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Crise économique

Explosion des prix du carburant : le gouvernement joue la diversion ! Suppression immédiate de la TVA !

Vendredi dernier, les prix du carburant ont atteint des records historiques, plus haut encore qu’avant la révolte des Gilets Jaunes. Face à cela, le gouvernement reste impuissant et enchaîne les discours creux, s’en remettant à un geste des distributeurs.

Antoine Bordas

13 octobre 2021

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Crédits photo Thomas Coex / AFP

Après les annonces de Castex la semaine dernière sur les prix du gaz et de l’électricité, c’est sur celui du carburant que le gouvernement est aujourd’hui obligé de réagir. Depuis le début de l’année, le diesel a augmenté de 20,39 % pour atteindre 1,5354€ aujourd’hui, le SP95-E10 et le SP98 ont pris respectivement 18,73 % et 18,51 % pour atteindre 1,6073€ et 1,6937€ !

Le graphique de Ouest-France montre clairement la tendance, et surtout le fait que les prix atteints actuellement sont historiques. Les explications sont sensiblement les mêmes que pour les prix du gaz et de l’électricité, la reprise économique mondiale crée une importante hausse de la demande qui se répercute sur les prix. De plus, il faut voir que côté producteurs, OPEP+ maintient l’offre très basse et laisse profiter pour l’instant de l’explosion du prix des barils, qui ne diminuera sans doute pas sans une franche hausse de la production.

Face à cela, chaque pays adopte des réponses diverses cherchant à afficher une maîtrise de la situation. En France, le gouvernement semble inquiet, notamment après la révolte des Gilets Jaunes qui était partie en 2018 d’une revendication autour de cette question énergétique, centrale dans le « pouvoir d’achat » de la population.

A quelques mois des élections présidentielles, le gouvernement, qui est actuellement à l’offensive pour la réélection de Macron, cherche à nous enfumer à l’heure où la question du pouvoir d’achat devient l’un des sujets numéro 1 de la campagne. Les annonces de Castex la semaine dernière étaient représentatives de cela : un « blocage » des prix annoncés qui est en réalité un lissage qui va reporter dans tous les cas l’augmentation à plus tard. Une demi-mesure qui entérine par ailleurs l’ensemble des augmentations successives jusque-là.

Pompili souhaite que les entreprises « jouent le jeu » : du profit ?

L’actuelle ministre de la transition écologique, Barbara Pompili (ex-EELV), a seulement affirmé, ce mardi 12 octobre, qu’elle discutait avec les distributeurs, en les appelant publiquement à « faire un geste » :

Prétextant que le gouvernement avait déjà fait des gestes ou encore qu’il existe un site gouvernemental pour savoir où l’essence est moins chère autour de chez soi… Elle dit s’en remettre à la bonne volonté des patrons, les appelant à réduire leurs marge, espérant qu’ils « jouent le jeu » et ne profitent pas de la situation. Or, il est pourtant évident que ces déclarations, qui n’engagent que le gouvernement, quand bien même les distributeurs feraient un geste, n’auront qu’un impact mineur voire inexistant au regard de la hausse des prix du carburant. En réalité, le gouvernement cherche à faire diversion et maintient une forme de statu quo, maintenant, in fine, les taxes et les profits du grand patronat : les classes populaires vont devoir payer.

De plus, la part dans le prix de l’essence revenant aux distributeurs est très relative au regard des 60 % de taxes qui reviennent à l’État. Si cette structuration engendre des prix fluctuants avec le prix du baril à l’international, ce sont aussi les entrées d’argents pour le gouvernement qui augmentent aujourd’hui. Des entrées qui ne sont absolument pas redistribuées et qui se basent surtout sur une imposition inégalitaire, on pense notamment auw 20 % de TVA qui pèse sur l’ensemble de la population quels que soient ses revenus. Le financement des chèques énergies, largement suffisant aujourd’hui, dont la généralisation est évoquée par le gouvernement, s’appuie d’ailleurs sur les recettes de la TVA, en aucun cas un geste du gouvernement.

L’énergie est un bien de première nécessité, sa gestion ne peut plus dépendre d’entreprises comme Total qui détruisent notre planète et engendrent des milliards de profits ou des gouvernements qui cherchent à se positionner comme régulateurs, toujours plus opportunistes avant les élections. Un grand service public de l’énergie géré directement pas les travailleurs serait la seule réponse à long terme pour ne plus subir les fluctuations provoquées par un marché international en tension constante, mais aussi pour que la nécessaire transition écologique se fasse de manière immédiate et ne fasse pas payer aux plus précaires des coûts engendrés. Dans l’immédiat, une diminution des prix est largement possible, en supprimant la TVA sur l’énergie mais aussi en taxant les superprofits accumulés par les grandes entreprises du secteur de l’énergie.


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