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Le tri raciste continue !

L’Université Paris-Cité empêche l’inscription des réfugiés d’Ukraine, malgré le vote des conseils centraux !

En avril dernier l’Université Paris-Cité s’engageait à inscrire tous les étudiants réfugiés d’Ukraine, ces derniers fuyant la guerre ne disposaient pas des protections réservées aux étudiants de nationalité ukrainienne. Dans les faits, l’université n’a cessé de mépriser ces étudiants, laissés seuls face à une procédure opaque, si bien que très peu d'entre eux ont effectivement pu s’inscrire.

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Après s’être engagé à inscrire tous les étudiants fuyant la guerre en Ukraine, et ce quelle que soit leur nationalité, l’Université Paris-Cité empêche finalement cette décision de se réaliser dans les faits, en multipliant les freins administratifs.

En avril dernier, des centaines d’étudiants fuyant la guerre en Ukraine mais ne disposant pas de la nationalité ukrainienne, et donc de la protection temporaire accordée par l’Etat français, étaient empêchés de s’inscrire à l’université. Contre ce tri raciste, Le Poing Levé de l’Université Paris-Cité a alors réussi à faire voter au Conseil d’Administration de la fac l’inscription de tous les étudiants réfugiés d’Ukraine, dans la continuité de l’action des collectifs le Poing Levé dans plusieurs universités, et de mobilisations pour exiger l’inscription et la régularisation de tous les étudiants réfugiés d’Ukraine.

Le Conseil d’Administration du 14 avril dernier, s’étant engagé à appliquer cette résolution, nous restions attentifs à son application concrète et rapide, compte tenu de l’urgence dans laquelle se trouvaient ces étudiants. Tout au long de la procédure, l’université a cherché à limiter le droit qui avait été obtenu, en ralentissant les démarches et en maintenant une opacité totale. Elle a ainsi pris plusieurs semaines pour se réunir afin de mettre en place un dispositif pour inscrire les étudiants, a laissé les représentants étudiants à l’écart des démarches malgré nos demandes répétées, et à enfin décider de conditionner l’inscription, à la décision des directeurs d’UFR (Unité de Formation et de Recherche).

Contre la décision votée au Conseil d’administration (CA), les UFR ont alors pu sélectionner les étudiants, sans aucune transparence ni justification ; si bien que seuls huit d’entre eux ont pu être inscrits sur toute l’université. Une situation inacceptable qui illustre la rupture de l’Université Paris Cité avec ses engagements. Plus scandaleux encore, la plupart des directions d’UFR n’ont tout simplement pas daigné traiter les demandes des étudiants, et ne leur ont jamais répondu ! Dans certains cas on a même proposé à des élèves un entretien ... qui n’aura finalement jamais lieu, sans aucune justification, laissant ces étudiants dans l’incertitude, alors que leur situation les menace chaque jour de recevoir une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Bien entendu, la présidence n’est jamais intervenue pour faire appliquer la décision du CA, laissant les étudiants dans l’incertitude et sans information sur l’avancée de leur dossier.

Ce faible nombre d’inscriptions est donc le résultat des entraves de l’université. Si un tel maintien de la sélection et du tri raciste que subissent les réfugiés d’Ukraine n’est pas étonnant dans cette université des plus élitistes, il est d’autant plus scandaleux alors qu’il s’applique à des jeunes qui ont fuit la guerre dans des conditions terribles et se trouvent désormais dans une situation de grande précarité.

Malgré cela, afin de réaliser une demande d’inscription, les étudiants réfugiés ont du payer la CVEC, une taxe de 95 €, un montant considérable vu leur situation. Si seuls 8 d’entre eux ont été acceptés par l’Université Paris-Cité, ils sont pourtant près de 80 à avoir payé cette taxe, sans pouvoir s’inscrire en retour. L’université qui reçoit avec l’Idex, 12 millions d’euros supplémentaires de dotations par an, préfère les mettre au service du « prestige » de l’université, plutôt qu’assurer de bonnes conditions d’études et une inscription gratuite aux étudiants. Dans le même sens, elle n’a pas missionné et embauché de personnels pourtant nécessaires pour suivre le processus tout en sachant que celui-ci était déjà surchargé par la période de partiels.

Tout cela atteste d’un profond mépris envers les étudiants et d’une indifférence totale vis-à-vis de personnes fuyant la guerre, vivant dans la précarité, et redoutant en permanence de recevoir une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Au fond, ces entraves ne sont que le reflet d’une politique visant à rendre l’université toujours plus sélective et inaccessible aux personnes les plus précaires. Elles sont aussi l’écho d’un manque de moyens généralisés rendant les conditions d’étude difficiles pour les étudiants et pour le personnel, à l’image des de la bibliothèque des Grands Moulins en grève.

Les directions d’UFR ainsi que la présidence doivent respecter le vote du CA. Par conséquent, nous exigeons que la motion votée au Conseil d’Administration soit bien mise en place et que tou.te.s les étudiant.es réfugié.es sans distinction de nationalité qui ont fait la demande soient inscrit.e.s immédiatement, chaque jour qui repousse l’inscription les exposant plus à la menace d’une OQTF.


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