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Malgré la pression médiatique...

Procès de l’Arc de Triomphe. Les Gilets jaunes échappent à la prison ferme malgré la pression réactionnaire !

Plus de 2 ans après l’acte III des Gilets Jaunes le 1er décembre 2018, marqué par « la prise » de l’Arc de Triomphe lors de laquelle la police et la gendarmerie avait été mises profondément en difficulté par les Gilets Jaunes, sept manifestants comparaissaient devant le Tribunal correctionnel. Un procès politique sur lequel misait le gouvernement pour montrer l’exemple, malgré des dossiers vides. Finalement, aucune peine de prison ferme n’a été prononcée.

Jean-Michel Larhot

25 mars 2021

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Crédit Photo : ABDULMONAN EASSA / AFP

Le 1er décembre 2018 a eu lieu le samedi le plus marquant de la mobilisation des Gilets Jaunes. Lors de cet épisode III comme pour les deux épisodes précédents des manifestants s’étaient rassemblés sur Les Champs Elysées. Rapidement, les forces de répression se sont retrouvées dépassées et un grand nombre de Gilets Jaunes sont entrés dans l’Arc de Triomphe. Les bustes de Napoléon et de Louis-Philippe avaient été détruits, la boutique souvenir ravagée et plusieurs tags avaient été faits. On pouvait notamment lire « Les Gilets Jaunes Triompheront », « RENVERSE LA BOURGEOISIE » ou encore « A bas l’Etat, les flics et les fachos ». Des inscriptions témoins de la profondeur et de la radicalité d’une mobilisation ayant fait vacillé le pouvoir, et que le gouvernement souhaite désormais derrière lui.

Au total, ce sont 7 hommes et 1 femme qui ont été poursuivis pour des faits liés à l’envahissement du monument. Il a été retenu contre eux un certain nombre de charges comme la participation à un groupement, infraction régulièrement utilisée pour placer en garde-à-vue des manifestants, des dégradations ou encore de vols et de recel. Du coté des parties civiles, on compte l’Association APA de protection des monuments historiques.

Me Méchin, avocat de la défense raconte : « Ce qui était important pour notre cliente, c’était surtout de pouvoir s’expliquer sur les raisons, politiques, de sa présence, ce jour-là, sur la Place de l’Etoile. Elle a d’ailleurs rappelé ce qu’est l’Arc de triomphe, historiquement, à savoir un monument à la gloire de Napoléon et de ses armées... Elle a aussi rappelé que des dégradations matérielles restaient toujours moins choquantes que les blessures et les mutilations des manifestants causées par les forces de l’ordre ».

Un procès médiatisé pour marquer le coup, plus de deux ans après les faits. Comme une façon pour le ministère public de clore un épisode qui hante encore l’exécutif, en pleine crise économique et politique. Plusieurs d’entre eux avaient été placés en détention provisoire, un acte répressif rare contre des militants puisqu’il implique d’emprisonner sans condamnation. Un épisode traumatisant, qu’a relaté un des accusés : « C’était dur, il y avait des meurtriers, des terroristes, un recruteur de Daech dans la cour… »

Finalement, aucun des prévenus n’a écopé de prison ferme, alors que les charges pesant sur eux pouvaient engendrer des peines allant jusqu’à dix ans de prison ferme. Comme le dit Me Méchin, « le Tribunal a rendu une décision mesurée, qui vient en opposition frontale avec le traitement judiciaire de ce dossier par le Parquet de Paris, qui avait ouvert une instruction et demandé, dans un contexte de pressions politiques, de nombreux placements en détention provisoire totalement disproportionnés. Comme souvent dans ce genre de dossiers, on se rend compte finalement que les prévenus ne sont que des manifestants qui étaient venus exprimer des revendications et une certaine forme de colère sociale. » Un autre avocat de la défense, Me Xavier Sauvignet, abonde : « Le procès de l’Arc Triomphe gonflé à l’hélium par le gouvernement se dégonfle car le traitement médiatique est totalement délirant. ».

Tous ont été relaxés du délit de groupement, une victoire "symbolique" pour Me Xavier Sauvignet, même si l’ensemble des prévenus a été également condamné à 70 heures de travaux d’intérêt général. Trois d’entre eux écopent également d’une peine de prison avec sursis, allant jusqu’à 8 mois. Plusieurs sont également condamnés pour vol ou recel. L’association APA, qui s’était constituée partie civile, a été indemnisée d’un euro symbolique. Enfin, plus des prévenus devront indemniser le centre des monuments nationaux, également partie civile, de sommes allant de 150 à 300 euros.


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