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Homophobie d'Etat

Le Brésil autorise les « Thérapies de réorientation sexuelle » pour homosexuels

C’est un nouveau virage homophobe qui se déroule au Brésil avec l'autorisation de « soins » psychologiques pour les homosexuels. En effet, un juge de Brasilia fait un grand pas en arrière en poussant à l'annulation d'une résolution du conseil fédéral de psychologie interdisant ce type de thérapie.

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Ce lundi 18 septembre, le juge Waldemar de Carvalho est revenu sur la question des « thérapies de réorientation sexuelle » pour les homosexuels. Pourtant déjà interdits en 1999 par le Conseil Fédéral de psychologie (CFP), les « soins contre » l’homosexualité refont surface à la demande d’une vingtaine de psychologues conservateurs qui souhaitent faire annuler cette décision de la CFP. On retrouve parmi eux Rozandela Alves Justino un fervent missionnaire évangélique qui explique au monde : « notre objectif est de suspendre ET d’annuler la résolution du CFP (…), car elle porte préjudice au patrimoine public, à la liberté scientifique, au libre exercice de la profession et au droit du consommateur ».

Selon eux, l’homosexualité est donc une « maladie » et on ne peut refuser de répondre aux « demandes de patients homosexuels en souffrance ». Une expression qui rappelle la nomenclature de l’OMS, qui considérait jusqu’en 1990 que l’hommosexualité était une maladie. Derrière ces expressions homophobes, il faut surtout voir la violence de la société brésilienne, où les meurtres homophobes et transphobes sont monnaie courante : il y a six mois, une mère assassinait son fils et brûlait son corps parce qu’il était homosexuel ; en mars, une transsexuelle a été battue à mort par cinq hommes au nord du Brésil.

Bien évidemment, ce type de « traitement » a déjà fait la preuve de sa nocivité sur les personnes le subissant. En effet, de nombreux cas de dépression et de suicide avaient été révélés dans les années 1990, poussant à l’interdiction de ces thérapies en 1999 par le CFP. Le retour de ces thérapies, réactionnaires et hétéronormées, s’inscrivent dans une logique de remise en cause plus générale des acquis des personnes LGBTI, avec un retrait des lois autorisant le mariage pour tous, la PMA ou l’adoption..

On ne peut donc que soutenir les initiatives prévues contre ce tournant ultra-réactionnaire et homophobe notamment la manifestation prévue ce samedi 23 septembre dans plusieurs villes Brésiliennes. Pour Virginia Guitzel, activiste LGBTI, militante du groupe de femmes Pão e Rosas du Brésil et l’une des organisatrices de la manifestation à São Paulo : « dans un pays où les chiffres d’assassinats et d’actes de violence contre les LGBT battent des records, des mesures comme celle-là mettent en lumière le caractère oppresseur de la justice brésilienne. Une justice qui agit contre les secteurs les plus opprimés et veut faire reculer les rares avancées que les femmes, les Noirs et les LGBT ont réussi à conquérir à travers de beaucoup de luttes ces dernières années. Il s’agit d’un énorme recul qui s’attaque à la liberté de genre et remonte au temps où les LGBT étaient torturé/es, enfermé/es dans des hôpitaux psychiatriques ou même exorcisé/es.
Ce qui devrait être un droit élémentaire, que tout le monde puisse s’exprimer et aimer comme il le veut, devient une maladie qui génère de la haine et de la violence. Les manifestations qui sont en train d’être convoquées sont une action très importante pour montrer à la justice brésilienne et à tous les LGBTphobes, aux réactionnaires et conservateurs, que nous ne sommes pas malades. Que c’est cette société capitaliste qui est malade, qui nous empêche de vivre notre liberté dans la construction de notre genre et sexualité. C’est pour cela que nous avons besoin de descendre dans les rues de tout le pays, défendant fièrement nos drapeaux multicolores et transformant notre indignation en organisation capable de renverser cette mesure absurde dite de « guérison de l’homosexualité ».


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