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Le gouvernement recule

Après les concessions arrachées, les pompiers poursuivent la lutte pour tout gagner !

Après plus de six mois de grève et de participation à des manifestations, subissant d'ailleurs une forte répression policière, les pompiers ont fait reculer le gouvernement qui a répondu partiellement à leurs revendications. L'intersyndicale a décidé de l'arrêt de la mobilisation de ce secteur. De leurs côtés la CGT SDIS et SUD appellent à poursuivre pour être entendus sur l’ensemble de leurs revendications, des pompiers appellent à poursuivre jusqu’au retrait de la réforme.

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Le mardi 28 janvier, des milliers de pompiers se sont retrouvés pour une manifestation nationale à Paris pour une fois de plus faire entendre leurs revendications. Cette manifestation a montré la détermination des pompiers qui ont mené des actions symboliques pour exprimer leur colère et étaient présents en nombre. Une forte répression policière s’est abattue en retour sur eux avec notamment matraquages, gaz lacrymogènes et même un tir de LBD, qui a blessé grièvement un pompier au niveau de la tête ->https://www.revolutionpermanente.fr/Le-pompier-ayant-grimpe-sur-un-camion-a-eau-a-bien-pris-un-tir-de-LBD-dans-la-tete]. Répression face à laquelle les pompiers ont riposté en allant au contact avec les forces de police comme on a pu le voir sur les vidéos impressionnantes d’affrontements qui ont circulé suite à la manifestation.

Cette radicalité dans les manifestations, ainsi que leur grève de six mois qui a débuté cet été démontrent la radicalité des pompiers pour obtenir satisfaction sur leurs revendications et le ras-le-bol qui existe dans le métier. C’est d’ailleurs ce qui les a menés à une victoire partielle, puisqu’en effet, le gouvernement au travers du ministre de l’intérieur a répondu à une partie de leur demande. C’est notamment une revalorisation de la Prime de Feu, passant de 19% à 25% (eux demandant une revalorisation à 28%), qui leur a été accordée ainsi que la constitution d’un Observatoire des violences faites aux pompiers durant leur intervention sur le terrain. Une augmentation qui reste cependant précaire tant les moyens dédiés à cette augmentation n’ont pas été assurés comme le précise un article du journal Le Monde « les pompiers professionnels étant majoritairement financés par les collectivités territoriales, les mêmes représentants restent prudents sur la portée des annonces. On ne veut pas d’une application différenciée, entre un département riche qui accepterait d’augmenter la prime de feu et un département pauvre qui ne le ferait pas », souligne Sébastien Delavoux.

Il est central de voir que, cette mobilisation des pompiers par la grève et dans la rue, a permis de faire partiellement reculer le gouvernement. C’est une victoire encourageante pour ce secteur, qui montre qu’il est possible de défaire les velléités gouvernementales. Pourtant, les concessions du ministère de l’intérieur ne résolvent pas l’ensemble des problèmes qui se posent à la profession. Comme le souligne Michael, sapeur-pompier professionnel, dans le journal Le Parisien : « Le système est à bout : avant on était assez pour intervenir rapidement partout, maintenant on est tellement sollicités pour tout et n’importe quoi qu’on n’est plus sûrs de pouvoir arriver rapidement sur les vraies urgences ». Conséquence de la casse des services publics par les gouvernements successifs, le manque d’investissement dans l’hôpital public notamment, et par conséquent le manque d’ambulanciers, pousse les pompiers à accumuler de nombreuses tâches qui ne sont pas celles correspondantes à leur corps de métier.

Face à ce recul du gouvernement, certains syndicats se sont empressés d’annoncer la fin de la mobilisation des pompiers à partir du 1er février alors que dans le même temps, Franck Chenal, représentant syndical de Sud-SDIS, déplore à Sud Radio que « Toujours est-il que beaucoup de collègues ne sont pas satisfaits. Surtout, on a beaucoup de sujets qui sont restés sans réponse ». C’est notamment sur la question des retraites que les pompiers continuent d’être inquiets puisque, même si le gouvernement a annoncé le maintien de leur régime et de leur départ à la retraite à 57 ans, il leur demande une augmentation des cotisations et ne donne aucune certitude sur le montant des pensions, potentiellement décotées. Franck Chenal continue sur ce point en disant : « Aujourd’hui on surcotise pour pouvoir avoir nos cinq années de cotisation. En revanche, aujourd’hui on ne nous donne pas de garanties réelles. Prenons pour exemple un agent qui va partir avec ses cinq années de bonification. Si cet agent-là utilise ses cinq années de bonification, théoriquement on va lui appliquer une décote. »

Dans un entretien réalisé par Loïc Lecler avec Alain Darmey, sapeur-pompier professionnel en Vendée, membre de la CGT des SDIS (Services départementaux d’incendies et de secours), ce dernier exprime clairement le souhait de pompiers de poursuivre jusqu’au retrait de la réforme des retraites : « Nos revendications sont entrées en collision avec la réforme des retraites. On nous donne d’un côté, mais si c’est pour nous reprendre de l’autre… Sur la retraite (contrairement à ce qu’on dit), les pompiers n’ont pas eu gain de cause. On veut nous inscrire dans la catégorie des mé-tiers soumis à risques, avec une possibilité de départ à partir de 57 ans. Or, ça, on l’avait déjà. Il n’y a pas de nouveauté, si ce n’est l’âge pivot qui s’appliquera aussi aux sapeurs-pompiers. Si on part avant 59 ou 60 ans, on aura une décote. Si les sept syndicats qui composent l’intersyndicale ont appelé à suspendre la grève, la CGT prépare un nouveau préavis de grève dans le cadre de la réforme des retraites, et nous poursuivrons le mouvement jusqu’au retrait du projet de loi. Je pense que FO, la Fédération autonome, la CFE-CGC et l’Unsa peuvent suivre. »

Dans cette configuration et à rebours de la décision de certains syndicats, la CGT-SDIS et Sud-SDIS continuent la mobilisation pour aller plus loin et gagner sur l’ensemble de leurs revendications, comme le revendiquent SUD dans ce communiqué.

Dans cette configuration et à rebours de la décision de l’intersyndicale, il semble en effet nécessaire pour les pompiers de continuer la lutte auprès de celles et ceux qui aujourd’hui se battent contre la réforme des retraites, afin d’être entendus sur l’ensemble de leurs revendications et surtout de ne pas affaiblir le mouvement qui a montré jusqu’à présent qu’une grève reconductible dans un secteur stratégique comme les transports n’a pas suffit à faire plier Macron. En effet, c’est seulement avec la mobilisation de tous les secteurs que la victoire sur les retraites, pour l’ensemble des secteurs et de la population y compris les jeunes et les plus précaires, pourra être obtenue.


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