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Offensive réactionnaire

Etats-Unis. L’Iowa restreint le droit à l’avortement

Après le Mississippi, l’Iowa rivalise et gagne la place de l’Etat qui vote la loi sur l’avortement la plus restrictive du pays.

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Ce mercredi 2 mai, le parlement de l’Etat américain de l’Iowa, majoritairement dirigé par les républicains, a adopté une loi sur l’avortement qui, si elle est signée par la gouverneure Kim Reynolds, deviendra la plus restrictive du pays, en terme de période d’intervention.

En effet, elle interdit aux médecins d’effectuer l’IVG après la détection d’un battement cardiaque du fœtus, à l’exception près des victimes de viol et d’inceste. Mais ce battement de cœur peut se révéler à seulement 6 semaines de grossesse, avant même que de nombreuses femmes puissent être conscientes d’être enceintes.

Cette disposition n’est pas surprenante dans un État aussi conservateur : cet Etat agricole du centre du pays appartenant à la « Nothern Bible Belt », où l’influence de la religion chrétienne est la plus forte, interdit la plupart des avortements après 20 semaines de grossesse, qui en fait déjà l’un des États les plus contraignants pour les femmes qui veulent interrompre leur grossesse (rappelons qu’en France le délai maximum pour une IVG chirurgicale n’est que de 12 semaines).

Ce projet de loi va certainement rencontrer des contestations juridiques, selon les opposants, puisqu’il est inconstitutionnel, comme lorsqu’en 2013, la Cour Suprême a bloqué un projet de loi similaire au Dakota du Nord ; mais c’est en fait l’objectif que ces législateurs « pro-life » veulent atteindre : parvenir à la plus haute sphère institutionnelle pour véhiculer le débat dans tout le pays. Leur dessein étant de défier la loi de la Cour Suprême qui a légalisé officiellement l’avortement jusqu’à 20 semaines de grossesse dans le pays en 1973. Et les anti-avortement ont un allié de poids : Donald Trump, premier président des États-Unis qui s’est exprimé depuis la Maison-Blanche en soutien à leur « Marche pour la vie » annuelle à Washington.

L’ACLU, puissante association de défense des droits civiques, a condamné fermement ce projet de loi, estimant qu’il était non seulement inconstitutionnel, mais aussi qu’il bloquait de fait le droit à l’avortement puisque de nombreuses femmes, à 6 semaines, peuvent ne pas être encore au courant de leur grossesse.

Ces lois qui, petit à petit, restreignent les droits primordiaux, dépossèdent les femmes de leur propre corps et aggravent les oppressions des femmes. Une oppression de classe aussi, car désormais, ces lois vont défavoriser les femmes les plus précaires, qui n’auront pas les moyens de se déplacer dans un État moins autoritaire pour avorter.


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