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Nokia France annonce son plan de licenciements : 1 poste sur 3 sera supprimé

La multinationale de télécoms finlandaise Nokia a annoncé la suppression de 1233 postes dans sa filiale française Alcatel-Lucent. Une suppression qui représente un tiers des effectifs de la filiale en France.

Gabriel Ichen

22 juin 2020

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Crédit photo : Thomas Samson AFP

Le massacre de l’emploi continue. Après Renault, HSBC, Air France, Airbus et ses sous-traitants, c’est au tour de Nokia d’annoncer une nouvelle attaque contre les travailleuses et les travailleurs.

Lors d’un CSE extraordinaire ce lundi 22 juin, le géant finlandais des télécoms a annoncé un plan de licenciement de 1233 employés de la filiale Alcatel-Lucent, qui emploie près de 3 640 personnes en France. Cette véritable saignée concerne les sites de Nozay (Paris-Saclay) et Lannion (Côtes d’Armor) qui représentent respectivement 402 et 831 emplois, principalement dans la Recherche et Développement, constituée majoritairement d’ingénieurs.

En 2016, l’entreprise franco-américaine Alcatel-Lucent, avait fait l’objet d’un rachat par le groupe finlandais Nokia. L’opération avait été largement accompagnée et célébrée par le gouvernement Hollande de l’époque. Les négociations avaient d’ailleurs été favorisées par l’entreprise d’un certain Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Economie sous François Hollande. Au moment du rachat ce dernier avait soutenu qu’il n’y aurait aucune conséquence négative pour les salariés de l’entreprise. "Ce qui est important pour nous, c’est que d’une part il n’y aura aucune destruction d’emplois en France, et même davantage. Nous avons eu tous les engagements de la part de Nokia", prétendait l’actuel président en 2015 au début des négociations.

Or, depuis le rachat en 2016, c’est le 4ème plan de licenciement mis en place par la multinationale Nokia, et ce malgré les fausses promesses de sauvegardes de l’emploi, prétendument imposées par le gouvernement de l’époque.

Ainsi face à cette annonce, la réaction du ministre de l’économie Bruno Lemaire a été de demander une vulgaire amélioration du plan de suppressions d’emplois, voulant faire croire qu’il se placera du côté des salariés.

L’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT et CFTC d’Alcatel-Lucent, s’est déclarée prête à « se bagarrer » pour sauver les emplois. Un rendez-vous entre les syndicats et le Ministère de l’Economie a d’ores et déjà été programmé ce mardi. « Si c’est pour boire le thé et ne rien faire, on sera en colère » a annoncé Pascal Guihéneuf (CFDT). On l’espère…

Cependant, comme souvent lors des luttes qu’ouvrent des plans de licenciements d’une telle ampleur, le gouvernement tente de faire diversion en jouant faussement les négociateurs. Mais si Bercy tente de faire illusion, l’expérience héritée des luttes post-2008 contre les suppressions de postes ou les fermetures d’usines nous enseignent que rien ne sera fait de la part du gouvernement pour sauvegarder l’emploi, bien au contraire. Car c’est bien du côté de la direction de la multinationale que se place l’État, nous rappelant ainsi son véritable rôle : défendre les intérêts et les profits des capitalistes contre les travailleuses et les travailleurs.

Dès lors, face à de telles attaques, il n’y a rien à négocier, ni à Bercy, ni avec la direction de l’entreprise. Du côtés des salariés, il faudra donc plus que de simples déclarations combatives de la part des représentants syndicaux. Face à l’illusion des négociations, les travailleurs d’Alcatel-Lucent doivent, ensembles, exiger un plan de bataille concret de la part de leurs directions syndicales. Un plan de bataille qui pose comme revendication centrale, non-négociable et sans conditions : zéro licenciement.


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