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Guerre en Ukraine

Parly en Roumanie. 500 soldats français à la frontière ukrainienne, halte au militarisme impérialiste

La ministre des Armées Florence Parly s'est rendue dimanche sur la base aérienne militaire de Mihail-Kogalniceanu en Roumanie. Face à l'escalade guerrière, il faut s'opposer au militarisme de l'impérialisme français qui ne peut qu'aggraver une situation déjà catastrophique.

Carla Biguliak

10 mars 2022

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Ce dimanche 6 mars, la ministre des Armées Florence Parly s’est rendue à Mihail-Kogalniceanu, une base militaire contrôlée par l’armée américaine et l’OTAN, en compagnie du président roumain Klaus Iohannis, du Premier ministre Nicolae Ciuca et du ministre de la Défense Vasile Dincu. Cette base, située à 185 km de Bucarest, accueille en permanence 900 soldats américains, mais ces derniers jours se sont ajoutés 1 000 soldats américains, 500 Français, 250 Belges et des centaines de soldats néerlandais, italiens et allemands.
 
C’est devant tous ces soldats que la ministre a pris la parole pour exprimer sa fierté de voir « des militaires français déployés aujourd’hui aux côtés de militaires roumains, américains, belges, néerlandais, italiens et allemands sur cette base et sous la bannière de l’Alliance atlantique ». Cherchant à affirmer le rôle de la France au sein de l’OTAN, elle a souligné que ce déploiement des troupes françaises est « la manifestation concrète de la volonté de la France de se déployer en Roumanie comme nation-cadre d’une force de l’OTAN » et « une nouvelle marque de l’engagement de la France sur le flanc est de l’Alliance ».
 
Parly insiste sur le fait qu’il s’agit d’un message « dissuasif » envers la Russie, et d’après elle, cet engagement « n’est pas offensif, il est défensif ». Mais si elle cherche à montrer un rôle plutôt passif et non belliqueux, il est clair que la France voudrait jouer un rôle clé dans ce conflit. En témoignent, outre l’envoi de 500 soldats français en Roumanie et la présence de la ministre sur la base militaire, l’envoi du porte-avions Charles de Gaulle en mer Méditerranée, ainsi que la mise à disposition de quatre avions de combat et deux avions de ravitaillement en vol pour « des missions de patrouille aérienne de combat le long du flanc est de l’Alliance ».

À cela s’ajoutent les sanctions économiques contre la Russie imposées par l’OTAN et les puissances impérialistes, qui ont des conséquences catastrophiques pour la population civile tels que des pénuries de certains produits, une hausse de prix très importante du coût de la vie, et l’explosion du chômage et de la pauvreté.
 
En même temps, cette guerre sert de prétexte aux puissances européennes pour s’armer et réaffirmer une puissance militaire forte au sein de l’OTAN. L’Allemagne a annoncé la semaine dernière 100 milliards d’euros de budget extraordinaire pour la Bundeswehr pour des investissements et le réarmement, 20 % du budget annuel.

Dans le cas de la France, il est important de contextualiser tout cela dans le cadre électoral, où Macron en profite pour apparaître comme médiateur, à travers par exemple des appels téléphoniques à Biden et Poutine ces derniers jours, tout en laissant la porte ouverte à une possibilité d’escalade guerrière. C’est dans ce sens qu’il a annoncé une amplification du budget de la Défense qui dépassera ce que prévoit loi de programmation militaire 2019-2025.
 
Face à tous les éléments qui promettent ainsi une escalade dans le conflit, et pour mettre fin à la guerre qui ravage les populations ukrainiennes, il est nécessaire d’exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine ainsi que le retrait des troupes de l’OTAN de l’ensemble de pays d’Europe de l’Est. Parallèlement, il est essentiel d’exiger la fin des sanctions économiques qui affament le peuple russe : toutes ces attaques hypocritement menées au nom de la démocratie portent en réalité des intérêts de domination impérialiste, des enjeux économiques et géopolitiques qui ne sont pas ceux des classes populaires.


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