×

Reconquérir sa base sociale

Offensive réactionnaire : en mauvaise posture, Trump gèle les "Green Cards"

Au nom de la soi-disant lutte contre le chômage, Trump a signé ce mardi 23 juin un décret prolongeant le gel des visas et titres de séjour pour les personnes étrangères jusqu'en 2021.

Typhaine Cendrars

25 juin 2020

Facebook Twitter

Crédit photo : Nicholas Kamm / AFP

En avril dernier, en plein confinement, alors que plus de 20 millions de personne sont au chômage, Trump annonce le gèle des visas de résident permanent – « green card » – pour deux mois. Ce mardi 23 juin il signe un décret allongeant ce gèle des visas de résident jusqu’au 31 décembre 2020 et l’étend aux visas de travail. Dans le contexte des mobilisations massives de la population américaine, notamment noire américaine contre le racisme et la violence policière,et face à la désastreuses situation économique et sanitaire, Donald Trump décide de mettre en place une mesure anti-immigration très dure. Pour se faire, il prend prétexte la lutte contre le chômage.

Alors qu’il est mis en difficulté par la situation politique du pays où le taux de chômage de la population était en mai de 13,3%, il accentue de nouveau ses offensives réactionnaires, soi-disant pour « remédier » à la crise de l’emploi. Contrairement à sa première version d’avril, effective pour 2 mois, qui empêchait déjà l’obtention de la « green card », le nouveau décret interdit en plus la délivrance des visas de travail « dont les H1-B très utilisés dans le secteur des hautes technologies [...]. Sont également concernés les visas H2B réservés aux travailleurs peu qualifiés (avec une exception pour les employés de l’industrie alimentaire), les visas J utilisés pour les étudiants-chercheurs ou les visas de transfert inter-compagnies qui servent pour certains contrats expatriés » comme le relate Le Figaro.

Une attaque qui prend effet au moins jusqu’à la fin de l’année, et qui dégrade une fois de plus les conditions de vie des milliers de personnes immigrés aux États-Unis ; ceux-là même qui effectuent les travaux les plus pénibles et sous payés, qui ont fait tourné la société pendant le confinement de part leur sur-représentation dans les secteurs essentiels. Les personnes migrantes, victimes des lois qui empêchent leur régularisation, sont très souvent forcées de travailler sans contrat, pour des salaires de misère, subissant par conséquent une très grande précarité.

Comme nous l’écrivions dans un article précédent, aux dires de la presse américaine et internationale, Trump est dans une « mauvaise passe » à quelques encablures des élections qui doivent avoir lieu au mois de novembre prochain. Ce n’est pas seulement à l’échelle de la population et dans les sondages qu’il bat de l’aile. Les éléments de crise politique autour de la gouvernance Trump atteignent en ces jours un stade critique. Le déni face à l’épidémie et aux violences racistes de la police ne peut plus durer et met Trump dans une situation de plus en plus intenable.

Dans une situation de crise à la fois économique, sanitaire et politique aux États-Unis, le président de la première puissance mondiale se rattache à ses promesses de campagne anti-immigration pour tenter de reconquérir sa base sociale, alors que débute les campagnes électorale pour l’élection présidentielle du 3 novembre 2020. Après la gestion catastrophique de la crise sanitaire du Covid-19 et les protestations massives contre le racisme et les violences policières, Trump tente de remettre son pouvoir en place avec une de ses idées phares : la lutte contre l’immigration.

C’est avec ses idées racistes et nationalistes que le président des États-Unis tente de se trouver une place sur le devant de la scène politique, reprenant le début de sa campagne électorale en inaugurant « L’achèvement de “200 miles” (320 kilomètres) du mur qu’il avait promis d’ériger à la frontière avec le Mexique. ».


Facebook Twitter
Frappes iraniennes : le soutien des pays arabes à Israël marque un nouveau rapprochement

Frappes iraniennes : le soutien des pays arabes à Israël marque un nouveau rapprochement

Génocide à Gaza : des armes, des affaires et des complices

Génocide à Gaza : des armes, des affaires et des complices

Etats-Unis. A l'université de Columbia, la répression du soutien à la Palestine s'intensifie

Etats-Unis. A l’université de Columbia, la répression du soutien à la Palestine s’intensifie

Attaque contre l'Iran : Israël limite sa riposte mais les tensions persistent

Attaque contre l’Iran : Israël limite sa riposte mais les tensions persistent

28 salariés de Google licenciés pour avoir dénoncé le génocide en Palestine

28 salariés de Google licenciés pour avoir dénoncé le génocide en Palestine

Veto à l'adhésion de la Palestine à l'ONU, ou l'hypocrisie des Etats-Unis sur les « deux États »

Veto à l’adhésion de la Palestine à l’ONU, ou l’hypocrisie des Etats-Unis sur les « deux États »

Argentine : Les sénateurs augmentent leurs salaires de 170% en pleine crise économique

Argentine : Les sénateurs augmentent leurs salaires de 170% en pleine crise économique

Invasion de Rafah : comment la bourgeoisie égyptienne tire profit des menaces d'Israël

Invasion de Rafah : comment la bourgeoisie égyptienne tire profit des menaces d’Israël