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Automobile

Fermetures d’usines Renault : les salariés de la fonderie de Bretagne montrent la voie à suivre

Depuis deux jours, les travailleurs, à l'appel de la CGT, bloquent l'usine Renault de la Fonderie de Bretagne. Avec les annonces de la fermeture de quatre usines du groupe, c'est une réaction des travailleurs qui veulent organiser la résistance contre le massacre des emplois et ce alors que le groupe annonçait ce mardi soir prévoir de supprimer 5 000 postes d'ici à 2024.

Vincent Duse

26 mai 2020

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Dire que le groupe Renault est au bord de la faillite n’est pas crédible un seul moment si nous faisons un retour en arrière de la situation du groupe Renault. 140 millions d’euros de baisse, mais avec un chiffre d’affaire toujours en hausse. En 10 ans, le groupe a fait 24 milliards de bénéfices et dispose d’un fonds de roulement de 10 milliards. Le groupe emploie 19 000 salariés et 10 000 précaires de façon permanente.

La question que se pose le patronat de la métallurgie, c’est en réalité la question de la compétitivité. Une précarisation de plus en plus importante est à l’oeuvre, et le but derrière la fermeture de sites est de réduire la masse salariale pour faire toujours plus de profits, dans un contexte ou malgré les lamentations du patronat, il est clair que le mastodonte de l’automobile française, à l’instar de PSA, possède de solides réserves accumulées sur le dos des salariés.

Nous savons clairement que l’enjeu de classe est de s’organiser. Ce n’est pas un plan de relance à hauteur de 8 milliards qui va sauver les emplois, surtout dans un contexte où le groupe annonce vouloir supprimer 5 000 postes d’ici 2024, mais bien le rapport de force et la prise en main par les salariés eux-mêmes.

La lutte de la Fonderie de Bretagne, un exemple

La lutte de la Fonderie de Bretagne, c’est la lutte pour l’ensemble de la filière automobile et de l’ensemble de la classe, puisque la crise économique va frapper durement partout, avec des remise en cause des acquis du mouvement ouvrier et l’augmentation de la durée du travail, voire la suppression de jours fériés. En clair, tout pour les patrons et pour ceux qui font tourner la société, rien d’autre que du sang et des larmes.

L’exemple des salariés de la Fonderie de Bretagne est un premier pas vers un affrontement de classe plus important. C’est aussi pour cela que la campagne de soutien et de solidarité de ceux qui sont à l’avant garde de la lutte est indispensable et pourrait être un exemple et un point de départ pour une coordination nationale de secteur automobile. Se mettre en lien et se battre ensemble dans le secteur automobile mais aussi, demain, bien au-delà, voilà qui est prioritaire dans la période.

Dans le cas contraire, c’est le spectre d’un massacre dans l’ensemble de la filière au nom de la compétitivité capitaliste qui plane sur les salariés. Car ce que vont vouloir faire les groupes Renault et PSA, c’est mettre les usines et les ouvriers en concurrence, alors que nous avons les mêmes intérêts à défendre, que nous soyons dans les usines des « donneurs d’ordres » ou dans la sous-traitance ; et peut importe le statut, fixe ou intérimaire.

Ne pas accepter que les travailleurs payent la crise à la place du patronat

Passer à l’offensive dans la situation pour être à la hauteur de la période, c’est défendre chaque usine et chaque emploi. Comment accepter d’être sans boulot et sans revenu, alors que l’argent coule à flots pour la bourgeoisie, et que c’est bel et bien le chômage de masse qui guette l’ensemble des travailleurs avec la crise économique qui arrive ?

C’est pourquoi il est indispensable d’exiger l’ouverture des livres de compte du groupe Renault, afin que tous les travailleurs aient une vision de la réalité de la situation de l’entreprise et de l’ensemble de la branche automobile. Ce d’autant plus que le groupe annonçait ce mardi soir prévoir de supprimer 5 000 postes d’ici à 2024 !

Il est tout aussi indispensable d’afficher un refus total de voir les avantages acquis par la lutte du mouvement ouvrier sacrifiés ; et d’exiger qu’aucune usine ne soit fermée, avec une nationalisation sous contrôle ouvrier de toutes les entreprises ou branches où le patronat ne promet que licenciements et misère. Enfin, il est primordial d’exiger la fin des contrats précaires, l’internalisation de l’ensemble des travailleurs sous-traitants et l’embauche massive des CDD et Intérim en CDI, par la baisse du temps de travail pour tous et toutes, afin de lutter efficacement contre le chômage.


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Vincent Duse

Ouvrier PSA-Stellantis Mulhouse, militant CGT

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