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Pas de trêve

Piquets tournants : grévistes et soutiens s’organisent pour maintenir la pression

Avec les vacances, les grévistes ont dû repenser leur stratégie afin de tenir les piquets dans les meilleures conditions. Pour cela, la Coordination francilienne des grévistes RATP-SNCF a appelé à mettre en place des piquets tournants afin de concentrer les forces. Malgré la forte répression, la première expérience de ce matin a réuni de nombreux grévistes des différents des dépôts et leurs soutiens respectifs à Montrouge et Saint-Denis.

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Vendredi dernier, les grévistes de la Coordination francilienne des grévistes RATP-SNCF dressaient ensemble un constat similaire : avec les vacances la présence sur les piquets a tendance à diminuer, tant du côté des grévistes que des soutiens. Face à cette situation et afin de tenir la période charnière des vacances, la proposition d’organiser des piquets tournants a été adoptée par la Coordination. L’idée consiste tout simplement à investir massivement un même piquet afin de faire masse, nouer des liens entre les dépôts, et soutenir les collègues des différents piquets.

Pour faciliter le déplacement, deux points de rendez-vous ont été mis en place : un piquet au Nord et un piquet au Sud. Ce matin, les piquets de Montrouge et de Saint-Denis ont ainsi vus de nombreux grévistes et soutiens se réunir dès 4h30 pour montrer leur solidarité, organiser un filtrage des bus, discuter avec les non-grévistes et les convaincre de l’importance de se remobiliser rapidement pour organiser une rentrée noire.

Une mobilisation réussie malgré la répression

A Saint-Denis à partir de 4h30 ce sont près de 80 grévistes et soutiens qui étaient réunis avec la présence de travailleurs des dépôts de Belliard, Flandres, Pleyel, Nanterre, Pavillons-sous-Bois et Saint Denis. Un blocage du dépôt a rapidement été mis en place, violemment évacué par la police et la BAC présente en nombre à coup de lacrymogène. Un déblocage auquel les grévistes et soutiens ont répondu par une manifestation en direction du tramway que la police a à nouveau réprimé, allant jusqu’à interpeller un étudiant, emmené au commissariat de Saint-Denis. Après un rassemblement de soutien devant le commissariat et un appel à converger en masse à 11h pour exiger sa libération, la police a fini par relâcher Léo.

A Montrouge, un nombre équivalent de grévistes et soutiens étaient présents à 4h30. Les dépôts de Ivry, Malakoff et Thiais étaient notamment présents. Très rapidement une quarantaine de policiers sont arrivés, encerclant et repoussant le rassemblement. Une intervention très agressive dans laquelle un soutien a été griffé au visage, et de nombreux grévistes menacés de coups de matraques. Après que les policiers se soient mis en place pour empêcher le blocage, les grévistes ont continué d’assurer une présence, distribuant un tract aux machinistes non-grévistes et les appelant à se remettre en grève.

A Saint-Denis comme à Montrouge, après une matinée de blocage, de nombreux grévistes se sont ensuite rendus à la raffinerie de Grandpuits afin d’y apporter leur soutien aux raffineurs qui se posent la question de mettre à l’arrêt total la production.

Nouvelle semaine noire : après 25 jours de grève, pas de trêve !

La réussite de cette première action de piquets tournants démontre s’il le fallait que les grévistes restent déterminés à exiger le retrait et à ne se laisser imposer aucune trêve. Une démonstration importante à la veille du 31 décembre et alors que la RATP et le gouvernement organisent un coup de comm’ en annonçant une réouverture des lignes de métro totalement artificielle.

Mais l’autre aspect important de cette première action, c’est de démontrer le rôle que peut jouer une coordination de la base pour imposer dans la réalité le refus de la trêve. En effet, alors qu’elles continuent de revendiquer un retrait total, les confédérations n’ont proposé qu’un plan de bataille très minimal d’ici au 9 janvier. Face à cette situation la Coordination francilienne des grévistes RATP-SNCF, réunissant de nombreux dépôts de bus RATP et gares SNCF, a montré que les grévistes étaient capables de monter leur propre plan de bataille en organisant une journée d’action le 23 décembre dernier et une manifestation très réussie au lendemain Noël, le 26 décembre.

Avec les piquets tournants, les grévistes entendent continuer à maintenir la pression pour imposer une nouvelle semaine noire qui soit un tremplin vers la rentrée. Pas de trêve jusqu’au retrait, voilà le mot d’ordre, et pour cela c’est la base qui doit contrôler le mouvement au travers des Assemblées générales et des coordinations qu’il est essentiel de continuer à construire pour gagner !


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