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Des centaines d’intérimaires sur le carreau

Macron de retour à Whirlpool pour vendre sa version du dialogue social

Ce mardi, le désormais élu Emmanuel Macron est revenu sur le site de Whirpool six mois après sa première visite durant l’entre-deux tours, et où son mépris de classe apparent avait sérieusement écorné son image. Il a été rejoint dans sa visite par François Ruffin puis Xavier Bertrand.

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« Impossible pour les journalistes d’approcher les manifestants au risque d’être exclus de la visite présidentielle » à Whirpool ce matin, déclarait une journaliste sur place à France Info. Voilà qui donne le ton. Il n’est nullement question des ouvriers et de leur colère dans ce coup de comm’. Il s’agit avant tout de redorer l’image d’Emmanuel Macron, en tentant de faire oublier sa visite chaotique de l’entre-deux tours au même site de Whirlpool à Amiens, qui avait mis en exergue le mépris de classe de ce dernier. En effet, au cours de sa visite au mois d’avril, il n’avait dans un premier temps même pas envisagé d’aller au contact des ouvriers alors en grève. C’est sous la pression de sa concurrente d’extrême-droite, en visite surprise le même jour, qu’il avait fini par s’y rendre, et avait été interpellé, sifflé et hué sous les caméras.

Interpellé par la CGT et dans une lettre ouverte des salariés

Voici donc la tentative de revanche du président, où tout est fait pour que son image soit, cette fois-ci, parfaitement maîtrisée. Et ce alors qu’en parallèle, les unions locale et départementale de la CGT appelaient à un rassemblement, profitant de la venue de Macron pour lui faire entendre leur colère. Dans leur communiqué, ils expliquaient notamment que « la venue d’un Président de la République, à Amiens, ce mardi 3 octobre, n’est pas anodine. Dans un contexte marqué par les luttes contre la loi travail XXL, pour l’augmentation des salaires, des pensions, des services publics de qualité, cette visite, qui s’apparente à une opération de communication, vise en réalité à masquer ses choix qui sont uniquement destinés à satisfaire l’appétit gargantuesque du MEDEF et des plus fortunés.

Par ailleurs, les salariés du site ont également interpellé Macron par le biais d’une lettre ouverte, en particulier sur la question des ordonnances :
« Depuis une semaine que vos ordonnances sont entrées en vigueur, nous salariés de Whirlpool nous avons le sentiment que vous avez changé la loi sur les licenciements économiques pour que notre groupe puisse nous virer sans difficultés. En effet, d’après le nouvel article L. 1233-3 du Code du travail, même si le groupe fait des milliards de profit, le fait que l’entreprise en France présente de mauvais chiffres suffit pour justifier sa fermeture et les licenciements de ses salariés. Chez Whirlpool France, Monsieur le Président, les chiffres sont forcément mauvais puisque l’essentiel de notre production a été délocalisée en Pologne, comme vous savez ! Vous ne trouvez pas ça un peu facile d’autoriser les licenciements en France à chaque fois qu’une production est délocalisée sous prétexte que l’entreprise française qui n’a plus d’activité présente des comptes catastrophique ? »

Une mise en scène qui ne masque pas le mépris de Macron

Mais malgré les gardes-fous – et en premier lieu l’interdiction pour les journalistes d’interviewer les manifestants – le mépris de Macron pour les travailleurs est à nouveau apparu au grand jour. Il s’est notamment fait interpeller par François Ruffin, le député local de la France Insoumise, au sujet des intérimaires. Car la reprise de l’usine par l’entreprise de Nicolas Decayeux ne gardera que 277 emplois, contre 290 CDI aujourd’hui et 250 intérimaires qui verront leur contrat prendre fin sans autre forme de procès, dans cette région où le chômage est particulièrement élevé.

Mais Emmanuel Macron préfère jouer la division entre « bons » et « mauvais » licenciés, crachant à la figure de tous les travailleurs en lutte en déclarant que « jamais ils n’ont pris l’usine en otage, jamais ils n’ont dégradé l’entreprise, et jamais ils n’ont joué la politique du pire. Quand les salariés savent faire cela, ça paye ». Et quand Ruffin finit par lui demander ce qu’il compte faire concrètement, Macron répond avec un dédain le plus total : « S’ils ont un vrai sujet comme ça, qu’ils saisissent les prud’hommes. Que chacun les saisisse. Je suis pour que chacun exerce son droit ».

Il a par la suite affirmé qu’il ne « toucherait pas au plan social et au plan de reprise. […] Je ne veux pas fragiliser le projet de reprise ici parce que sinon, c’est tous les autres qui vont trinquer ». Ainsi, Macron a de nouveau utilisé des ouvriers précarisés à outrance et désespérés pour tenter de revaloriser son image, sans même feindre la plus minime des préoccupations pour l’avenir de ces centaines de travailleurs.

Crédit photo : PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP


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