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Fraude fiscale

En plein scandale des Pandora Papers, l’Union Européenne allège sa liste de paradis fiscaux

A peine quelques jours après la révélation des « Pandora Papers » sur l’évasion fiscale, l’Union Européenne a décidé d’alléger sa liste des paradis fiscaux. Des pays comme Les Seychelles, au cœur du scandale, sont concernés. Encore une fois, les gouvernements de l’Union Européenne défendent les intérêts des plus riches.

Eugénie Tobhnom

8 octobre 2021

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Les Pandora Papers, nouveau scandale financier mondial ont révélé l’implication de centaines de personnalités dans la fraude fiscale. Plus 35 chefs d’État, 300 responsables publics et 130 milliardaires sont mis en cause, pour avoir cherché à échapper aux impôts en plaçant leur argent dans des paradis fiscaux. Cette fuite de documents met en lumière l’évasion fiscale d’une somme colossale, de 11 300 milliards de dollars volés.

Deux jours après ce scandale considérable, l’Union Européenne, a décidé de retirer de sa liste noire des paradis fiscaux Anguilla, la Dominique et les Seychelles. Cette décision a été prise par les ministres des finances de l’Union Européenne, qui ont soi-disant pour rôle de lutter contre l’évasion fiscale, et montre une nouvelle fois de quel côté ils se situent. En effet, bien loin de faire payer les responsables, les gouvernements de l’Union Européenne ont décidé de … leurs faciliter la tâche.

Réduire la liste noire permet de diminuer la fraude révélée par le scandale. Les Seychelles par exemple se trouvent au cœur de l’affaire, puisqu’une grande partie des 1000 sociétés de planque d’argent concernées s’y trouvent. L’union Européenne justifie la sortie de ces pays de la liste par leur prétendu engagement à se réformer. Une justification bien hypocrite quand on sait qu’aucun détail n’a été donné sur ces réformes et que tous ces pays ont permis qu’une partie de ces milliards d’euros disparaissent.
Cette liste, établie en 2017, à la suite des différents scandales fiscaux comme les « Panama Papers » ou les « LuxLeaks », par l’Union Européenne, était dès le départ très faible, ne contenait pas l’ensemble des paradis fiscaux et ne mentionnait non plus ceux faisant partie intégrante de l’Union Européenne. A l’image du Luxembourg alors même que l’enquête #OpenLux le fait apparaitre comme un des principaux paradis fiscal au service des milliardaires et d’entreprises du monde entier.

De plus, depuis sa dernière mise à jour, en octobre 2020, la liste noire européenne compte seulement 12 pays alors que selon Oxam, il y en aurait au total au moins 58. Déjà dans sa version initiale, cette liste noire constitue un écran de fumée dont le faible effet vien d’être encore restreint. Réduire encore cette liste après cette nouvelle fuite, montre bien à quels intérêts répond la politique des gouvernements européens. Alors que, Paolo Gentiloni, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, à la Fiscalité et à l’Union douanière, a annoncé que sa Commission allait poursuivre son « combat contre l’évasion fiscale, cette mesure montre bien qu’il n’en est rien.

En vérité, la politique de l’Union Européenne ne change pas, derrière l’austérité et les mesures de casse des services publics, sous prétexte de crise économique, les cadeaux aux grandes fortunes continuent. Les gouvernement européens sont prêt à tout pour protéger les profits du patronat et de la bourgeoisie. Dans le même temps, les travailleurs subissent les plans de licenciement et les baisses de salaires. Pire encore, les polémiques contre la « fraude sociale » ne cessent d’être lancées. Il y a quelque mois, Jean Michel Blanquer avait par exemple passé des semaines à stigmatiser les classes populaires en inventant une soi-disant « fraudes aux allocations de rentrées », qui serviraient parfois à « des achats d’écrans plats plus importants en septembre qu’à d’autres moments ». Le gouvernement ne se préoccupe clairement pas de combattre la fraude de dizaine de milliards, au contraire il participe à la protéger, comme le montre la gestion de l’affaire des Pandora Papers.


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