy : ces militants de la classe ouvrière et internationalistes ont, depuis différents pays, raconté le quotidien des populations exploitées et opprimées par le capitalisme, et sont revenus sur les enjeux d’une issue ouvrière et socialiste à la crise sanitaire et économique qui secoue la planète.

Une crise sanitaire et économique générée par le capitalisme

Dans toutes les interventions, le même constat. Les travailleurs sont au front d’une crise multidimensionnelle produite par le capitalisme, que ce dernier veut leur faire payer par des politiques d’austérité drastique et la répression policière et militaire.

Les catastrophes d’aujourd’hui prennent leurs racines dans les réformes néolibérales de ces dernières décennies. Du Brésil à la Bolivie en passant par l’Italie, les classes dominantes ont cassé le service public hospitalier et généré des pénuries de matériels de protection par la fermeture des entreprises de production essentielle.

En parallèle, c’est une crise économique qui guette l’ensemble des travailleurs, et en particulier les plus précaires. À peine sortis de la crise de 2008, les classes populaires se retrouvent de nouveau plongées au coeur d’une crise sans précédent depuis 1930. Partout dans le monde, ce sont des plans de sauvetage pour les banques et les grandes entreprises qui sont mis en place, pendant que les travailleurs en première ligne s’exposent au virus pour les profits du patronat : aux Etats-Unis, "la majorité des personnes décédées sont racisées, faisant partie des couches les plus précarisées de la population", tandis que 26 millions de salariés se sont retrouvés au chômage depuis le début de la crise. Au Mexique, les maquiladoras sont devenues des foyers de contamination dans lesquelles meurent les travailleurs pour les profits des capitalistes américains.

Pour mater les contestations qui se développent face à ces années de néolibéralisme et d’austérité qui ont conduit à la catastrophe que des centaines de milliers de salariés payent de leur vie, les gouvernements misent sur l’union sacrée et la répression. En France, Macron use d’une "longue tradition de contrôle des populations, née en Algérie et testée dans les quartiers populaires" pour mater la colère des populations immigrées face à tant d’inégalités sociales et de violences policières. Comme a martelé Gaëtan Gracia, militant CGT dans l’industrie aéronautique et au Nouveau Parti Anticapitaliste/ Révolution Permanente en France, "dans les quartiers populaires, nous avons plus de chances d’être matraqués que d’être testés au Covid-19". En Bolivie où un coup d’Etat a eu lieu en novembre, les classes populaires sont très durement réprimées pour faire taire toute contestation, dans le silence et le soutien des puissances impérialistes.

Un message unanime : les femmes au front contre la crise et le capitalisme

Dans ce meeting, la place des femmes dans la société et dans la crise est mise au premier plan. Encore une fois, ce sont elles qui dans les métiers du "care", sont en première ligne. La crise révèle le rôle central des infirmières, caissières, femmes de ménages.

Ce sont aussi elles qui, partout dans le monde, et particulièrement au Mexique qui est le pays avec le plus de féminicides sur le continent américain, subissent les violences patriarcales qui sont de mises dans la société capitaliste.

Un secteur particulièrement précarisé et opprimé de la classe ouvrière, auquel s’adressent les militants de la FTQI par une politique spécifique menée par le collectif féministe international Du Pain et des Roses.

La nécessité d’un parti internationaliste et anti-impérialiste

Les populations des pays coloniaux et semi coloniaux subissent les velléités des puissances impérialistes. En Amérique du Sud, l’impérialisme américain accroît son oppression tandis qu’en Europe ce sont l’Allemagne et la France qui pactisent sur la misère des pays du sud de l’Europe.

Face à cette situation, contre les logiques protectionnistes et la fermeture des frontières, les intervenants soulignent l’impérieuse nécessité d’une stratégie internationaliste capable d’unifier la classe ouvrière contre les classes dominantes.

La nécessité impérieuse d’un parti au service de la classe ouvrière et des opprimés

Les intervenants sont unanimes. "La crise sanitaire n’arrive pas dans un ciel sans éclair", mais dans une période de lutte des classes née à l’échelle internationale en 2016. Les gilets jaunes en France, la jeunesse et les travailleurs au Chili sont l’expression d’une colère mondiale des populations exploitées et opprimées.

Mais s’il est certain que "c’est dans les pires moments de crise que renaît la lutte des classes", cela n’est pas suffisant pour en finir avec la violence de ce système. Partout à l’international, les partis réformistes et les bureaucraties syndicales cherchent à récupérer la contestation pour la canaliser au profit du maintien au pouvoir de la bourgeoisie. Dans l’Etat espagnol, c’est même le parti de Podemos, né de la colère des indignés en 2008, qui gouverne et applique les plans d’austérité ainsi que la répression de ceux qui relèvent la tête. Au Chili, ce sont les bureaucraties syndicales et les partis réformistes tels que le Frente Amplio qui organisent la conciliation de classes et empêchent la classe ouvrière d’apporter une issue de fond face à la crise.

Pour les militants de la FT-QI, il s’agit donc de construire à échelle mondiale une véritable organisation révolutionnaire capable de répondre aux perspectives qui s’offrent à nous dans une période de convulsion intense, dont l’issue déterminera le futur de la classe ouvrière et des opprimés. Raoul Godoy, dirigeant ouvrier du Parti des Travailleurs Socialistes d’Argentine et ouvrier de l’usine Zanon, sous contrôle ouvrier depuis la crise économique de 2001, le formule ainsi pour clore le meeting : "il est nécessaire que les nouvelles générations de l’avant-garde ouvrière, de femmes, de personnes racisées et de la jeunesse s’emparent des outils révolutionnaires et se joignent à la construction d’un grand parti mondial".

Une stratégie révolutionnaire claire et un programme ouvrier qui puisse répondre à l’urgence sanitaire et économique sont d’ores et déjà mis en pratique dans la réalité. Les militants de la FT-QI répondent aux aspirations des populations en première ligne de la crise et appuient les brèches aggravées par la situation : nationalisation du système de santé et réorganisation de la production sous contrôle des travailleurs, ouverture des frontières, interdiction des licenciements et maintien des salaires, sont autant de revendications portées à l’unisson.

Une proposition sérieuse, formulée en 6 langues et depuis 14 pays dans le monde, qui s’adresse à la gauche anticapitaliste et révolutionnaire. Sur une base d’indépendance de classe, sur la base des leçons stratégiques des principaux événements de la lutte des classes à l’échelle internationale, des bases claires et délimitées, la tâche la plus importante que nous avons devant nous reste la construction d’une organisation révolutionnaire à échelle internationale à la hauteur des attaques que les capitalistes nous préparent.

Citant Léon Trotsky, Raul Godoy clôt cette échéance internationaliste : "Nous ne sommes pas un parti comme les autres. Notre ambition n’est pas seulement d’avoir plus d’adhérents, plus de journaux, plus d’argent en caisse, plus de députés. Il nous faut tout cela, mais ce ne sont que des moyens. Notre objectif, c’est la libération totale, matérielle et spirituelle, des opprimés et des exploités par la révolution socialiste".

Vive le 1er mai, vive la classe ouvrière et vive la IVe Internationale !


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