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Delevoye et Djebbari reçoivent des syndicats de la RATP

Des syndicats RATP chez le gouvernement : chacun sa corporation ou tous ensemble contre la réforme des retraites ?

Le gouvernement a reçu les organisations syndicales représentatives de la RATP pour effectuer une première approche en vue de négociations sur la réforme des retraites. L'UNSA RATP, la CFE-CGC et la CGT Ratp ont fait des déclarations après cette rencontre.

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Hier le gouvernement avec ses représentants Jean-Pierre Delevoye et Jean Baptiste Djebarri, ont reçu certaines organisations syndicales de la RATP, pour commencer à négocier sur la réforme des retraites. Il faut comprendre cette première rencontre proposée par le gouvernement comme une tentative de calmer les ardeurs dans un secteur stratégique comme la RATP, particulièrement mobilisé contre la réforme des retraites, le 13 Septembre pour un premier coup de semonce, puis en appelant à une grève dure et illimitée dès le 5 Décembre. Pour le gouvernement Macron, l’urgence est donc de désamorcer la bombe à retardement avant que la colère ne s’étende à d’autres secteurs. Certains ayant déjà réagi, à l’image de SUD Rail qui a rejoint les syndicats de la RATP et appelle aussi au 5 décembre pour les cheminots, ainsi que FO Logistique pour les transports routiers.

Mais le gouvernement entre d’ores et déjà dans la contradiction. Macron a annoncé cette réforme phare du quinquennat comme une réforme pour l’égalité, bien sûr à la baisse, mais qui chercherait en fin de compte à détruire la totalité des régimes spéciaux, en cassant les acquis des secteurs comme la RATP, la SNCF et d’autres, sous prétexte d’une fausse égalité. Dans ce contexte, si le gouvernement se voit obligé de négocier des exceptions pour certaines catégories, comme aujourd’hui il commence à faire auprès de la RATP, pour trouver une porte de sortie, c’est l’ensemble de son discours qui tombe à l’eau, et sa réforme peut être rapidement mis à mal si en plus de cela, d’autres secteurs, du public comme du privé, commencent à suivre l’exemple de la RATP et se préparent également pour une grève et mobilisation dures en décembre.

Au vu des déclarations des organisations syndicales ayant assisté à la rencontre avec le gouvernement, il y en a qui envisagent d’ores et déjà de tomber dans le piège. L’UNSA, premier syndicat à la RATP, a affirmé dans un communiqué qu’il défend le "maintien du contrat social pour tous les salariés sous statut et contractuels de l’entreprise". Dans le contexte actuel, avec un gouvernement qui s’acharne sur l’ensemble du monde du travail, pour casser nos acquis que l’on soit du public ou du privé, tomber dans le piège d’une logique corporatiste en défendant le seul régime de retraites des travailleurs de la RATP, ou au mieux les régimes spéciaux dans leur ensemble, est une idée qui va à l’encontre du tous ensemble. Et s’il y a une chose dont le gouvernement a peur, c’est bien d’une mobilisation massive de l’ensemble du monde du travail, et encore plus après les 11 derniers mois des gilets jaunes.

Si le gouvernement veut un système de retraites universel, chiche, mais dans ce cas imposons un système universel de retraites mais nivelé par le haut. Rester cantonnés à un discours corporatiste de défense de nos seuls régimes spéciaux, que ce soit de la RATP ou de la SNCF, c’est la meilleure manière de donner du grain à moudre à la propagande du gouvernement qui cherche à longueur des journées à nous traiter de privilégiés, et monter tous les autres secteurs contre nous. A l’image de ce que prônaient les grévistes de la RATP le 13 septembre, la meilleure solution c’est de dire qu’il n’y a rien à négocier tant que le gouvernement n’aura pas retiré sa réforme... Une politique de type corporatiste est donc, de ce point de vue là, une grosse contradiction vis-à-vis de l’appel à la grève illimité du 5 Décembre où l’UNSA annonçait se plier à la volonté des grévistes et donc à ne pas aller négocier. On ne négocie pas la régression sociale, on la combat ! Quand on veut le retrait pur et simple de cette réforme de la mort, on ne va pas négocier, on exige simplement que le gouvernement la retire ! Si on veut la retraite à 60 ans pour tous et à 55 ans pour les métiers pénibles, il faut se mobiliser massivement, s’organiser pour bloquer l’économie, seule manière de forcer la main de ce gouvernement au service des patrons et des riches. Et ça on l’obtient avec le rapport de forces, pas en allant blablater aux salons dorés de l’Élisée !

Crédit photo : AFP


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Clément Alonso

Cheminot au Technicentre de Châtillon (92), syndiqué Sud Rail

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