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Souffrance au travail

Répression au travail. Tous unis contre le licenciement de Boris, éducateur spécialisé

Quand Boris rentre de congé le 25 août, sa direction l'informe de sa mise à pied. Le 16 septembre, il reçoit sa lettre de licenciement. Ce que sa direction lui reproche ? D'avoir questionné l'organisation de son travail et d'avoir dit s'être senti infantilisé.

Lucas Darin

17 octobre 2020

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Boris, au milieu, et ses collègues mobilisés à ses côtés

Boris est éducateur au sein de l’association IPSIS à Paris, dans Service d’Education Spéciale et de Soins à Domicile (SESSAD), qui accompagne des jeunes présentant des troubles du comportement. Lorsqu’il revient au travail après 5 semaines de congés payés, le 25 août, son responsable lui remet une lettre de convocation à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave. La direction lui reproche un « comportement inacceptable lors d’une réunion le 8 juillet 2020 », et il est mis à pied à titre conservatoire jusqu’à la décision définitive.

Pourtant, aucun incident n’est à noter lors de cette réunion, comme en témoignent la plupart des collègues de Boris qui adressent des courriers individuels et collectifs à la direction.
Lors de l’entretien, la vraie raison de cette répression honteuse est révélée : la direction lui reproche d’avoir parlé de « sentiment d’infantilisation » au travail, et du « manque d’autonomie » vécu par rapport à l’organisation du travail. Un licenciement abusif, donc, pour faire taire un travailleur social qui se pose des questions sur son travail et veille à ce que les intérêts et les droits des personnes accompagnées comme des travailleurs soient respectés.

Depuis, de nombreux soutiens s’expriment pour obtenir la réintégration de Boris, comme le montre cette vidéo de soutien réalisée par la Commission de Mobilisation du Travail Social Ile-de-France :

Loin d’être un cas de répression isolé et anodin, cette attaque particulièrement brutale contre Boris est révélatrice des dynamiques qui existe aujourd’hui dans le travail social.
Ce secteur est en effet un des derniers à résister tant bien que mal aux logiques néolibérales comptables, d’économie et de rentabilité. Cependant, depuis plusieurs années, les gouvernements et les entreprises érodent lentement mais sûrement les obstacles à une libéralisation du travail social, qui tend à faire du social un secteur rentable et une source de profit pour des entreprises privées au détriment de la qualité des prestations proposées.
C’est le sens par exemple des Contrats à Impact Social (CIS), qui permettraient à des investisseurs privés de faire une marge entre les coûts dépensés pour monter une structure sociale et les subventions versés par l’État pour cette même structure.

Cette dynamique, qui tend à vider de sens le travail social, se heurte néanmoins à la résistance de travailleurs sociaux ou plus largement de salariés, qui revendiquent un travail humain, une réponse à des besoins dont le coût ne devrait pas être une limite, des accompagnements de qualité qui respectent les droits et la volonté des personnes concernées.

Contre les directions qui se comportent comme des patrons, contre un travail social vidé de toute dimension humaine ou de solidarité, contre la répression des travailleurs et des travailleuses, soutenez Boris dans son combat pour être réintégré, à la cagnotte de soutien !


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