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Justice raciste et de classe

Zemmour relaxé pour ses propos islamophobes : la justice complice

En 2019, Zemmour avait qualifié lors les immigrés de « colonisateurs » et décrit un prétendu phénomène « d’islamisation de la rue ». Des propos islamophobes pour lesquels il avait été condamné en première instance, avant d'être relaxé en appel ce mercredi, démontrant la complicité des institutions avec le tournant raciste et sécuritaire.

Eugénie Tobhnom

11 septembre 2021

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Crédits photo : Associated Press

En 2019, lors de la Convention de droite, Éric Zemmour a qualifié lors de son discours les immigrés de « colonisateurs », décrit un prétendu phénomène « d’islamisation de la rue » et que « tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam ». Un argument récurrent à droite visant à criminaliser les immigrés et l’islam, les présentant comme la cause de tout les maux.

Ce discours écœurant avait été la cause de l’ouverture d’une enquête pour injure et provocation à la haine, à la suite de laquelle Éric Zemmour avait été condamné [en première instance à 10 000 euros d’amende. Seulement, après qu’il ait fait appel, la cour d’appel rendait ce mercredi un arrêt infirmant la première décision. Zemmour a ainsi été relaxé, car la cour a jugé qu’« aucun des propos poursuivis ne vise l’ensemble des africains, des immigrés ou des musulmans mais uniquement des fractions de ces groupes ».

Si cette relaxe témoigne du caractère de classe et partial des institutions judiciaires, celles-ci n’en sont pas à leur première démonstration de complicité institutionnelle du racisme. À titre d’exemple, Thaïs d’Escufon, la porte-parole de Génération Identitaire, vient d’écoper de seulement deux mois de prison avec sursis pour « injures publiques » dans l’affaire de l’opération profondément raciste et xénophobe qui visait à empêcher les migrants fuyant leur pays d’origine de traverser les Pyrénées. Dans le même temps, on rappellera l’acharnement judiciaire dont sont victimes Assa Traoré et sa famille, harcelés par la police et la justice depuis plusieurs années alors qu’ils sont en première ligne de la luttre contre les violences policières.

Ainsi, il faut rappeler qu’au-delà d’Éric Zemmour, cette situation est rendue possible par le caractère de classe et raciste de la justice, mais aussi facilitée par un discours gouvernemental qui n’a rien à envier à celui de l’extrême-droite, Macron allant jusqu’à demander à Zemmour lui-même une note sur son « plan pour l’immigration ».


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