×

Les rats quittent le navire

Marcheurs en crise : LREM risque de perdre sa majorité absolue à l’Assemblée nationale

Une vingtaine de députés LREM envisagent de quitter la parti de la majorité pour former un nouveau groupe. Le gouvernement, qui souffre d'une crise de confiance suite à sa gestion catastrophique de la crise sanitaire, pourrait ainsi perdre sa majorité absolue à l'assemblée nationale. Quand le vent tourne, les opportunistes déchirent leur carte en rang serré.

Jules Fevre

9 mai 2020

Facebook Twitter

A l’approche de la date de levée du confinement pour la quasi-totalité des départements, le pouvoir en place se prépare à devoir rendre des comptes et parer les coups, après plus de deux mois de confinement marqué par une série de polémiques et de contradictions qui n’ont fait que renforcer la défiance de la population, à l’image du scandale d’Etat autour des stocks de masques, de la vente prévue de ces produits médicaux dans les supermarchés à des prix exorbitants, et de l’absence de tests massifs et de moyens dans les hôpitaux. Ainsi, dans sa dernière enquête publiée le 7 mai, l’Ifop relève que « le regard sur la gestion gouvernementale de l’épidémie de coronavirus fait toujours l’objet de jugements sévères : 80% des Français (+6 points) pensent que le gouvernement a caché certaines informations [...] Plus de six Français sur dix (65%, +3 points) ne font pas confiance au gouvernement pour préparer le pays au déconfinement à partir du 11 mai ».

C’est dans ce contexte politique compliqué pour la macronie que vendredi, le journal Les Echos a révélé qu’une vingtaine de députés LREM se préparaient à quitter le parti lancé par le chef de l’Etat pour former un nouveau groupe parlementaire, accompagnés d’élus issus du PS, d’EELV ou d’autres groupes du centre et centre-gauche, baptisé « Écologie, démocratie, solidarité ». Dans une profession de foi, cette nouvelle formation se décrit comme « ni dans la majorité ni dans l’opposition » mais « prête à construire avec le gouvernement et la majorité chaque fois qu’ils seront à l’écoute de nos propositions », traduisant d’abord que le vent n’en finit pas de tourner à la défaveur de l’exécutif. Si Macron se proposait de réussir une union nationale, il n’est pas même parvenu à l’imposer au son propre parti. Ce sont donc une vingtaine de marcheurs sur le point de déchirer leur carte, qui viendront rejoindre les 18 députés que LREM a déjà perdus depuis le début du quinquennat. 

Ainsi le vent de l’opportunisme se lève à l’heure des comptes pour le pouvoir en place. Après un confinement rythmé par les révélations, les affaires et les polémiques, et alors que le plan de déconfinement lui encore est sévèrement critiqué, ces députés qui ont voté au parlement pendant trois ans sans broncher pour toutes les attaques autoritaires et antisociales du gouvernement, se sauvent aujourd’hui mettant au passage en lumière les éléments de crise politique latents depuis le début de la crise sanitaire. Tout ce que cela nous enseigne, c’est que face à la crise sanitaire et économique c’est aux travailleurs et aux classes populaires de prendre leurs affaires en mains.


Facebook Twitter