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Inflation

Hausse de 15% du prix des pâtes, 10% de l’huile : il faut augmenter les salaires !

Des taux jamais vu depuis 2008, 5% d’inflation prévue cet été… Ce mois-ci, l’inflation augmente une nouvelle fois de manière inédite, battant de nouveaux records, notamment sur les produits de première nécessité. Pendant ce temps, les salaires, les aides sociales et les retraites, eux, n’augmentent pas.

Olga Hagen

3 mai 2022

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Depuis le début de l’année, l’inflation fait son grand retour sur le marché mondial, et notamment celui des produits de première nécessité. Ce mois-ci, l’augmentation des prix d’un mois sur l’autre vient d’atteindre un record depuis le début de l’année d’après IRi : d’abord à +0,07 points de progression en janvier, elle était à +0,42 points en février, puis +0,89 points en mars, et enfin +1,4 points en avril. Au total, l’inflation s’élève ainsi à 2,89% comparé au même mois de l’année précédente. Et pour les seuls produits alimentaires, elle atteint +3,01%.

Près de 90% des produits alimentaires concerné

« Comme pressenti depuis plusieurs semaines, l’inflation frôle les 3% sur avril au global des PGC FLS [Produits de Grande Consommation : alimentation, hygiène personnelle, entretien] et les atteint sur les produits alimentaires (+3,01%), constate Emily Mayer, directrice business Insight d’IRI.

Elle ne concerne ainsi plus « seulement » les pâtes, les huiles ou la farine, mais « […] touche à ce jour plus de 90% des catégories PGC FLS et atteint des niveaux très élevés sur de plus en plus de produits. »

Par type de produits, c’est l’inflation des pâtes qui est devant les autres, dépassant les +15,31% en avril. D’autres produits affichent aussi une inflation à deux chiffres ou pratiquement, comme les viandes surgelées (+11,34%), les farines (+10,93%) ou les huiles (+9,98%).

« La progression de l’inflation comparativement à mars est très forte sur la viande et le café. Les catégories de papier (essuie-tout, papier toilette, mouchoirs) sont sur des niveaux élevés de progression de prix autour de +6%. » détaille Emily Mayer.

Une course qui n’est pas près de s’achever selon elle : « Avec la réouverture des négociations sur certains produits dans les semaines à venir, l’inflation pourrait atteindre +5% au début de l’été en grandes surfaces, un niveau qui n’a plus été vu depuis 2008. ». En effet, les négociations entre industriels et distributeurs avaient abouti mi-mars sur un accord d’une hausse moyenne de 3%. Or, ce chiffre est déjà dépassé et l’augmentation faramineuse des matières premières induira forcément une augmentation du prix final.

Comme le rappelle l’IRi, l’avenir de cette hausse des prix dépendra de l’issue de la guerre en Ukraine. En effet, la guerre en Ukraine couplée aux sanctions économiques contre la Russie ont provoqué des pénuries de l’énergie ainsi que des matières premières agricoles telles que le blé, le maïs, le tournesol, le colza par exemple, provoquant des répercussions sur toute la production alimentaire. Cet effet papillon est le principal responsable de l’inflation en cours.

Les travailleurs ne doivent pas payer la crise !

Mais ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise et les conséquences de la guerre. Pour faire face aux augmentations de prix, les salaires doivent être indexés sur l’inflation et augmentés, tout comme les prestations sociales et les retraites.

Face à cette situation, l’hypocrisie du gouvernement n’a pas de limite, à l’instar des 33,64 euros d’augmentation sur le SMIC ou les 1,8% d’augmentation de certaines aides sociales accordées ce 1er mai - et toujours rien pour les retraites. Ces augmentations sont bien inférieures à l’inflation, provoquant une baisse des salaires réels.

La réponse se trouve au contraire du côté des travailleurs et des classes populaires, qui multiplient les grèves pour les salaires depuis des mois. Dans le secteur de l’aéronautique à l’usine Mecachrome, les salariés sont en lutte depuis trois semaines pour exiger l’augmentation de leurs salaires d’au moins 7%. De même chez le sous-traitant d’Airbus 3A, les travailleurs font grève pour mettre la pression sur les NAO et arracher une hausse des salaires.

Ces mobilisations sont exemplaires et donnent la voie à suivre. Mais pour les mener à la victoire, il y a urgence à construire un plan de bataille conséquent et rompre toute logique de dialogue social comme le font actuellement les directions syndicales qui accompagnent la réélection de Macron à L’Elysée. Ce sera la seule façon de faire face à l’inflation et arracher l’augmentation généralisée des salaires, loin des illusions électorales qui laissent entendre qu’une augmentation de salaire s’obtiendra avec un bulletin dans l’urne aux législatives en juin.


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