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Contre la réforme Blanquer

Rennes. Des policiers dans l’enceinte du lycée pour réprimer les mobilisations

Les élèves du de Bréquigny ont décidé de bloquer leur lycée contre la réforme Blanquer et les conditions inégalitaires dans lesquelles se déroulent les examens en cette période de crise. Il n’aura pas fallu longtemps pour que la police arrive, débloquant le lycée par la force et l’intimidation, l’un des policiers allant jusqu’à pointer son LBD à hauteur de tête en direction des lycéens.

Martin Leroy


et Jules Bodin

10 mai 2021

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Dès 7 h, trois fourgons et deux voitures de police viennent débloquer le tout début du blocus du lycée Bréquigny, confisquant au passage sacs et affaires personnelles des lycéens. Ces derniers ont donc décidé de rentrer dans le lycée pour tenter de le bloquer de l’intérieur et se protéger de cette violence. Mais les policiers, avec l’appui de la direction de Bréquigny qui regarde faire, sont rentrés dans l’enceinte de l’établissement, frappant, par exemple, à coup de matraque l’une des élèves. Celle-ci nous raconte ensuite : « Y a une gazeuse qui a été sortie en disant que si on ne reculait pas, si on ne faisait pas ce qu’ils voulaient, on allait se prendre un coup de gazeuse ».

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Après près d’une heure, les policiers sortent devant le lycée où environ 300 élèves se sont rassemblés, scandalisés par le niveau de répression. A la suite de ça, plusieurs tentatives pour retourner bloquer le lycée, la répression s’accentue : les policiers renversent des lycéens, l’un d’eux les matraque et un autre ira jusqu’à pointer les lycéens à hauteur de tête avec son LBD, à quelques mètres de distance.

« Bac sans cours, Fac tout court ! »

Malgré une année scolaire particulièrement difficile pour ces lycéens qui se sont vu imposer des conditions d’études particulièrement éprouvantes et lacunaires en cette année de pandémie, les modalités d’examen, elles, n’ont que peu changées, Blanquer préférant sauvegarder la « valeur du diplôme ». Mais il s’agit en réalité d’une manière d’autant plus forte d’imposer la sélection sociale à l’université, comme le rappelle l’une des lycéennes mobilisées : « C’est de la poudre aux yeux. Pour les bac pro y a eu aucun mot, pour les 1res c’est juste risible ce qui a été donné. On voit plus ça comme une tentative de freiner le mouvement plutôt que d’essayer de faire en sorte que les lycéens et lycéennes aient le droit à un bac égalitaire (…). Le but c’est de mettre en péril les lycées publics, sachant que les lycées privés ont droit à beaucoup plus de présentiels, donc nous on voit ça comme creuser les inégalités, c’est à dire à nous lycéens qui allons être de futurs étudiants, et juste de garder les inégalités comme elles le sont ».

En jouant de la force dès le début du blocage, bien avant que le lycée ouvre, en utilisant copieusement matraques et menace au lbd et à la gazeuse, la police a déployé une répression brutale envers les lycéens. Le point d’orgue aura été lorsque la police a franchi les grilles du lycée pour prendre à partie les lycéens et pouvoir les matraquer, le tout sous le regard permissif de la direction, laquelle nous demandait par ailleurs de sortir : circulez, rien à voir en somme.

Face à une éducation nationale complètement coupée de la réalité, demandant aux lycéens de composer à tout prix, indifférente aux risques sanitaires désastreux, indifférente à une sélection décomplexée, les lycéens ont compris qu’il n’y aurait que le rapport de force à opposer pour faire entendre leur droit à un bac égalitaire. C’est donc ce qui s’est joué ce matin à Bréquigny où, malgré une répression démesurée, le nombre des lycéens en lutte n’a pas diminué, mais s’est amplifié, en solidarité de la répression !

A Bréquigny et partout dans le pays, les lycéens montrent une lutte contre la gestion criminelle de la crise contre le gouvernement. Si Blanquer tente de faire taire le mouvement avec des mesures partielles, les lycéens montrent leur détermination pour lutter contre la sélection et la répression !


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