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Censure à la fac !

Pas de réservation de salle « si vous parlez d’Anasse Kazib ». L’Université de Paris censure le Poing Levé

Alors que Le Poing Levé de l’Université de Paris devait ce jeudi organiser une réunion publique au sujet de la candidature d’Anasse Kazib à la présidentielle, la présidence de l’établissement a subitement annulé la réservation, en invoquant une soi-disant « exigence de neutralité ». Une censure assumée et une attaque au droit de militer et à la liberté d’expression qui révèle l'anti-démocratisme que défend cette université d’« élite ».

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Ce jeudi, le Poing Levé, collectif étudiant de l’Université de Paris qui compte des élu.e.s dans les conseils centraux - au Conseil d’Administration, au Sénat Académique et dans deux des conseils facultaires -, organise une réunion publique à destination des étudiant.e.s de l’université.

Alors que l’autorisation de se réunir dans l’amphi 5C avait été délivrée depuis plus d’une semaine, la présidence de l’Université de Paris a choisi d’annuler l’autorisation, 48h avant l’évènement, au prétexte que le Poing Levé organiserait un meeting politique caché et que l’université, qui se défend d’être « neutre », refuserait toute réunion de soutien politique.

Elle se défend d’avoir dû annuler la réservation si tardivement d’avis à cause d’un «  manque de précision  » dans le descriptif de la réunion fourni aux services de Vie Étudiante. En effet, la présidence accuse le collectif de n’y avoir pas stipulé qu’il appelait à la constitution d’un «  comité de soutien à la candidature d’Anasse Kazib ».

C’est donc bien une censure politique que mène l’Université en demandant désormais pour toute demande de réservation de salle, un descriptif détaillé du contenu de la réunion, de sorte que la présidence puisse ensuite décider seule de quelles réunions auront le droit de se tenir et poser son veto si le contenu ne lui plaît pas.

Contactée au téléphone, elle nous a en effet déclaré que la réunion pouvait se tenir uniquement à condition que l’on ne mentionne pas le nom et la candidature d’Anasse Kazib. Une entrave inacceptable à la liberté d’expression comme au droit de militer sur les facs !

Cette censure rappelle notamment les différentes attaques que l’Université avait tenté de faire passer durant la fusion, en pleine mobilisation contre la LPPR en 2019. À cette occasion, elle avait rédigé un nouveau règlement intérieur qui stipulait que «  la liberté d’expression ne devra pas porter atteinte à l’image de l’Université  » ou encore qui imposait la constitution d’un dossier envoyé 2 mois à l’avance à la préfecture pour autoriser toute réunion étudiante, puis soumis à nouveau à validation de la présidence.

L’Université n’en est donc pas à son coup d’essai quand il s’agit d’entraver l’organisation et la mobilisation des étudiants. Et pour cause, derrière sa soi-disant « exigence de neutralité  », l’Université de Paris constitue la pointe avancée du projet néo-libérale d’universités «  élitistes  ». Depuis la fusion en particulier, son Conseil d’Administration est désormais constitué de 12 personnalités extérieures, représentants de grands groupes privés tels que Françoise Schoenberger, représentante du groupe LVMH ( propriété du multi-milliardaire Bernard Arnault - troisième homme le plus riche du monde au classement Forbes -), ou encore Olivier PEYRET, le dirigeant français de la multinationale pétrolière Schlumberger.

Contrairement à l’université qui se cache sous des faux airs de «  neutralité  », le collectif du Poing Levé a quant à lui toujours revendiqué son caractère profondément politique depuis son élection au sein des conseils universitaires. En interdisant ainsi au dernier moment une réunion publique de se tenir, l’Université de Paris vise directement Le Poing levé comme organisation étudiante.

Alors que la candidature à la présidentielle d’Anasse Kazib -soit celle d’un ouvrier issu de l’immigration- rencontre une important hostilité de la part de l’extrême droite, l’Université rend impossible que des étudiant.e.s défendant cette candidature puissent en discuter, ce qui illustre le peu d’intérêt que porte l’Université de Paris et sa présidence au débat démocratique. Une attaque que l’on ne peut décorréler d’une situation plus générale où une grande partie de la classe politique crie à la menace du « wokisme » et où toutes les luttes pour nos droits et contre les oppressions sont stigmatisées et criminalisées, où du haut du ministère de l’enseignement supérieur une chasse aux sorcières est orchestrée contre l’ « islamo-gauchisme ».

L’Université de Paris s’annonce encore une fois comme une fac néolibérale et antidémocratique, qui musèle l’expression politique des étudiants. A l’image de ce qu’il se passe également à Paris 1, la direction de l’Université de Paris accompagne l’offensive actuelle contre le droit de militer. A l’heure où les Zemmour et Le Pen ont le champ libre dans tous les médias pour s’exprimer, nous ne pouvons même plus parler de politique sur nos lieux d’étude. A rebours du climat réactionnaire actuel et de la tentative de l’université de Paris de nous museler, c’est plus que jamais le moment de discuter de la candidature d’Anasse Kazib à la présidentielle. Pour cela, rejoins-nous jeudi 25 novembre à 18h15, devant le Hall C à l’Université de Paris !


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