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Xénophobie et violence d’État

La macronie se fissure autour de la surenchère anti-migrants menée par le gouvernement

Alors que Macron et son gouvernement continuent à durcir leur politique anti-migrants, les témoignages de violences pleuvent, et ceux qui furent des soutiens de la première heure pour le nouveau président commencent à prendre leurs distances.

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La circulaire de la honte, préfigurant la loi « immigration - asile  » qui sera présentée au conseil des ministres en février, annonçait déjà la couleur en termes de durcissement de la traque aux migrants. La récente visite de Macron à Calais et ses déclarations sur son intention d’attaquer en diffamation toute personne dénonçant les violences policières, étendant ainsi le délit de solidarité, n’ont fait que confirmer la politique xénophobe que compte mener le gouvernement tout au long du quinquennat. 

Et les témoignages à charge s’accumulent, et le confirment  : sous l’ère Macron, on a franchi un pas de plus dans la violence et la répression anti-migrants. Dernier en date, le récit d’un CRS paru anonymement dans le journal Ebdo qui relate le traitement que lui et ses collègues font subir aux migrants qui croisent leur chemin  : « Ah, j’en ai détruit des campements. J’en ai vidé des gazeuses pour contaminer des couvertures au lacrymogène… A Calais, j’obéis aux ordres et je ne réfléchis pas. Je débranche le cerveau, je sais que tout ça ne sert à rien. J’ai même des collègues qui ont foutu le feu à des tentes au point qu’il a fallu appeler les pompiers.  »

La tribune de la discorde

Dans une tribune parue dans Le Monde le 16 janvier dernier, les voix dissidentes de plusieurs soutiens de Macron se font entendre. Cette tribune dénonce le traitement infligé aux migrants, notamment par les forces de l’ordre, et sont surtout les signes avant coureur d’une rupture « sur la gauche  » au sein de la sphère macronienne. 

« Nous nous sommes réveillés dans un pays où l’on arrache leurs couvertures à des migrants à Calais. Où l’on lacère leurs toiles de tente à Paris. Où l’on peut se perdre, pieds et mains gelés, sur les pentes enneigées de la frontière franco-italienne. Où des circulaires cherchent à organiser le recensement administratif dans les centres d’hébergement d’urgence, au risque de décrédibiliser le travail des associations et au mépris du principe d’accueil inconditionnel qui devrait seul régir ces sanctuaires  » exprime la tribune, dont la ligne est plutôt de dénoncer les violences policières que la politique de Macron lui-même. Tribune qui rallie toujours plus de soutiens de la première heure de Macron.

Ses signataires sont des hommes d’influences, allant de Laurent Berger, patron de la CFDT, à Lionel Zinsou, président du Think Tank Terra Nova. Ils font partie de ceux, nombreux, qui défendaient corps et âme le front républicain face à la candidate du Front National durant l’entre-deux tours, et qui sont aujourd’hui déçus de s’apercevoir que Macron applique aujourd’hui un programme digne du FN. 

Une première fissure sur la gauche

Une politique xénophobe qui était pourtant déjà largement annoncée par le programme du candidat En Marche, qui revendiquait « une France[…] reconduisant plus efficacement à la frontière ceux qui ne sont pas acceptés  » et « une Europe qui protège ses frontières dans le respect de ses valeurs  ».

Ainsi, élu principalement pour faire barrage au Front National, Macron se retrouve dans une position qui lui permet beaucoup plus de latitude que François Hollande, qui élu par un peuple de gauche humaniste et plein d’espoirs, se sentait trahis par l’état d’urgence et la déchéance de nationalité. 

Et malgré cela, il semble que la dureté de la ligne du gouvernement envers les migrants soit à l’origine de la première véritable fracture entre Macron et ses soutiens, symptôme de la difficulté pour le président des riches de contenter tous ses soutiens, qu’il a convaincu sur une pseudo-ligne « ni de gauche ni de droite  » et qui s’avère définitivement être ni de gauche, ni de gauche.


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