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#Anasse2022

Gratuité, entreprise unique sous contrôle ouvrier : un programme révolutionnaire pour les transports !

Anasse Kazib, candidat à la présidentielle 2022, revient sur sa vision d’un programme pour les transports publics : une entreprise unifiée sous le contrôle des travailleurs et des usagers plutôt que du patronat pour des transports gratuits au service d’une véritable transition écologique.

Anasse Kazib

18 septembre 2021

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Crédits photo : Martin BUREAU/AFP

Ce vendredi, Jean-Pierre Farandou annonçait la suppression de 2000 à 3000 postes à la SNCF. Une annonce qui arrive après que la réforme du rail ait ouvert à la concurrence l’utilisation des chemins de fer pour toujours plus de bénéfices, participant à la destruction du maillage rural en termes de transport et au développement d’un tout-TGV dangereux.

Face à leur plan de privatisation du rail, il faut défendre une autre perspective pour les transports. Celle de la gratuité, la couverture du pays par le réseau ferroviaire et l’amélioration de la qualité de l’air tout en réduisant le coût économique, écologique et de santé publique des transports. Pour cela, c’est d’une entreprise unique des transports publics sous contrôle des travailleurs et des usagers dont nous avons besoin.

Il faut tout d’abord revenir sur quelques chiffres clés pour comprendre qu’une telle perspective est tout à fait possible, et même nécessaire. Tout d’abord, le coût de la pollution de l’air en termes de vie humaine (complications respiratoires, etc) est estimé à 3 millions par an dans le monde selon un rapport de l’OCDE, dont 40.000 seulement en France selon Santé Publique France.

Concernant les Gaz à Effet de Serre, et toujours selon les chiffres de l’Etat, les véhicules routiers (personnels, utilitaires et poids lourds) émettaient en 2019 un total de 241,3 MtCo2eq (équivalent CO2) contre seulement 0,5 pour le transports ferroviaire. Enfin, les coûts d’entretien sont incomparables. En effet, le coût moyen de construction d’un kilomètre d’autoroute serait de l’ordre de 6 millions d’euros contre 1,4 millions d’euros pour du rail.

Par ailleurs, les politiques de casse des transports publics depuis des années au profit du routier ont par exemple entraîné la destruction de 9000 emplois dans le FRET en 10 ans. De même, les petites villes qui ne sont plus desservies par les trains perdent de l’attractivité et par conséquent du travail et du lien social.

Ces quelques chiffres permettent de mettre en avant quelques enjeux généraux : les transports sur rail, avec ici l’exemple de la SNCF, sont à la fois moins polluants, moins coûteux et moins dangereux pour la santé que les transports routiers ! Selon le rapport de l’OCDE cité plus haut, le coût de la route sur la santé, l’environnement et l’entretien est estimé à 3.500 milliards dans le monde et à 100 milliards en France.

C’est face à ce constat que le développement immédiat du transport public gratuit est fondamental. Unis dans une seule entreprise, les transports publics des villes ainsi que le réseau ferré national auraient de nombreux avantages au-delà de la réduction de la pollution et des coûts. En effet, le maillage national permettrait de désenclaver et de développer les zones qui sont aujourd’hui les plus isolées. D’une part, cela réduirait le nombre d’accidents de la route et de soucis de santé dus à la pollution ainsi que les dépenses de santé et de sécurité sociale qui en découlent. D’autre part, cela permettrait de créer des milliers d’emplois utiles tout en réduisant l’impact environnemental des transports.

Se pose la question de l’application d’un tel changement dans les transports, notamment son financement et la manière d’y parvenir. Le financement est pourtant à portée de main. Le coût de la gratuité totale de la SNCF a été estimé par plusieurs économistes à 25 milliards d’euros par an, soit 4 fois moins que les coûts engendrés par la route comme indiqué plus haut. A cela s’ajoute la nécessité d’aller chercher l’argent là où il se trouve, avec 120 milliards de fraude fiscale et 18 milliards de fraude à la TVA par le patronat, il serait aisé de financer ce tournant dans les transports !

Evidemment, la question de la manière d’y parvenir se pose puisque les propriétaires et patrons, tel que Jean-Pierre Farandou et l’Etat pour la SNCF, n’ont pas en tête un tel objectif. C’est pour cette raison que face à l’urgence climatique et à leur politique de greenwashing, il faut revendiquer l’expropriation de ce secteur stratégique que constituent les transports publics ! Une expropriation entre les mains des travailleurs des transports avec le conseil et la participation des usagers, pour imposer la mise en place d’un vrai service public de transports de qualité, accessible à toutes et tous, et fondamental pour être conséquent face à l’urgence écologique.

Une perspective qui devrait s’articuler avec la nationalisation sous contrôle ouvrier d’autres secteurs stratégiques tels que l’industrie automobile. La reconversion technologique de ses entreprises sera essentielle pour parvenir à une réduction massive de la production automobile et des transports privés, tout en développant le transport public à tous les niveaux.


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