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Du Pain et Des Roses

Meeting féministe réussi à Paris 8 : « Une victoire de notre classe serait une victoire pour la lutte des femmes ! »

Ce 26 février un meeting féministe organisé par le NPA Jeunes / Révolution Permanente et le collectif féministe du Pain et des Roses a réuni 150 personnes ! À la tribune, des femmes figures d’importantes grèves de ces dernières années ont donné le ton, pour faire du 8 mars une date de lutte contre Macron et son monde !

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Cette année le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, intervient dans une période historique de lutte des classes. Le NPA Jeunes/Révolution Permanente et le collectif Du Pain et Des Roses ont dans ce contexte organisé dans la poursuite du séminaire « histoire et stratégie de la grève féministe » un meeting regroupant des femmes travailleuses et combattantes, de l’université et de secteurs dont les mobilisations ont été particulièrement exemplaires. C’est donc devant près de 150 personnes que Fernande et Oumou ex-grévistes de ONET, Mara, enseignante à Paris 8, Nadia, gréviste à la RATP, Laura, cheminote et Carla, étudiante et militante au NPA et à Du Pain et Des Roses ont martelé la nécessité du combat pour un féminisme anticapitaliste.

De fait, les questions féministes sont intimement liées aux luttes en cours depuis maintenant presque trois mois. Rappelons que la réforme actuelle des retraites a la conséquence directe de précariser les femmes encore davantage qu’elles ne l’étaient. Soumises fréquemment à des carrières hachées et à des salaires plus bas que leurs homologues masculins, prendre en compte l’intégralité de la carrière dans le calcul des retraites, c’est immanquablement les discriminer davantage et les condamner à une précarité à vie. De plus, les attaques faites contre les femmes dépassent la réforme des retraites, s’inscrivent dans un programme néolibéral d’ampleur et s’accompagnent d’une idéologie réactionnaire qui, sous couvert de progressisme, marginalise les femmes. En ce sens, l’offensive islamophobe du gouvernement visant à stigmatiser les femmes voilées ainsi que l’instrumentalisation de la lutte contre l’homophobie à des fins de répression des grévistes en sont un exemple. 

Les femmes grévistes présentes à la tribune ce 26 février ont pris la parole devant plus d’une centaine de personnes afin de faire entrer leurs grèves dans la fac et d’en tirer les bilans en vue du 8 mars. Un message clair ressort des différentes prises de paroles : il n’y aura pas de féminisme déconnecté des luttes sociales dans leur ensemble. Mara Montanaro, enseignante-chercheuse précaire au département de philosophie de Paris 8, a assuré : « On ne peut pas séparer lutte contre le système capitaliste et lutte contre le patriarcat. Il s’agit pour nous de lutter avec tous les femmes en grève dans un féminisme international, révolutionnaire, antiraciste, anticolonial ». Fernande, ex-gréviste d’ONET, a pour sa part dénoncé une forme d’esclavage moderne contre lequel elle et ses collègues ont lutté héroïquement en 2017, menant à bout une grève victorieuse d’une durée de 45 jours : « on a lutté pour améliorer nos conditions de travail ; si on se taisait c’était perdu, même si l’esclavage est déjà dissimulé » Nadia, machiniste au dépôt de Flandre a quant à elle insisté sur le fait que la lutte féministe devait dépasser le cadre du 8 mars « Le 8 mars c’est une journée de lutte, mais nous les femmes on lutte tout le temps ». 

De son côté, Laura, cheminote au Bourget et militante Du Pain et des Roses et NPA Révolution Permanente, a mis en avant le poids que pourrait avoir une alliance entre le mouvement féministe et le mouvement ouvrier, encore plus dans une période où la classe travailleuse, est composée à 40% de femmes. Enfin, Carla, également militante au NPA et étudiante étrangère à Paris 8, a quant à elle insisté sur l’importance de faire un meeting de femmes grévistes dans la fac, et sur le rôle que doivent jouer les étudiants pour mettre l’université au service des salariés pour que leurs luttes ne repartent pas de zéro à chaque fois. C’est pour consolider une alliance déterminante entre étudiantes et ouvrières qu’elle s’est rendue tous les matins de la grève avec ses camarades de Du Pain et Des Roses sur les piquets. Le message envoyé par Carla aux étudiant.e.s présentes était alors clair : « Toutes les victoires sur le terrains de la lutte des classes sont des victoires pour les femmes ! », il est vital de lier nos combats à ceux des travailleurs et travailleuses, qui ont encore une fois démontré que c’est elles et eux qui font tourner le monde, en paralysant une bonne partie du fonctionnement de la métropole durant près de 2 mois à compter du 5 décembre.

Les prises de paroles ont été suivies d’un débat, notamment sur la question des oppressions au sein même des espaces de mobilisation. Laura a alors souligné que : « Nous, militantes révolutionnaires anticapitalistes, luttons contre toutes formes d’oppressions, le racisme, le sexisme etc. C’est notre devoir quelque part de prendre à bras le corps ces questions-là, y compris quand elle se reproduisent d’une manière ou d’une autre au sein même de nos espaces de mobilisation. La solution n’est pas d’exclure ces personnes car on est tous traversés par cela, mais c’est de penser et d’avoir l’intime conviction que même au sein de ce système on peut se battre ».

Cette soirée combative aura fait passer un message clair de la part des militantes et des grévistes l’ayant animé : pour combattre le patriarcat il faut affronter frontalement le l’exploitation et le capitalisme. Dans ce combat, les femmes travailleuses et les étudiantes ont un rôle déterminant à jouer. Comme l’a rappelé Oumou, ex-gréviste de ONET : « personne ne va ne battre à notre place ». À l’image des les figures présentes à la tribune, il ne fait aucun doute que les prochains grands combats de notre classe auront le visage de ses secteurs les plus déterminés, les plus précaires, celui de celles qui n’ont rien à perdre et iront jusqu’au bout pour mettre à bas ce système : celui des femmes.


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