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Impérialisme

Macron reçoit en grande pompe Guaidó, leader de la tentative de coup d’Etat au Venezuela

La marionnette de l’ingérence étasunienne au Venezuela, Juan Guaidó, est en tournée européenne en quête de soutien des gouvernements impérialistes de l'UE. Cette semaine, c'était le tour de Macron et Jacques Attali - qui l’ont soutenu sans réserves.

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Il y a presque un an, Juan Guaidó s’autoproclamait président du Venezuela. Quelques minutes plus tard, Donald Trump réagissait sur son Twitter, saluant le coup d’Etat institutionnel, invoquant les « droits démocratiques ».

La droite vénézuélienne instrumentalisait la situation économique dans laquelle se trouve plongé le pays et le ras-le-bol des masses vis-à-vis de la politique antipopulaire et répressive de Maduro, afin d’opérer un coup d’état en s’appuyant sur un secteur des forces armées et de la société. Tentative ratée. Et cela malgré l’appui de la droite latino-américaine de Bolsonaro, Duque ou Piñera, alignés sur Washington et porteurs des contre-réformes et des plans d’ajustement dictés par le FMI. Des politiques de misère contre lesquelles se sont par ailleurs soulevés les chiliens, que le gouvernement Piñera réprime dans le sang.

L’offensive putschiste de Juan Guaidó comptait aussi dès la première heure et sous couvert de défense des « droits démocratiques » l’appui des gouvernements européens conduits par les impérialismes français, espagnol, allemand et britannique. L’hypocrisie est flagrante alors qu’il s’agit des mêmes qui soutiennent des régimes aussi sanguinaires que celui du prince Ben Salman d’Arabie Saoudite ou de Al-Sissi en Egypte.

Malgré cela et l’échec du putsch, ce 16 janvier, le Parlement européen a ratifié son soutien à Juan Guaidó, président autoproclamé du Venezuela. La chambre a approuvé ce jour-là à la majorité (avec le vote des groupes parlementaires conservateurs, socialistes et libéraux) une résolution dans laquelle ils confirment la reconnaissance de Guaidó comme « président intérimaire » du Venezuela tout en condamnant la « tentative de coup d’État » du 5 janvier, lorsqu’il a été empêché d’entrer à l’Assemblée nationale.

C’est dans ce contexte que Juan Guaidó faisait une tournée européenne : Bruxelles, l’Espagne, la Grande-Bretagne mais aussi la France. En effet, ce 24 janvier, Guaidó était reçu en grande pompe par Macron. Le lendemain, c’était au tour de Jacques Attali de recevoir Guaidó.

Sur Twitter, Attali n’y est pas allé pas de main morte : « Conversation passionnante aujourd’hui avec le président par intérim du Venezuela, Juan Guaidó : son courage et ses idéaux forcent l’admiration. Ce serait l’intérêt et l’honneur de l’Europe de le soutenir. »

En effet, Jacques Attali doit admirer le « Plan Pays » que porte Guaidó et qui n’est qu’une reprise des veilles recettes économiques que l’impérialisme dicte en Amérique Latine : endettement, privatisations et licenciements dans le secteur public. Et peu importe si pour y parvenir, un putsch militaire est nécessaire.

De son côté, ce 24 janvier, Macron revendiquait sur Twitter un « échange constructif » avec Guaidó, pour ensuite affirmer que « la France soutient l’organisation rapide d’une élection présidentielle libre et transparente. Nous respecterons la souveraineté et la liberté du peuple vénézuélien et nous restons à ses côtés face à la crise humanitaire qu’il subit ». En d’autres termes, Macron s’aligne sur le discours de la droite vénézuélienne et ferme volontairement les yeux devant le blocus imposé par les États-Unis sur le pays.

L’appui de Macron à un président autoproclamé, marionnette de l’impérialisme et ami politique du gouvernement répressif de Piñera au Chili, montre ce que ce gouvernement entend par « valeurs démocratiques ». Des valeurs au nom desquelles Macron impose par la force une réforme impopulaire, à coup de matraques et de gaz lacrymogènes. À l’international comme sur le terrain national, Macron affiche le réel visage de sa politique au bénéfice des BlackRock et du grand capital.


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