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Interview de Vidal. Toujours pas de plan à la hauteur pour les étudiants

Sur BFMTV, Frédérique Vidal a confirmé les décisions annoncées par Macron hier concernant l’Enseignement Supérieur. Au programme, toujours aucun moyen pour les Universités mais les promesses d’une ouverture une journée par semaine et d'aides minimales pour les étudiants précaires.

Lorélia Fréjo

22 janvier 2021

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Crédit photo - BFMTV

Invitée chez Bourdin sur BFMTV, F. Vidal, ministre de l’enseignement Supérieur a confirmé les déclarations d’Emmanuel Macron hier soir. Les étudiants pourront retourner 1 jour par semaine pour les étudiants, à partir de février, sauf en cas de confinement strict, et des repas à 1 euro seront disponibles pour les étudiants précaires. 
 
La ministre a expliqué avoir, « constaté (...) qu’il y avait besoin de remettre un minimum de contact entre les enseignants et les étudiants ». De fait, en plein rebond des suicides chez les étudiants, et alors que la détresse s’est exprimée massivement sur les réseaux sociaux, difficile de continuer de faire la sourde oreille. Après une première journée de mobilisation, Macron a été obligé de réagir, et Vidal n’a fait que confirmer ses annonces. 
 
Des mesures pour le moins insatisfaisantes et surtout encore aucun moyen pour l’Université. Si le retour à la fac était espéré largement par les étudiants, sans moyens pour permettre des embauches et l’ouverture de classe, c’est parfaitement intenable. La ministre persiste et signe en ne proposant aucun protocole sanitaire à la hauteur de l’enjeu. Comme seule indication, une jauge de « 20% » du temps, une journée par semaine, qui prévoit un casse-tête infini pour les personnels Biatss et les enseignants pour conjuguer les chevauchements d’emploi du temps.
 
Encore une fois, un plan prévu par le haut et qui va être subi par les usagers et personnels de l’Université. Cours en distanciel et présentiel qui se chevauchent, surcharge des classes, sans des protocoles autonomes et auto-organisés par filières, on risque le chaos du début d’année. Pour les professeurs et personnels, après la casse de l’Enseignement Supérieur par les gouvernements successifs, la surcharge de travail est inévitable. Pour les étudiants qui ont dû rendre leurs logements, ou qui sont en difficulté financière, difficile de prévoir l’avenir quand le gouvernement change les mesures toutes les semaines.
 
Par ailleurs, la ministre est revenue sur la possibilité d’un RSA jeune, au vu de la précarité et de la misère généralisée dans la jeunesse. Mais rien n’est confirmé, et surtout, une simple allocation minimale ne suffira pas à sortir de leur situation les milliers de jeunes obligés d’aller se nourrir via les banques alimentaires, ou de rendre leurs appartements.
 
Ce qu’il faut, ce ne sont plus des promesses intenables et arrêter de croire en la gestion de crise d’un gouvernement qui a participé de la casse de l’Université publique. Au contraire, il faut revendiquer des moyens, et des protocoles sanitaires indépendants, par filières et selon les besoins, décidés et mis en place par les travailleuses et travailleurs des universités et par les étudiants. Par ailleurs, si le gouvernement rechigne à ne donner ne serait-ce que des aides minimales, c’est pourtant un revenu étudiant, qui serait essentiel pour en finir avec la précarité.


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