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Amérique latine

« Pays de pédés » : quand Bolsonaro mixe homophobie et négation du coronavirus

Isolé sur la scène internationale, Bolsonaro renforce son discours d'extrême droite.

Christa Wolfe

11 novembre 2020

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Comme le titre le journal Le monde mardi 10 novembre, Bolsonaro a perdu son "ami imaginaire" Donald Trump. Il a aussi perdu ses alliés potentiels sud-américains depuis le référendum constitutionnel au Chili et les élections en Bolivie. Isolé et affaibli par la mortalité de la pandémie qu’il refuse de prendre au sérieux, il se disperse en propos violents et insultants de manière à dissimuler sa faiblesse politique.

Lors d’un discours sur le tourisme et alors que le continent sud-américain approche de l’été, Bolsonaro a une fois de plus nié la gravité de la situation sanitaire en se moquant de la peur engendrée par la pandémie : selon lui, le Brésil doit "arrêter d’être un pays de pédés". Un discours typiquement sexiste, qui fait de la peur une caractéristique féminine, et une insulte pour les LGBT brésiliens qui ont parfois payé de leur vie leur opposition au président brésilien connu pour son racisme, son sexisme et son homophobie.

L’incompétence le disputant à la violence : une véritable marque de fabrique de Bolsonaro depuis son élection mais qui, dans la situation de crise sanitaire, se heurte de plus en plus à la réalité et voit se fissurer le "pouvoir fort" du Brésil - à l’exemple de nombreux gouvernements bourgeois dans le monde. Avec près de 162 000 morts et plus de 5 millions de contaminés depuis le début de l’épidémie, le Brésil paie en effet un lourd tribut au déni sanitaire de la bourgeoisie d’extrême droite brésilienne. Et comme partout ailleurs, les moins bien protégées sont les classes populaires, obligées de continuer à travailler quelles que soient les conditions et dont les logements - quand ils existent - sont étroits, précaires ou insalubres. Mais ici et là, la bourgeoisie montre partout son plus profond mépris pour les morts qui tombent du fait de l’épidémie : derrière les effets de manche et les insultes du président brésilien, c’est l’effondrement moral de toute la classe bourgeoise qui se révèle dans cette pandémie.


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