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#SoutienAux6DePasteur

« On lâchera pas nos profs ! » Forte mobilisation contre la répression devant le ministère de l’Éduc

Après près de deux semaines de mobilisation, les soutiens étaient à nouveau nombreux et déterminés ce mercredi, devant le ministère de l’Éducation Nationale, pour exiger la levée des sanctions pesant contre les six professeurs de l'école Pasteur de Saint-Denis. Alors que Blanquer refuse de les recevoir, c'est la police qu'il a envoyé les accueillir.

Hélène Angelou

20 avril 2022

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Ce mercredi, les soutiens aux professeurs réprimés de l’école Pasteur (Saint-Denis) ce sont à nouveau mobilisés en nombre en direction du ministère de l’Éducation Nationale pour exiger la levée de toute sanction. Parents d’élèves, élèves, professeurs et soutiens se mobilisent en effet depuis le 4 avril contre la répression politique dont font l’objet six enseignants syndiqués, mutés de force sans aucun motif.

Cette répression brutale en cours d’année est d’autant plus scandaleuse qu’elle intervient suite à une offensive menée par l’extrême-droite à l’encontre de l’équipe enseignante, dénonçant le « gauchisme » à l’école que l’institution a donc décidée d’appuyer pour réprimer une équipe reconnue pour son engagement pédagogique.

« Les dossiers sont vides. C’est une cabale de l’extrême-droite contre six professeurs extrêmement engagés pédagogiquement. Ça en dit long sur la période qu’on est en train de subir : à la fois attaqués par l’extrême-droite et réprimés par le gouvernement Macron-Blanquer. Donc les parents ont voulu se faire entendre aujourd’hui par le ministère Blanquer, la seule réponse qu’ils ont c’est la police encore une fois [envoyée contre le rassemblement]. On ne sait pas ce qui va advenir de ce second tour, mais que ce soit Macron ou Le Pen, c’est la répression qui nous est promise, c’est une éducation teintée d’extrême-droite qui nous est promise », dénonçait à ce titre Marion, professeur dans le 93 et militante à Révolution Permanente.

Face à cette répression, une mobilisation exemplaire s’organise localement. Après un premier rassemblement ayant réunis plus de 500 personnes devant la DSDEN de Bobigny la semaine dernière, ce sont à nouveaux plusieurs centaines de personnes qui se sont rassemblées devant le ministère de l’Éducation Nationale ce 20 avril pour exiger d’être reçus par Jean-Michel Blanquer.

Les soutiens étaient au rendez-vous et le rassemblement marqué par la détermination des élèves et parents d’élèves. Un moment émouvant qui témoigne des liens de confiance créés entre l’équipe pédagogique, les élèves et leurs parents. Malgré la détermination des parents d’élèves et des enfants, manifestant jusque sous les fenêtres du ministère, Blanquer s’est refusé à les recevoir et a envoyer la police faire face aux élèves de primaire et à leurs parents.

« C’est vraiment incroyable le nombre que l’on est aujourd’hui, ça donne de la force et on va continuer, on va gagner ! Ça fait maintenant dix jours que tous les enseignants de l’école, que quatorze anciens collègues, que les deux anciennes directrices, que l’ancien directeur, que tous les membres du RASED (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) ont écrit un courrier à M. Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’éducation nationale. Et on a toujours pas de réponse. Ça fait une semaine que les parents d’élèves et les organisation syndicales ont demandé à être reçus, aujourd’hui, cet après-midi par le ministre de l’Éducation Nationale, aucune réponse. A l’école Pasteur c’est la grève reconductible depuis le 8 avril. Hier, il a été voté par la totalité des enseignants que la grève serait reconduite au retour des vacances, et jusqu’en juillet s’il le faut ! On lâchera rien ! », revendique l’un des professeurs réprimés.

Et pour cause, à échelle locale la mobilisation est exemplaire : les enseignants sont en grève reconductible depuis le 8 avril tandis que les parents d’élèves, massivement mobilisés, s’organisent en lien avec l’équipe pédagogique et ont été à l’initiative d’un comité de soutien déterminé. Leur répression génère par ailleurs beaucoup de solidarité, en atteste les rassemblements importants et l’important soutien financier à la caisse de grève, ainsi que les soutiens politiques dont les parents d’élèves et professeurs ont su s’entourer, à l’image de la présence d’Eric Coquerel (député LFI), Stéphane Peu (député PCF) ou encore Anasse Kazib pour Révolution Permanente lors du premier rassemblement.

Alors que le quinquennat Blanquer a été marqué par la répression des équipes enseignantes militantes, notamment dans le 93, et par une chasse aux « islamo-gauchistes », il est nécessaire de se mobiliser contre cette répression d’ampleur qui touche l’école Pasteur, pour exiger la levée de toute sanction et préparer une riposte nécessaire contre les attaques qui nous attendent encore plus nombreuses dans le prochain quinquennat, tant sur le plan idéologique que dans la casse des services publics et de nos conditions de travail.


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